L’année 2022, a été marquée au plan social au Bénin par la cherté de la vie avec la pandémie de Covid-19 et la guerre entre la Russie et l’Ukraine, les mesures pour juguler la flambée des produits de grande consommation, la tournée d’information et de sensibilisation des populations sur la cherté de la vie, le soutien aux sinistrés des inondations, les microcrédits, le dédommagement des expropriés et l’augmentation des salaires. Malgré les difficultés enregistrées au niveau social, le Bénin est arrivé à les surmonter et à se mettre sur la bonne voie.
L’un des sujets les plus agités au Bénin au cours de cette année 2022 est la cherté de la vie. La crise sanitaire du Covid 19 a été suivie d’une crise économique. La vie est devenue chère au Bénin. C’est une réalité que les Béninois ont intégrée finalement dans leur quotidien au cours de l’année 2022. Cette situation est en grande partie imputable aux effets néfastes de la pandémie de Covid-19 qui ne cessent d’éprouver le monde et de compromettre gravement l’économie. D’ailleurs, lors de son adresse à ses compatriotes, le 29 décembre 2021 à Porto-Novo, le chef de l’Etat, Patrice Talon avait expliqué que cette cherté n’est pas liée aux taxes douanières. « Comment ne pas, par exemple, observer que la cherté actuelle de la vie est principalement due aux effets induits de la pandémie de Covid-19? Les prix des produits manufacturés flambent autant que ceux des produits d’exportation ou des matières premières, sans oublier ceux des moyens de transport. À ceux qui font plutôt allusion à une hausse des taxes douanières, Patrice Talon a apporté un démenti formel. « Nous le ressentons gravement, chacun dans son panier, alors même que les droits de douane, les taxes et les impôts n’ont connu aucune augmentation dans notre pays », a-t-il insisté. Voilà pourquoi, il préconise un relèvement du taux de la vaccination. « Nous sommes victimes d’une situation globale et c’est la lutte victorieuse contre la pandémie qui aidera principalement à inverser cette tendance à la cherté de la vie », a déclaré le président de la République. Cette cherté de la vie a été amplifiée plus tard par la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui a démarré le 24 février 2022.
Un appui de 80 milliards pour juguler
Une bouffée d’oxygène pour les consommateurs. Le Conseil des ministres du mercredi 23 mars 2022 a pris plusieurs décisions qui permettront de résorber la flambée des prix des produits de grande consommation.
Les prix du riz, de la farine de blé, de l’huile et autres produits de première nécessité devront connaître une baisse. En dehors du social structurel qu’il déploie dans divers domaines, le gouvernement n’a pu s’abstenir d’un appui considérable pour agir sur les coûts de ces produits de grande consommation. Prises en Conseil des ministres du mercredi 23 mars, ces décisions d’une portée totale de plus de 80 milliards de F Cfa visent à soulager les peines des populations affectées par la cherté de la vie du fait de la flambée des prix des produits de grande consommation. Une réponse a priori adéquate aux multiples plaintes et cris d’alarme des associations de consommateurs et autres particuliers en souffrance économique. D’abord, le gouvernement a décidé de la poursuite de l’application d’un taux forfaitaire libératoire de Tva sur le riz importé. Ainsi, le sac de 50 kg de riz ordinaire passe de 20 500 F Cfa à 18 450 F Cfa à Cotonou. Il y a également l’exonération de la Tva sur les huiles végétales importées ou produites localement. Il a été aussi décidé l’exonération de la Tva sur la farine de blé importée ou produite localement, dont les prix du sac de 50 kg passent respectivement de 25 000 F Cfa à 20 000 F Cfa et de 23 500 F Cfa à 19 915 F Cfa à Cotonou. Ce qui justifie le maintien du prix du pain à 125 F Cfa la baguette de 160 g et 150 F Cfa celle de 200 g. Les importateurs seront aussi directement impactés par ces mesures du gouvernement. Le Conseil des ministres a pris la décision de la mise en œuvre d’un abattement de 50 % sur le prix des frets maritimes et de 2/3 pour les frets aériens pour le calcul des droits de douanes à liquider. « Cette mesure permet de réduire les droits de douanes sur l’ensemble des produits importés et de baisser leurs prix de vente aux consommateurs et la constitution d’un stock de gas-oil et le maintien de son prix de cession à la pompe à 600 F Cfa jusqu’au 30 juin 2022», a expliqué le communiqué de la réunion hebdomadaire des ministres. En plus de ces mesures dont la convergence devrait améliorer la situation sociale et économique dans le pays à travers une baisse notable des prix des produits de première nécessité, le gouvernement sursoit à toute augmentation des tarifs de l’électricité. « De façon spécifique, il est également décidé la suspension de la mise en œuvre du réajustement des tarifs d’électricité jusqu’à la fin de l’année afin de les maintenir au même niveau que l’année 2021», a annoncé le Conseil.
