Le 26 août prochain, cela fera exactement un mois, que le président démocratiquement élu du Niger, Mohamed Bazoum, a été renversé et détenu par la junte à Niamey. Dans une lettre ouverte publiée par le journal français « Le Figaro », la fille du président Mohamed Bazoum demande « la libération » de son père, sa mère et son frère.
Un plaidoyer à l’endroit de la communauté internationale pour la libération de sa famille détenue par les putschistes depuis le 26 juillet 2023 au Niger. C’est ce que vient de faire à nouveau la fille du président du Niger Zazia Mohamed Bazoum. Dans une lettre ouverte, publiée le mardi 22 août par le quotidien français « Le Figaro », elle appelle la communauté internationale à obtenir leur libération.
Avant la publication de cette lettre ouverte, Zazia Bazoum Mohamed avait déjà fait une intervention médiatique dans le quotidien britannique « The Guardian », il y a quelques jours. Hors du territoire nigérien au moment de la survenue du coup d’Etat, elle avait déploré les conditions « inhumaines » de détention de sa famille.
Cette fois-ci, Zazia Bazoum Mohamed témoigne sa gratitude aux « personnes qui ont réagi à ce premier cri du cœur ». Grâce à elles, a-t-elle souligné, « le médecin de la famille est autorisé à leur rendre visite occasionnellement et à leur fournir quelques vivres ».
Elle ajoute : « Le compteur électrique est, en revanche, toujours délibérément éteint. » Selon Zazia Bazoum Mohamed, son père, sa mère et son frère sont « enfermés dans une résidence en béton où les températures peuvent dépasser 40 degrés (et) ils sont assez souvent privés d’eau pour se laver ou se rafraîchir ».
Dans cette lettre ouverte, la fille du président parle des militaires du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) comme étant des « preneurs d’otages ».
Pour elle, le général Tchiani et les siens sont des preneurs d’otages qui appartenaient au système qu’ils dénoncent aujourd’hui en avançant des arguments « fallacieux » pour justifier leur putsch.
Bazoum, un démocrate bon teint
Zazia Bazoum Mohamed n’a pas manqué de tresser des lauriers à son géniteur. Faisant le bilan de ses deux années de gouvernance, elle dira que Mohamed Bazoum « a fait de la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance son principal combat ». A l’en croire, son père « a eu le courage de faire mettre en prison plus de 40 hauts cadres de l’Etat ». « Il ne démissionne pas, car il tient aux valeurs démocratiques. Il aurait pu abandonner et trouver un poste important à l’international, mais il a décidé de se battre pour la sauvegarde de la démocratie », peut-on lire dans sa lettre ouverte.
Elle a par ailleurs souligné que le pays était en train de connaître une croissance économique exceptionnelle avec des résultats positifs sur le plan sécuritaire. « Dans trois mois, le Niger devait devenir exportateur de pétrole », a-t-elle regretté avant de fustiger que : « Les preneurs d’otages, eux, sont déjà en contact avec Wagner au Mali […] »
Source : Rfi