Sauf cataclysme, la rentrée scolaire 2024-2025 aura lieu le 16 septembre prochain. Pour Richard Ahouansou (photo), Secrétaire général du Syndicat national des enseignements secondaires et des lycées/Justice social (Synesl/Js), une organisation syndicale affiliée à la Csa-Benin, rien n’est sûr. Le syndicaliste en veut pour preuve, la lenteur qu’accuse le gouvernement dans la publication de la liste des mutations et des nominations au titre de l’année 2024-2025. Lire ses propos.
Le Matinal : Comment appréhendez-vous la prochaine rentrée des classes ?
Richard Ahouansou : A la Csa-Bénin, nous on est prêt pour effectuer une bonne rentrée mais la balle est dans le camp du gouvernement qui depuis, n’a pas sorti les mutations et les nominations au secondaire. Nous nous apprêtons mais le gouvernement ne semble pas être prêt. Aucune rentrée n’est préparée à notre avis au niveau de l’enseignement secondaire parce que l’arrêté portant nomination et règlementation des mutations au ministère des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle dispose que les mutations nationales sont publiées un mois soit trente jours avant la rentrée scolaire. Mais à notre grande surprise, nous sommes à moins de trente jours, pratiquement à vingt jours de la rentrée et les mutations ne sont toujours pas sorties. En clair, cette disposition est allègrement violée par le gouvernement qui à notre avis ne semble pas être prêt pour la rentrée au secondaire.
Est-ce un obstacle majeur au bon déroulement de la rentrée ?
Oui parce que les mutations vont sortir hors délai et on va demander aux gens qui ne s’étaient pas préparés d’aller prendre service dans la précipitation. Il y aura forcément de flottements dans ce cas parce qu’il y a des enseignants qu’on va envoyer très loin et qui doivent se déplacer avec leurs familles. C’est là qu’on va incriminer à tort les enseignants pour dire que ce sont eux qui sont entrain de perturber le déroulement normal des activités pédagogiques alors que c’est le gouvernement qui en est le premier responsable.
Il y a-t-il d’autres facteurs qui risquent de perturber la bonne reprise des classes selon vous ?
Il y a les points de revendication liés à la carrière de l’enseignant qui jusque-là, ne sont pas débattus dans un cadre parce la commission administrative paritaire du secondaire n’étant pas installée, cela fait que jusque-là, on n’a pas eu un cadre d’échange pour parler des revendications des travailleurs du ministère des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle.
Peut-on avoir une idée de ces points ?
Il y a par exemple le retour en formation des professeurs adjoints de l’enseignement secondaire général, technique et de la formation professionnelle. Il s’agit là d’un point nodal pour l’ensemble des enseignants. Ensuite, il y a les jeux d’échelons dont les contractuels de 2014 et 2016 ont été privés parce qu’on a dit qu’ils ont passé les quatre ans sous des contrats à durée déterminée.
Qu’est-ce qui bloque l’étude de ces points ?
Je vous disais tantôt que la commission administrative paritaire n’a pas siégé parce qu’après les élections professionnelles du 30 mars 2024 à l’enseignement secondaire, cette commission n’est pas encore installée. Elle a cessé de se réunir depuis le 31 août 2023. Dans la commission nationale de négociation, tous les points seront discutés à la prochaine convocation de la session qui va préparer la rentrée des classes et le gouvernement n’a pas encore convoqué cette session.
Un mot pour conclure
Si la rentrée doit bien se dérouler, la balle est dans le camp du gouvernement. Les enseignants sont prêts mais le gouvernement ne semble pas être prêt à notre avis.
Propos recueillis par Gabin Goubiyi