L’existant !
Ces mesures nouvelles s’ajoutent à celles qui sont en cours de mise en œuvre et dont les effets étaient déjà visibles à plusieurs égards. Il s’agit de la renonciation partielle par l’Etat à la Tva sur le riz importé ainsi qu’à toutes taxes sur le riz et les jus de fruits produits au Bénin et la subvention des produits pétroliers pour environ cinq milliards de F Cfa par mois. Il y a également l’exécution d’un deuxième plan de soutien aux entreprises formelles et celles relevant du secteur informel qui consiste à leur répartir une enveloppe de 20 milliards de F Cfa en guise de soutien face aux effets socioéconomiques de la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus. Par ces mesures hardies, le gouvernement trouve une solution à la conjoncture économique qui sévit à travers le monde. Elle est la conséquence cumulée de la reprise de l’activité économique dans les pays développés qui ont réussi une bonne couverture vaccinale contre la Covid-19, les aléas du fret maritime et la hausse du dollar. La guerre entre l’Ukraine et la Russie n’arrange pas non plus la situation.
Une tournée d’information sur la cherté de la vie
Face à cette cherté de la vie, le gouvernement du président Patrice Talon a décidé de faire une tournée d’information et de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire nationale pour expliquer les raisons de la flambée des prix à la population. Démarrée le jeudi 12 mai 2022, elle a pris fin le 18 mai 2022. A l’occasion de ces séances grand-public dans les 77 communes du Bénin, les membres de l’exécutif ont rassuré les populations de ce que le gouvernement du président Patrice Talon n’en est pour rien pour ce qui est de cette flambée des prix des produits de première nécessité. Pour eux, les causes de cette conjoncture sont exogènes. Primo, ils ont rapport à la situation liée au Covid-19, notamment avec la reprise de l’activité économique qui s’est traduite par la demande de plus en plus croissante de la logistique pour le transport maritime des marchandises et la hausse des cours du dollar. La deuxième a rapport à la guerre entre l’Ukraine et la Russie, deux pays producteurs de blé et de pétrole. A les croire, si la covid-19 a accentué des conséquences économiques lourdes, cette guerre est venue tout aggraver. La 3ème cause de cette conjoncture est liée à la baisse de la production dans les pays voisins. Mais le gouvernement n’est pas resté les bras croisés. Il a pris des mesures fortes pour soutenir le pouvoir d’achat des Béninois. A titre illustratif, le coût de l’électricité qui devait être augmenté cette année est resté le même, grâce à la subvention du chef de l’Etat. D’autres mesures portent sur le ciment, le gasoil et autres produits de grande consommation. « L’ensemble des mesures s’élève à plus de 80 milliards de Fcfa. A ces mesures s’ajoute le relèvement du Smig qui passe de 40. 000 à 52 000 Fcfa », ont-ils précisé à toutes les étapes. Après cette tournée, le peuple béninois a désormais une idée claire des raisons fondamentales de la cherté de la vie : la Covid 19 et la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Cependant, la surenchère et la hausse vertigineuse des prix des produits de grande consommation sont du fait des commerçants véreux puisque le gouvernement a pris des mesures hardies pour soulager la peine des populations. Il s’agit de la suppression de certaines taxes sur les produits de première nécessité, la subvention à coût de milliards et la réduction des frais de douane et droits indirects. Des mesures courageuses qui devraient en principe améliorer le panier de la ménagère.
40 Communes inondées en 2022 et mesures d’appui aux sinistrés
Le Bénin a été également marqué par les inondations au cours de l’année 2022. Plusieurs localités du pays ont été inondées. De fortes précipitations ont causé une montée des eaux au Bénin et des inondations dans plusieurs villes du pays. Des différents rapports et constats faits au niveau de l’Agence nationale de protection civile (Anpc), il ressort qu’à la date du 10 octobre 2022, 40 communes sont victimes d’inondations. Celles-ci sont classées en deux catégories.
