L’ancien ministre de la Justice, Victor Prudent Topanou, se désole de la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp) ordonnant à l’État béninois de surseoir à la tenue des Communales et Municipales de mai 2020. Sur la télévision nationale ce dimanche 26 avril 2020, l’ancien Garde des sceaux a dit toute sa surprise par rapport à une telle décision. Selon Victor Topanou, cette décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples dans l’affaire Ajavon est inédite. « Ce qui m’a surpris est que, pour la première fois, je vois une Cour des droits de l’homme qui confère à la notion de dommage irréparable le fait qu’on ne puisse pas aller à une élection. La Cour estime que ne pas aller à une élection relève des droits irréparables. Que dira-t-elle lorsque la vie de l’individu sera en cause ? Une élection, c’est tous les cinq ans », s’est-il indigné. A son avis, en décidant que c’est un droit irréparable le fait de ne pas aller à une élection et suspendre les élections, cela ne peut que donner lieu à la critique. « C’est ce qui malheureusement arrive », a-t-il fait observer se réjouissant, au passage, du retrait de l’État béninois du protocole de saisine de la cour par les citoyens. « Je crois que la décision du gouvernement est pédagogique. Elle ouvre la voie au débat. On ne peut plus faire d’économie sur le débat. Ça va permettre de faire un recentrage des compétences de la Cour. En conséquence, elle gagnerait davantage en crédibilité », a-t-il clamé.