L’ancien président de la République Nicéphore Soglo a trouvé du répondant au sujet de ses régulières prises de position en faveur des personnes condamnées par la justice; Sa dernière sortie a particulièrement mis le sage de la ville aux trois noms Karim Urbain Elisio da Silva dans tous ses états. Le vieux (Karim Urbain Elisio da Silva) lui (Nicéphore Soglo) a adressé une lettre ouverte à travers laquelle il fustige les agissements de Nicéphore Soglo qu’il invite à faire preuve de sagesse. Lire l’intégralité de la lettre.
Lettre ouverte de Karim Urbain Elisio da Silva au président Nicéphore Soglo
A propos de l’obligation de réserve d’un ancien président de la République, lettre ouverte du doyen du Conseil des Sages de la Ville de Porto-Novo, Papa Karim Urbain da Silva au président Nicéphore Soglo
Monsieur Nicéphore Soglo,
Votre dernière sortie, concernant des personnes jugées et condamnées, par la justice de notre pays, appelle, de la part de tout démocrate, à une prise de conscience qui ne peut être du domaine de l’émotionnel, mais du cercle de la raison, celle-là qui est produite par le sens des responsabilités.
Parce que, tout simplement, vous êtes un ancien Président de la République du Bénin, et que les responsabilités qui sont les vôtres vous interdisent rigoureusement de jeter de l’huile sur le feu, au nom d’un apanage démocrate dont vous vous revendiquez, et qui oblige à plusieurs et diverses interrogations puisque, vous n’aviez pas fait mieux !
En effet, celui qui vient de faire la dernière déclaration qu’on vous a attribuée sur des personnes jugées et condamnées et sur le président de la république que vous n’arrivez plus à joindre, est-il le même personnage qui réclama, à cor et à cri, une amnistie après qu’il eut achevé d’abîmer son avenir présidentiel dans la débâcle de 1996, sans que jamais il n’en révèle les motifs, et qu’on en connaisse les raisons, jusqu’à ce jour ? Qu’avait-il donc fait de si grave?
S’agit-il bien de celui-là qui voulut terminer son mandat, par l’aventure d’un 18 brumaire, ou d’un autre 26 Octobre ?
S’agit-il de celui dont la fin de règne connut la tentative d’assassinat sur Maurice Ahanhanzo Glèlè ?
S’agit-il du président dont l’irresponsabilité et l’exercice hasardeux du pouvoir conduisit à la rébellion de 1992 contre le fils de Kaba, le capitaine Pascal Tawès ?
S’agit-il de ce président sous le règne duquel un sous-préfet, Pamphile Hessou, Commis de l’Etat Béninois, disparut alors qu’il était en fonction à Boukoumbé ?
S’agit-il du même personnage, ou d’un autre, sous le pouvoir duquel on vit une horde d’hommes de main, en provenance de Zakpota, marcher sur la Cour Constitutionnelle ?
Le Président Patrice Talon fait-il mieux que vous, son prédécesseur qui avait mis aux arrêts un ancien président de la république, je veux nommer, Feu Iropa Maurice Kouandété ?
Quelle leçon voudriez-vous nous donner aujourd’hui ?
Vous-mêmes, Nicéphore Soglo, pour avoir arrêté un ancien chef d’Etat, pensiez-vous être à l’abri d’une interpellation, lorsque des actes inconsidérés et commis à la louche sont désormais devenus des prétextes au nom de la démocratie et que leur réalité pratique, palpable, est bien de foutre le désordre, troubler l’ordre public, en définitive ?
Est-ce bien vous, l’homme qui gouverna ce pays, par ordonnances, du temps où un garde du corps de votre défunte épouse était allé chercher, main à main, dix millions de l’argent public, chez le ministre des finances, sans aucune formalité et impunément ? N’aviez-vous pas de salaire à l’époque?
