Huit prévenus ont été écoutés jeudi 3 juillet 2025 par les juges de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Ils sont poursuivis pour abus de fonction et complicité d’abus de fonction.
D’après les éléments présentés lors de l’audience devant la juridiction spéciale, il s’agit d’un réseau de présumés vendeurs de treillis et imperméables militaires. Ce réseau est constitué de sous-officier sergent-major, de sergent, de caporal-chef, de cavalier de 2ème classe, un ex-agent de la compagnie de transport Stm et bien d’autres. Tout a commencé le 9 mai 2025 quand l’un d’eux a été intercepté avec un colis comportant des treillis et chaussures rangers bien emballés en direction du Niger. Selon les explications de l’un des militaires à la barre, il est admis de façon officieuse que des collègues de l’Armée ou de la même classe, se vendent des tenues. Cette pratique existe, selon le prévenu, du fait que les dotations en tenues ne sont souvent pas de bonne qualité. À la question du juge de savoir, si la hiérarchie est informée que les dotations sont de mauvaise qualité, il a précisé que certaines dotations le sont. Le juge demande au ministère public de faire venir la hiérarchie militaire si elle est au courant. Des explications fournies par les uns et autres, il ressort que les tenues militaires de l’Armée béninoise arraisonnées seraient livrées à un gendarme nigérien qui est le frère d’un des prévenus. Les tenues et imperméables vont être échangés contre des gants et des grenouillères, toujours d’après leurs explications. Ils sont accusés de vouloir aller livrer le colis à des terroristes et non à un gendarme nigérien. Il faut dire que dans le lot, il y a deux magasiniers de l’Armée béninoise et un sergent qui serait en service à la direction du service du commissariat des armées. N’étant pas convaincu des déclarations des prévenus, le juge a renvoyé le dossier au 31 juillet 2025.
Sergino Lokossou