Le processus de restitution des œuvres d’art au Bénin par la France ne doit pas s’arrêter en si bon chemin. Le président Patrice Talon en a formulé le vœu hier mardi 9 novembre 2021 à l’Elysée à l’issue de la cérémonie de signature de l’accord de propriété. Après avoir salué l’engagement et la détermination de son homologue français, Emmanuel Macron, qui ont permis de rendre aux Béninois une partie de leurs œuvres pillées, le chef de l’Etat n’est pas allé par quatre chemins pour demander le retour des autres œuvres restées dans le patrimoine de la France. « Convenez avec moi que la restitution de 26 œuvres que nous consacrons aujourd’hui n’est qu’une étape dans le processus ambitieux d’équité et de restitution des patrimoines mémoriels extorqués jadis au royaume du territoire du Bénin par la France. Il est regrettable que cet acte de restitution, si pourtant appréciable, ne soit pas de portée à nous donner entièrement satisfaction. En effet, comment voulez-vous qu’à mon départ d’ici avec les 26 œuvres, mon enthousiasme soit total pendant que le dieu Gou, œuvre emblématique représentant le dieu des métaux et de la forge, la tablette du Fa, œuvre mythique de divination du célèbre devin Guèdègbé, et beaucoup d’autres, continuent d’être détenues ici en France au grand dam de leur ayant-droit », a déclaré Patrice Talon. Toutefois, le chef de l’Exécutif béninois garde espoir. « Mais, est-ce que désormais l’espoir n’est pas permis ? Si, Monsieur le président. L’espoir de leur retour au pays, eux aussi, ces œuvres que je viens de citer, et les autres, l’espoir de leur retour au pays est désormais permis grâce à vous. C’est extraordinaire », a-t-il lancé.
Serge Adanlao