Si les dernières mesures nouvellement prises par l’exécutif pour améliorer les conditions de vie des Aspirants au métier d’enseignant (Ame) sont saluées de part et d’autre, le gouvernement n’a pas pour autant oublié la principale revendication des Ame qui est leur reversement en agents permanents de l’Etat. C’est du moins l’assurance donnée par le ministre des enseignements maternel et primaire au travers d’une émission télévisée le week-end écoulé.
La question de l’éducation constitue une des priorités du Programme d’actions du gouvernement. Il y est d’ailleurs inscrit clairement que l’éducation devrait pouvoir participer à la transformation structurelle de l’économie béninoise, à l’instar d’autres secteurs clés. C’est ce qui motive le gouvernement à mettre un point d’honneur sur la qualité de l’éducation. Un défi qui ne pourrait être relevé si on occulte le principal acteur qu’est l’enseignant. Créer de meilleures conditions de travail et de vie à l’enseignement est donc une des conditions sine qua non pour relever le niveau de l’école. C’est à en croire, le ministre des enseignements maternel et primaire, dans cette optique que le gouvernement a entrepris d’améliorer les conditions de travail des Ame qui sont aujourd’hui des acteurs incontournables du système éducatif béninois. Pour Salimane Karimou, l’éducation constitue le fondement d’un pays prospère. Aussi, poursuit-il, les récentes décisions prises en faveur des Ame constituent l’une des matérialisations de la promesse du président Patrice Talon, de faire de son second mandat en cours, un mandat hautement social. Le chef de file des ministres en charge du secteur de l’éducation se dit convaincu qu’avec les nouvelles conditions faites aux Ame, les résultats en fin d’année s’en trouveraient sensiblement améliorés. « Au moment où nous travaillons à améliorer leurs conditions de vie, il faudra que les populations en découvrent les effets positifs », a-t-il indiqué.
La politique du gouvernement en matière de reversement des Ame
Sur la question du reversement des Ame qui agite l’opinion, Salimane Karimou s’est voulu rassurant. « Cela ne doit faire l’objet d’aucun doute », a indiqué le ministre des enseignements maternel et primaire. Pour le gouvernement, la question du reversement est une évidence étant donné que tous ceux qui officient dans le système éducatif en qualité d’Ame ont vocation à devenir enseignant pour autant qu’ils fassent preuve de sérieux et développent une conscience professionnelle irréprochable. « Depuis le 7 décembre 2022 que la décision a été prise, nous ne cessons de travailler sur la question », a confié Salimane Karimou. Selon les explications du ministre, il y a deux catégories d’Ame sur le terrain. Il y a d’abord ceux qui ont le diplôme professionnel et qui, a priori, sont éligibles au reversement s’ils remplissent les conditions suscitées et s’ils réussissent à l’évaluation à laquelle ils seront soumis conformément aux textes régissant l’entrée dans la fonction publique. La deuxième catégorie est celle des Aspirants qui opèrent juste en vertu des diplômes académiques. La philosophie du gouvernement est de travailler à aider cette dernière catégorie à acquérir les diplômes professionnels afin de faciliter leur reversement dans la fonction publique. A défaut, expose le ministre, même si ces derniers sont recrutés aujourd’hui, ils seront juste des élèves puisque n’ayant pas le diplôme professionnel devant faire d’eux des titulaires. Face à ces équations et tenant compte de leur effectif (plus de 30.000 ndlr), le processus risque d’être long mais également très couteux pour l’Etat. Raison pour laquelle le gouvernement a décidé d’y aller de façon méthodique au fur et à mesure que les moyens seront disponibles.
Gabin Goubiyi