L’artiste visuel Antonucci Lacopo était sous le feu des projecteurs le mercredi 14 décembre 2022 dans le programme « rencontre discussion ». C’est une initiative de l’espace artistique et culturel « Le Centre », qui permet aux artistes toutes disciplines confondues d’être à cœur ouvert avec le public.
Antonucci Lacopo. Son nom ne dit peut-être pas grand-chose, mais c’est l’une des pépites de l’art visuel. Né en 2003, Antonucci Lacopo vit et travaille à Rome. Diplômé du lycée artistique Ripetta de Rome, il découvre le dessin à l’âge de 14 ans. Il décide alors d’approfondir sa technique en louant des studios qu’il transforme parfois en atelier de tatouages tout en explorant plusieurs supports. Actuellement en résidence de recherches et de création dans le cadre d’une collaboration avec la Borna Soglo Gallery, il a été invité le mercredi 14 décembre 2022 par les responsables du Centre pour se faire connaître du public. À travers ses œuvres, Antonucci Lapoco explore et matérialise l’essence des choses, des sentiments souvent occultés par le consumérisme d’une société capitaliste et moderne. L’une des choses qui l’a amené au Bénin, c’est la recherche du chaos, sur des éléments communs à toutes les époques et à tous les lieux qui est le chaos. « C’est une recherche sur des éléments communs à toutes les époques et à tous les lieux qui est le chaos. C’est la recherche sur le chaos, qui m’a amené à m’intéresser au Bénin. L’une des premières choses que j’ai ressenties en venant au Bénin, c’est la présence de la mort, la mort faisant partie de la vie comme par exemple des morts sur des taxis-motos que je percevais dans l’environnement. Ce qui m’intéresse ici d’une certaine manière, c’est d’être étranger et d’être ouvert à la situation, loin d’une croyance qu’on a en occident depuis qu’on est enfant. Cela veut dire à un moment donné, s’arrêter, regarder, observer et se rendre compte que le chaos est là. C’était une manière de comprendre, comment sur ces sujets-là, il y a avait d’autres moyens de faire ici en dehors de la société occidentale », a –t-il expliqué.
Guidé par l’impulsion plus que le résultat lui même
Allant plus loin dans ses propos, Antonucci Lacopo a fait savoir que ce qui le guide dans son travail, c’est plus l’impulsion que le résultat lui-même. « Je travaille de manière très rapide. Tout ce qui m’intéresse, c’est l’impulsion plus que le résultat même. Ce qui m’intéresse dedans c’est l’idée du cru, de quelques chose qui à la fois attire et dégoute. La crudité de la viande, quelque chose soit entre le désir érotique et la mort. Donc, pour parler de cette idée de crue, je travaille beaucoup avec les figures humaines et pour venir contraster avec cette idée de choas, je viens mettre dans ces toiles des structures géométriques souvent froides, qui viennent contraster avec le sujet principal organique. Cette idée de contraste, on le retrouve dans la vie entre le jour et la nuit, le froid et le chaud etc.. La plupart de mes modèles, je me sers du vivant, du réel, mais également de la photo. En fait, je réalise plein de photos parfois un peu trop afin de prendre l’essence du modèle. Mais pour moi, ça reste très important d’avoir un rapport d’expérience avec le modèle, d’être avec lui en présence parce qu’il y a toute cette question de la confiance, de la relation, tout ce que tu peux sentir de la personne, qui était impossible, que tu puisses saisir ça avec la photo, c’est pourquoi peindre d’après le réel me semble toujours essentiel. Cela me plait aussi de choisir des modèles dans cette idée de crudité, de choisir des modèles qui viennent plutôt des classes impopulaires, qui ont cette expérience de la fatigue, des corps marqués. Ce que je disais à propos de la mort tout à l’heure, c’est que je voulais parler des choses de la vie qui paraissent ici plus existentielles. Je n’ai pas vu des gens ici se comporter de manière stupide dans le sens où les gens sont libres, et plus concentrés. Ici tout est essentiel, la manière de vivre, de travailler, je suis très touché par la manière de vivre », a-t-il ajouté. Au terme des échanges, il a tenu à témoigner sa reconnaissance à toute l’équipe du Centre qui a décidé de mettre la lumière sur lui. Il a laissé entendre qu’il a beaucoup de projets et sa difficulté est de réussir à les faire, à les associer et à s’en sortir.
Pour rappel, en 2020, Antonucci Lacopo remporte le 1er prix artistique du concours international Moscou – Rome organisé par Anima Moscow, puis participe en 2022, à l’exposition collective Artivisimo Contest à Rome.
Léonce Adjévi