Une première de 16 collectivités territoriales sévèrement affectées, ayant enregistré d’importants dégâts ; et une seconde de 24 dont les dégâts sont d’importance moindre. Le gouvernement n’est pas resté insensible à ces inondations. Si le ministre de l’intérieur et de la sécurité a très tôt pris des communiqués de sensibilisation contre l’imprudence et des comportements à risque, des mesures urgentes ont été prises par l’ensemble du gouvernement pour venir en aide aux sinistrés. Des mesures d’urgence ont été prises en Conseil des ministres le mercredi 19 octobre 2022 pour apporter les secours nécessaires aux populations sinistrées dans une approche innovante. Cette approche a consisté en la mise à disposition de ressources substantielles qui ont servi à l’acquisition sur place puis à la distribution de produits alimentaires et non alimentaires, à la diligence d’un comité présidé par le préfet du département, assisté des responsables des services déconcentrés de l’Etat et ou communaux concernés. A l’instar du gouvernement, l’Ambassade de Chine au Bénin et celle des Etats Unis sont venus en aide aux sinistrés des inondations. C’est ainsi que l’Ambassade de Chine a offert, le mercredi 12 octobre 2022, un important lot de vivres et de fournitures scolaires aux populations des victimes d’inondation. Le lot reçu par le président de l’Association Nationale des Communes du Bénin (Ancb) est constitué de 300 kits scolaires et 200 sacs de riz de 50 Kg. Les Etats Unis quant à eux, sont venus à la rescousse des sinistrés desdites inondations au Bénin à travers du Bureau d’Aide Humanitaire de l’Agence des États-Unis pour le Développement International (Usaid/Bha). Le bureau d’aide a, en ce sens, fait un don d’un montant de 64 millions de FCFA aux sinistrés des inondations dans la quarantaine de communes touchées au Bénin.
La deuxième phase du microcrédit Alafia lancée
En 2022, le gouvernement du chef de l’Etat, Patrice Talon a tenu sa promesse en lançant la deuxième phase du microcrédit Alafia après la première phase qui s’est déroulée dans de bonnes conditions. La cérémonie s’est déroulée le jeudi 15 juillet 2022 à la maison des jeunes de kpomassè sous les auspices de la ministre des affaires sociales et de la microfinance, Véronique Tognifodé. Le microcrédit Alafia permettra aux bénéficiaires de solliciter et obtenir, même pour une première demande, la somme de Cent mille (100.000) Francs CFA auprès des Systèmes Financiers Décentralisés, partenaires du Fonds National de la Microfinance. Les autres options, notamment la possibilité d’obtenir 30 mille Francs Cfa ou 50 mille Francs Cfa restent valables. Dans son discours de lancement officiel, la Ministre Véronique Tognifodé a indiqué que le Microcrédit Alafia est l’un des produits phares issus des réformes organisationnelles opérées au niveau du Fonds National de la Microfinance par le Gouvernement pour faciliter aux personnes vulnérables exclues des systèmes classiques de financement, l’accès au crédit. Elle a rappelé les mécanismes mis en place par le Gouvernement pour assouplir les conditions d’accès au Microcrédit Alafia et a indiqué qu’ils restent inchangés. Le lancement de cette deuxième phase qui intervient un peu plus d’un an demi après l’activation du Microcrédit Alafia au Bénin est une réponse du Gouvernement à la forte demande des populations. C’est aussi, selon la Ministre, la suite logique du succès remarqué lors de la mise en œuvre de la première phase. C’est pourquoi, Véronique Tognifodé a invité les populations bénéficiaires à rester fidèles aux principes de ce crédit en remboursant à bonne échéance pour faciliter sa pérennisation. Elle les a rassurées du travail permanent qui se fait avec les SFD partenaires pour réduire les quelques dysfonctionnements habituellement notés. Pour le compte de cette année 2022, vu le grand engouement des populations face aux Microcrédit Alafia qui contribue fortement à la réduction de la pauvreté au Bénin, le Gouvernement a porté l’enveloppe financière de 10 milliards FCfa à 15 milliards Fcfa. Une manière de réaffirmer la volonté politique du Président de la République Patrice Talon et son Gouvernement à lutter contre la pauvreté, à travers la sortie progressive des populations démunies de leur situation de précarité.
