Réunis à Cotonou le 8 mai 2025 dans le cadre de la 2ème session du Forum ouest-africain pour la recherche et l’innovation (Fari), les ministres chargés de la science, de la technologie et de l’innovation des pays membres de la Cedeao ont pris une série de décisions historiques et formulé les recommandations visant à renforcer la contribution des jeunes au développement scientifique et économique de la région.
Dans la déclaration finale lue par Roland Kouakou de le Côte d’Ivoire, Les ministres chargés de la science, de la technologie et de l’innovation des Etats membres de la Cedeao, ont unanimement reconnu le formidable potentiel de la jeunesse ouest-africaine dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation (Sti), et souligné la nécessité de transformer leurs initiatives en produits et services concrets pour une croissance durable. Mais ce potentiel est menacé par des défis persistants tels que le manque de financement, les faibles infrastructures, les lacunes en compétences, l’encadrement insuffisant, sans oublier l’inquiétante fuite des cerveaux. Malgré ces obstacles, des progrès notables ont été accomplis grâce à des initiatives régionales telles que l’Ecopost 2012 et la mise en place du Réseau ouest-africain des académies nationales des sciences (Wannas). De même, les ministres saluent le Fari comme un levier catalyseur pour l’entrepreneuriat technologique, l’émergence d’un écosystème d’innovation et l’industrialisation régionale.
Plusieurs recommandations formulées
À l’endroit de la Commission de la Cedeao, les ministres de la communauté ont formulé une série de recommandations visant à favoriser la collaboration entre jeunes par des concours d’innovation et des programmes d’échange. Comme recommandations, il s’agit de renforcer les plateformes régionales pour le partage des meilleures pratiques et le codéveloppement ; d’augmenter les financements alloués au Programme d’appui à la recherche et à l’innovation (Pari) ; créer un réseau de mentors pour soutenir les jeunes innovateurs ; mobiliser la diaspora ouest-africaine pour le transfert de compétences et l’investissement dans les projets portés par la jeunesse ; établir un réseau d’anciens participants au Fari pour maintenir les liens et assurer un suivi qualitatif. Pour ce qui concerne les Etats membres, les ministres chargés de la science, de la technologie et de l’innovation des pays membres de la Cedeao, recommandent que soient améliorés les cadres politiques et réglementaires pour promouvoir une innovation inclusive. Ils plaident également pour l’adopter des principes de la science ouverte, conformément aux recommandations de l’Unesco. Organiser régulièrement des concours nationaux de start-ups pour détecter et appuyer les talents ; mettre en place des programmes ciblés pour les femmes et les jeunes en situation de handicap, garantissant une inclusion réelle ; impliquer le secteur privé et la diaspora dans des programmes de stages et de responsabilité sociale ; lancer des universités d’été pour renforcer les capacités des start-ups, sont également d’autres recommandations formulées à l’endroit des Etats membres. Par ailleurs, les ministres ont réaffirmé leur volonté de faire de la jeunesse, un véritable acteur de transformation régionale, en leur offrant un environnement propice à l’innovation, à l’entrepreneuriat et à l’engagement citoyen. La déclaration de Cotonou 2025 marque ainsi un tournant stratégique vers une Cedeao plus innovante, inclusive et tournée vers l’avenir.
Gabin Goubiyi