L’opinion a été informée hier mardi 4 janvier 2022 du retour au Parlement du député Ahmed Affo Obo Tidjani alias « Souwi » après 11 mois d’exil volontaire. L’annonce, à l’allure d’un scoop, a circulé sur la toile. Mais ce qui devrait, aux yeux de l’auteur de la publication, être un fait majeur pour la décrispation de la situation politique était en réalité un ballon d’essai pour sonder l’opinion.
C’est une énième manigance politique, mais l’effet escompté n’a pas suivi. Le retour à l’Assemblée nationale du député Ahmed Affo Obo Tidjani, qui a abandonné son siège de parlementaire depuis février 2021, soit à la veille de la Présidentielle du 11 avril 2021, a carrément été un pétard mouillé. En réalité, un retour sur les faits permet aisément de tirer la conclusion selon laquelle, l’élu de la 14ème circonscription électorale a creusé sa propre tombe, s’y est jeté et demande de l’aide après avoir s’être rendu compte qu’il est dans l’abîme. Courant février 2021, le député Hamed Affo Tidjani, , a fait des révélations troublantes sur la gestion des parrainages pour les candidats à l’élection présidentielle de 2021. Dans un audio qui était devenu viral sur la toile, le député de l’Union progressiste (Up), l’une des formations soutenant les actions du chef de l’Etat, a dénoncé la confiscation de son parrainage ainsi que ceux de certains de ses collègues députés par les responsables de son parti. Il avait indiqué, que dans le cadre de la Présidentielle, « beaucoup de ses collègues ont opté pour la même candidate que lui mais, hélas à cause de la peur, ils sont restés dans l’ombre ». A l’en croire, plusieurs élus pour avoir approché la candidate sont stigmatisés et subissent des menaces et intimidations diverses du pouvoir. Hamed Affo Tidjani a saisi l’occasion pour présenter ses excuses au peuple béninois, pour avoir servi le régime Talon. Des propos d’une extrême gravité qui jettent du discrédit non seulement sur la gestion du parrainage qui était l’une des principales pommes de discorde de ces joutes électorales, mais aussi sur la crédibilité du processus électoral. Le député va même saisir la Cour constitutionnelle pour obtenir gain de cause, c’est-à-dire la liberté de disposer de son parrainage. A l’audience, le député « Souwi » sera confondu par un de ses collègues en l’occurrence l’élu parlementaire Issa Salifou qui a dit être « étonné d’avoir entendu « Souwi » sur les réseaux sociaux, faite des déclarations ».
La mayonnaise n’a pas pris
En faisant des déballages en plein processus électoral, le député Hamed Affo Tidjani pensait rallier à sa cause une vague de députés. Mais la mayonnaise n’a pas pris. La vague de députés qu’il voulait associer à sa « fausse rébellion » l’ont abandonné seul face à son destin. N’ayant trouvé aucun appui dans son aventure, le jeune magnat du bois a dû prendre ses jambes au cou pour quitter le pays. Ses proches qui l’ont annoncé du côté de la République togolaise, disent qu’il craignait les représailles du pouvoir après la bombe qu’il a lancée. Mais en réalité, personne ne calculait ce député « trublion » dont certains collègues ont d’ailleurs désapprouvé l’attitude. Il a délibérément compromis son avenir politique oubliant que dans cet univers, les mauvais calculs se payent cash. Même l’information son retour, diffusée par l’activiste Hugues Comlan Sossoukpè hier, n’a pas fait mouche. C’est une manœuvre pour attirer l’attention sur lui et montrer qu’il serait tombé en disgrâce auprès du pouvoir en place », a déclaré une source proche de l’Assemblée nationale. Tout ceci a été confirmé par l’entourage des députés Issa Salifou et Robert Gbian que le célèbre activiste jure pourtant avoir vu jouer la médiation pour le retour du député au Parlement. Des proches du premier vice-président de l’Assemblée nationale ont dénoncé une intoxication et une manœuvre qui s’apparente à « du voleur qui crie au voleur ». En somme,il ne fait l’objet d’aucune poursuite officielle. Au demeurant, sa casquette de parlementaire le met à l’abri d’une procédure ordinaire en cas d’infraction. Ce qui n’est pas le cas. Nul ne pouvant se prévaloir de sa propre turpitude, l’homme s’est mis dans un bourbier et cherche désespérément une issue de secours. Il a certainement oublié qu’en politique, les erreurs se payent cash. Pour une énième fois, il a tiré à terre. En attendant son probable vrai retour, le peuple reste serein et garde son souffle.
Gabin Goubiyi