(Lire les confidences de Martial Tévoédjrè)
Les débats au fond ont démarré à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) ce mardi 28 janvier 2025 relativement au dossier « Tentative de coup d’Etat ». L’une des personnes associées à la manœuvre, en l’occurrence le commandant en chef de la Garde républicaine Dieudonné Tévéodjrè a levé un coin de voile sur la manière dont devrait se faire le coup d’Etat projeté pour le 27 septembre 2024. A la barre, l’officier supérieur de l’Armée a confié que selon les discussions qu’il a eues avec son principal interlocuteur dans cette affaire, l’ex-ministre Oswald
Homéky, il a été retenu un coup d’Etat à la Bazoum au Niger. Il a témoigné à la barre qu’en clair, en sa qualité de commandant de la Garde républicaine, il devrait, en compagnie de certains de ses éléments, se rendre au bureau du chef de l’Etat le 27 septembre 2024 et le dissuader de renoncer officiellement au pouvoir. Il fait savoir qu’Oswald Homéky l’a rassuré de ce que connaissant la relation fusionnelle entre le chef de l’État et sa famille, qu’il ne devrait pas avoir du mal à faire abdiquer le président de la République s’il parvenir à l’intimider avec son arme.
A la question de savoir pourquoi il n’a pas notifié à son interlocuteur qu’il ne voulait pas s’associer à ce complot, Martial Tévoédjrè, a déclaré qu’en raison de la sensibilité de sa fonction, il était risqué pour lui de ne pas faire le jeu. Il a signifié à la barre qu’il risquait gros pour sa sécurité et celle de sa famille en cas de refus, aussi bien du côté des artificiers du coup d’Etat que de celui du chef de l’Etat. Il dit avoir choisi la voie de la lucidité, celle de ne pas prêter son concours à ce funeste projet de déstabilisation de sa nation au détriment de la trahison. «Si la République doit tomber un jour, ce ne serait pas par moi. Je n’ai fait que mon devoir, la conscience tranquille et dégagée. Je ne suis ni un traître, ni un héros», a-t-il laissé entendre.
Interpellé sur la question de savoir s’il allait respecter l’agenda défini avec ses interlocuteurs en cas de réussite du coup d’Etat, le commandant de la Garde républicaine a affirmé qu’il n’allait jamais laisser le pouvoir à la fin de la période de transition définie.
Gabin Goubiyi