A moins qu’il ne s’agisse de celui qui, pour ne pas répondre à une convocation chez le juge d’instruction, s’accommoda d’une foule dans le but d’empêcher son audition par la justice de son pays. Qu’avait-il fait de si dramatique, au point où sa conscience, en vacance de toute évidence, n’avait-elle pu lui rappeler qu’il est un ancien chef d’Etat ?
Est-ce le même homme qui, aujourd’hui, voudrait, manifestement, faire courir à notre pays le risque du soulèvement en créant du ressentiment contre l’actuel Président de la République, coupable, de toute évidence, à ses yeux, (il faut le dire) d’avoir mis fin à la traite de Cotonou par une famille dont un des membres qui, faute, de pouvoir, comme son auteur, jadis, mobiliser la populace contre la justice, a dû prendre la clef des champs ?
Sinon, qu’est-ce qui pourrait justifier la légèreté et la vindicte d’une personne ressource de votre envergure qui, régulièrement, ou chaque fois qu’elle en a l’occasion, déverse, atrabilaire, son venin pour troubler la sérénité du Président de la République et l’exposer au risque d’une explosion sociale que Dieu et les mânes de nos ancêtres ne permettront jamais que notre pays connaisse.
Et puis, faisant une lecture saine de certains de vos agissements, n’y-a-t-il pas lieu de se demander si nous avons à faire à un véritable enfant d’Abomey, ou un Johnson d’outre Mono, votre ressemblance avec Polycarpe Johnson et sa lignée étant des plus frappantes ? Je le dis, sans rien insinuer, relevant un simple constat que tout le monde pourrait être appelé à faire avec moi.
En tout cas, il me plaît, pour votre gouverne, de vous rappeler brièvement ceci : le Président Patrice Talon est l’actuel président de la République du Bénin. Il faut d’abord lui reconnaître cette qualité et, lui donner la considération qui lui revient. M’en excuserais-je ?
Ensuite, il est le père de la Nation, et notre ultime recours, à tous, tant que nous sommes Béninois. Il n’est pas sourd. Il sait, au moment opportun, pour notre pays, donner la solution qui s’impose à chaque problème. Il l’a maintes fois prouvé.
Cette manière de faire pression sur le président de la république est lamentable parce que, chantage et menace, elle est indigne d’un ancien chef d’Etat, et ne vous sied pas, d’autant plus que, d’une part, et je le répète, vous vous êtes illustré, autrefois, par la mise aux arrêts de votre prédécesseur, Feu Iropa Maurice Kouandété et que, par votre statut, vous êtes astreint au respect d’une obligation de réserve.
Vous, plus que quiconque, ne devriez pas troubler l’action de votre successeur, connaissant la particularité de sa tâche, ses difficultés et ce qu’est la raison d’Etat.
Alors, que faites-vous donc, M. Nicéphore Soglo, et que recherchez-vous obstinément ?
Concrètement, où voulez-vous en venir ?
Ne faites-vous pas l’intéressant ? Celui qui veut de tout cœur faire libérer des personnes de prison, se fait patient discret et efficace, vous ne pouvez l’ignorer. Pourquoi tout ce tintamarre enfantin et cette prétendue hyper activité pour attirer la couverture vers vous seul ? Tenez-vous à la liberté décès opposants plus que leur parti ?
De même, celui qui est en prison ne sait jamais tout ce que fait l’autre pour le sortir du trou.
Au Bénin, nous n’avons eu que des présidents astucieux, excepté l’autre, suivez mon regard qui n’a jamais su gagner une élection. La première fois qu’il a été élu ce sont ses partisans qu’il a tous remercié avec force ingratitude, du revers de la main, qui ont fait campagne pour lui, afin qu’il soit élu.
Mais, la deuxième fois où il se présenta à l’élection présidentielle, tout fanfaronnant et redondant, comme à son habitude, il fut sévèrement battu. C’est le mouton noir de notre histoire politique.