Les sinistrés de la route des pêches et de Xwlacodji dédommagés
L’année 2022 a été marquée par le dédommagement des sinistrés de la route des pêches et de Xwlacodji. Ceux de la route des pêches ont été affectés par le projet d’aménagement d’un périmètre de 80 hectares à Togbin tandis que les sinistrés de Xwlacodji dans le 5è arrondissement de Cotonou ont été affectés par le projet du centre commercial de Ganhi et celles touchées du côté sud de la route des pêches dans le 12è arrondissement de Cotonou. Déjà le mercredi 21 septembre 2022, le conseil des ministres a autorisé l’indemnisation des propriétaires terriens affectés par le projet d’aménagement de 80 hectares sur la Route des pêches. 217 dossiers au total ont été reçus par la Commission chargée du dédommagement des propriétaires terriens affectés par le projet d’aménagement de 80 hectares sur la route des pêches. De ce nombre, ceux dont l’étude a été bouclée, ont reçu vendredi 25 novembre 2022, leurs chèques d’une somme de 3 millions Fcfa en plus d’une parcelle pour leur relogement sur un site située après le village d’Avlékété. S’agissant des sinistrés de Xwlacodji, ils ont été également indemnisés. Ils ont reçu un chèque de 5 millions de francs Cfa et un site entièrement viabilisé à Djeffa.
L’augmentation des salaires effective en 2022
L’augmentation des salaires longtemps annoncée par le gouvernement a été effective en 2022 plus précisément en décembre. Le conseil des ministres en sa séance du mercredi 7 décembre a entériné des propositions validées avec les partenaires sociaux au terme de discussions de plusieurs mois. La formule adoptée impacte “tous les travailleurs” explique le gouvernement. “Cela se traduit par un relèvement indiciaire uniforme pour tous et des sursalaires différenciés, privilégiant ainsi les plus modestes.” De cette manière, “les échelles d’augmentation sont élevées en début de carrière et suivent une logique dégressive vers le milieu et la fin de carrière”.
Des niveaux de hausse qui varient
Le Conseil des ministres a détaillé les niveaux d’augmentation selon la catégorie professionnelle et surtout l’ancienneté. Les cas de figure se présentent comme suit :
Le conducteur de véhicules administratifs qui commence sa carrière connaîtra une hausse de 66% de son salaire. Selon qu’il est en début, milieu ou fin de carrière, l’agent d’entretien des services de santé connaîtra une revalorisation allant de 56 à 32% du revenu actuel net, la sage-femme 51 à 29%, l’infirmier breveté 34 à 22%, le contrôleur d’action sanitaire 27 à 15%, l’inspecteur d’action sanitaire 22 à 11%, le technicien de laboratoire 28 à 16% et le médecin 11 à 10% selon qu’il est hospitalier ou non hospitalier.
Dans les mêmes conditions, l’instituteur adjoint aura une augmentation de 49 à 33%, l’instituteur 34 à 12%, l’élève instituteur 34 à 25%, le conseiller pédagogique 16 à 12% et l’inspecteur 12 à 10 %.
Quant aux professeurs adjoints ou certifiés des lycées et collèges, ils constateront respectivement une augmentation de 25 à 11% et de 22 à 10%. Le conseiller pédagogique du secondaire aura pour sa part 22 à 11% tandis que l’élève professeur certifié constatera un relèvement de 26 à 16%, l’élève professeur adjoint 29% et l’instituteur de l’enseignement technique 31%.
Pour le fonctionnaire de police de 2ème et 1ère classes, la revalorisation va de 34 à 23 %, le sous-officier subalterne 23 à 16%, le sous-officier supérieur 18 à 12% et l’officier subalterne 21 à 10%.
Le militaire du rang, pour sa part, observera une augmentation de 46 à 22%, le sous-officier subalterne 23 à 16% et l’officier subalterne 21 à 10%.
En ce qui concerne les salaires les plus élevés, toutes catégories confondues, ils connaîtront des augmentations de 12 à 3%.
Le Salaire minimum augmente de 30%
Objet d’accord avec les syndicats ainsi que le patronat du secteur privé, le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) va passer à 52.000 FCfa pour compter du 1er janvier 2023 contre 40.000 FCfa actuellement, soit une hausse de 30%. Le gouvernement exhorte les employeurs privés “se pencher favorablement sur la question de revalorisation des salaires de (leurs) employés”.
Réalisation : Léonce Adjévi