Le parti La nouvelle alliance (Lna) est au cœur de l’actualité politique depuis quelques jours pour avoir affiché son intention de fusionner avec l’Union progressiste Le renouveau. Sur l’émission « Cartes sur table » de la radio des défis dimanche 18 septembre 2022, le secrétaire général de ladite formation politique, De-Laure Laurent Faton, a insisté sur l’idéologie qui doit en principe constituer le socle du militantisme politique en démocratie.
Les partis politiques doivent être sous-tendus par une idéologie. Au Bénin, force est de constater qu’aucune formation politique n’arrive à situer son positionnement stratégique. La réforme du système partisan qui était censée corriger le tir, n’a pas comblé les attentes. Que ce soit le Bloc républicain (Br), l’Union progressiste (Up) devenue Union progressiste Le renouveau à la faveur de la fusion avec le Parti du renouveau démocratique (Prd), le Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin) et l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn), aucun de ces partis soutenant les actions du pouvoir en place n’a une position stratégique relativement à son idéologie. Seule La nouvelle alliance (Lna) portée sur les fonts baptismaux le 16 octobre 2021 a, malgré que cela ne soit une obligation constitutionnelle, décidé dès sa création de choisir le social-libéralisme comme ligne idéologique. Sur les antennes de Océan Fm le dimanche 18 septembre 2022, le secrétaire général dudit parti politique, De-Laure Laurent Faton, a expliqué de long en large les motivations de ce choix et pourquoi les partis politiques doivent s’inscrire dans cette dynamique. « Ce que nous avons apporté de fondamentale et qui reste notre label sur l’échiquier politique national, c’est que nous avons basé notre parti politique rien que sur de l’idéologie. Notre idéologie à Lna, c’est le social-libéralisme. Conformément à cette idéologie, nous avons situé notre positionnement stratégique ; ce qui à ce jour, reste incompris par beaucoup de personnes mais bien compris par ceux qui comprennent la réalité politique de par le monde entier », a fait savoir l’invité du journaliste Joël Tchogbé. Au nom de cette idéologie, Lna n’est ni de la mouvance, ni de l’opposition encore moins du centre. Cette option qui constitue une innovation majeure dans le débat politique national à l’heure de la réforme du système partisan, se justifie par le fait que dans le contexte politique actuel, aucun parti ne s’est démarqué par son idéologie. « Quand on prend les partis de la mouvance, aucun d’eux n’a affiché une position stratégique par rapport à son idéologie mais Lna s’est dit que cela constitue une faille du système partisan en cours de construction dans le pays. Même si les textes ont une faiblesse en cette matière, nous avons dit que nous allons faire de cette réalité, le socle de notre parti politique car on ne peut pas continuer par faire de la politique avec une focalisation sur des individus, des intérêts comme c’est le cas actuellement…», dira le jeune acteur politique des 19ème et 20ème Circonscriptions électorales. Raison pour laquelle, les partis politiques avaient été conviés lors de la création de Lna à se construire sur l’idéologie. Malheureusement, l’appel n’a pas été entendu.
Un discours élitiste ?
A la question de savoir si l’option idéologique en politique n’est pas élitiste et très loin des réalités au sein des partis politiques, le secrétaire général de Lna dira que la politique a toujours été de la rhétorique avant d’être pragmatique. De ce point de vue, Lna a toujours assumé la réalité élitiste de la politique. « Partout dans le monde entier, la politique a été une question des élites qui arrivent à emballer la masse et à faire partager leur vision. En l’assumant, il faut d’abord arriver à faire un premier pas. Comment situer notre parti sur tout le territoire national ? C’était le premier défi à relever. Comment installer nos structures de base partout? Nous avons de façon progressive, installé les fédérations qui sont les structures au niveau départemental, puis les structures au niveau des circonscriptions électorales. La troisième étape est les Communes. Nous avons à ce niveau installé les structures dans plusieurs Communes et même au niveau de certains arrondissements. Le maillage du territoire se fait en fonction de nos moyens. Selon notre calendrier, on devrait finir le maillage au niveau des arrondissements avant les élections législatives de janvier 2023. C’est ce niveau qui devrait nous permettre d’affronter les prochaines Législatives en toute sérénité », va expliquer l’ancien secrétaire général adjoint à l’économie numérique de la Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe).
Une fusion sur fond idéologique
La nouvelle alliance est prête à fusionner avec un parti politique qui partage la même idéologie qu’elle comme c’est le cas dans les grandes démocraties. Le secrétaire général de la formation politique l’a martelé hier sur l’émission. Selon l’enseignant chercheur en communication, « si Lna retrouve des acteurs ou partis politiques qui partagent avec lui son fond idéologique, le débat sera fait pour prendre la décision qui s’impose». A l’en croire, le parti était prêt à faire ledit débat. Les pions ont été même jetés au sein de la formation politique en donnant mandat aux responsables de mener les démarches nécessaires en vue d’identifier les possibilités qui existent pour tirer les conclusions qui s’imposent. « Partout en Europe et aux Etats-Unis, des alliances se font de manière idéologique. Il est courant d’entendre par exemple qu’en France, la Gauche s’unit avec le Parti socialiste (Ps) pour régler un problème ponctuel ou faire une coalition au Parlement car ils arrivent à s’entendre sur leur idéologie respective. C’est notre logique. Si nous trouvons des partis qui sont prêts à faire avec nous des concessions idéologiques pour muter vers une autre idéologie qui préserve le social-libéralisme qui est notre idéologie, nous sommes preneurs», a conclu l’invité.
Serge Adanlao