L’ex-ministre délégué de la défense nationale du président Patrice Talon ne manque aucune occasion pour opiner sur l’actualité politique nationale. Au travers d’une sortie médiatique tenue mercredi 27 mars 2024, le président du parti « Restaurer l’espoir » (une formation politique qui ne devrait plus exister au sens de la Charte des partis politiques en vigueur) a prononcé un discours à charge contre tous les acteurs politiques aussi bien de la majorité présidentielle que de l’opposition. L’homme s’est illustré par une série de déballages et de révélations dans lesquelles il a peint en noir le nouveau Code électoral, notamment le parrainage. Le discours et la posture de l’homme n’ont vraiment pas changé. C’est du ‘’déjà vu’’ qui n’émeut plus grand monde.
Devant une brochette de journalistes triés sur le volet le mercredi 27 mars, date d’anniversaire de sa démission du gouvernement du président Patrice Talon en 2017, Candide Azannaï s’est attaqué vertement comme à ses habitudes aux acteurs politiques aussi bien de la mouvance que de l’opposition. Il a fait le tour de plusieurs sujets qui font l’actualité en ce moment et a abordé entre autres préoccupations, le parrainage contenu dans le nouveau Code électoral actuellement en vigueur en République du Bénin. « Le plus gros problème que nous avons aujourd’hui, c’est le parrainage », a martelé celui qui s’est autoproclamé fin stratège en communication politique. Son axe de stratégie : tirer à boulets rouges sur tout au travers d’un discours à charge sans retenue. Sur l’échiquier politique, beaucoup peinent à appréhender la réelle posture de l’homme qui fait cavalier seul et ne se réclame n’est ni de l’opposition, ni de la mouvance.
Que veut concrètement Azannaï ?
Au-delà de la passion qui entoure le débat sur la posture controversée de Candide Azannaï depuis sa démission du gouvernement du président Talon, il s’agit de voir concrètement quel est l’objectif poursuivi par l’homme. Il veut incarner aujourd’hui à lui seul une certaine opposition qu’on pourrait nommer la résistance. Mais depuis 2017 où il a jeté le tablier, il lui revient en tant que personnage réfléchi d’évaluer son action, parce qu’à un moment donné, il y a le temps de la réflexion, de l’action et de l’évaluation. Entre 2017 et 2024, la résistance ou tel qu’il conçoit son opposition au régime de la rupture et dans sa quête de délivrance de ce peuple qu’il aime si tant, à qui il souhaite offrir le salut de la démocratie, à qui il souhaite offrir le salut des droits humains, il lui revient après ses réflexions et ses actions, (conférence de presse, discours acerbe contre le régime Talon et l’isolement par rapport à ses compères de l’opposition) d’évaluer ses actions pour voir si concrètement, au bout de sept (7) ans de lutte, il a pu obtenir les résultats escomptés. Si Candide Azannaï fait cette évaluation, dans le tableau de bord, il verra certainement de très petites avancées dans ce qu’il a eu à faire, mieux l’analyse clinique qu’il ferait de son action va certainement lui projeter des résultats mitigés ou il serait amené à revoir la stratégie, parce qu’il faut le dire aujourd’hui, la résistance se résume à une portion incongrue.
Abdourhamane Touré