En effet, tous les autres présidents de la République ont été élus et réélus. Aujourd’hui, c’est le plus astucieux et le plus inspiré d’entre eux qui est aux commandes. Pensez-vous, M. Soglo, que le président de la République, son excellence M. Patrice Talon a besoin d’entendre des inepties, ou des jérémiades, avant de savoir ce qu’il a à faire si, par exemple, il y avait matière à faire libérer Pierre, Paul, ou Jacques ?
Et dans ce cas, cette agitation inutile qui est la vôtre n’est-elle pas de nature à jeter du sable dans l’engrenage ? Ou, doit-on vous obéir, au doigt et à l’œil, vous, l’ancien président de la République du Bénin qui a réussi à accéder à une Dignité, chez sa mère, au Togo, mais qui n’y est pas arrivé au royaume des fils de Houégbadja, chez son père ? J’en connais large sur vos origines… Faudra-t-il que j’en parle avant que vous compreniez que votre devoir c’est de vous comporter en sage et non en pyromane?
Ce qu’il faut savoir, c’est que, ceux qui, du temps de leur splendeur, parlaient de petit Adja, de Kaï-Kaï, de Somba, ou de petit Mussolini de Porto-Novo, n’ont pas de leçon de démocratie à nous donner, ici, au Bénin.
Un peu de tenue s’il vous plaît;
Un peu de retenue s’il vous plaît;
C’est, ce que je me permets de vous demander.
Maintenant, si vous ne voulez plus de tels rappels, rejoignez votre statut, respectez-le, et sortez de l’arène politique, ce serait plus sage !
Finalement, qu’avez-vous donc oublié d’emporter de la présidence de la république, vous qui, à l’époque, étiez parti, avec la voiture de fonction propriété de l’Etat, et que, contraint par le Général Kérékou, vous avez dû restituer ; vous, l’amer et mauvais perdant, qui aviez refusé de jouer le jeu démocratique en passant service à votre successeur, pourtant élu du peuple Béninois…
Lorsque j’étais, lorsque j’étais, et lorsque j’étais… etc, etc. Quoi d’autre encore ?
Et franchement, rien que ça, mais tant que ça ! Qui avait besoin de ces ordinateurs volés à la présidence de la république à votre départ ? Vous ?
Vous n’avez jamais été bon à rien que pérorer.
Vous faîtes honte à ce pays qui vous a éduqué, élevé, promu, révélé et continue de prendre soin de vous.
Qui, en 1967, a rédigé votre lettre de démission du gouvernement de votre oncle ? Vous en souvenez-vous ?
A qui devez-vous d’être allé représenter le Bénin à la Banque Mondiale, vous qui n’y aviez jamais été recruté sur dossier, à qui le deviez-vous ?
Et, comment avez-vous remercié celui-là, sinon en parfait ingrat, depuis la Conférence Nationale, jusqu’à votre discours en décembre 1995, lors du sommet de la Francophonie tenu à Cotonou, et en présence du président Jacques Chirac qui qualifiera » d ‘ a v a n i e votre offense au Général Kérékou, cet homme auquel vous devez beaucoup, sinon tout ce que vous êtes devenu aujourd’hui?
Le Général Kérékou aurait pu vous casser à plusieurs reprises, et en mettant vos fesses en l’air, mais c’était un homme véritablement sage, qui aimait son peuple. Vous, aujourd’hui, continuez de vous employer à mettre le feu au Bénin, où donc iriez-vous vous réfugier ? Au Togo ?
Ressaisissez-vous, il faut en finir, ça suffit, sinon le président Talon devra trouver une solution pour vous empêcher de nuire !
En définitive, ce pays ne vous a fait que du bien. Vous y avez trouvé épouse, enfants, emploi, situation, élévation et même fortune. Pourquoi viser sa destruction ?
A quoi bon la ramener encore, aujourd’hui, et d’une façon aussi déplorable qu’indigne ?
Ça suffit, vraiment, il y a un temps pour tout, M. Soglo !
Urbain Karim Elisio Dasilva