Trois menaces pour la sécurité nationale pourraient tenter de secouer le Bénin géostratégiquement et géopolitiquement à savoir: le terrorisme, l’extrémisme violent et la piraterie maritime. Mais prévoyant et précautionneux, le gouvernement ne manque de mesures hardies pour le repousser et réprimer.
L’Armée béninoise est de plus en plus positionnée en sentinelle pour lutter contre la grande insécurité (le terrorisme, l’extrémisme violent et la piraterie maritime). En effet, en 2016, le gouvernement de la rupture a fait un diagnostic pertinent. « En 2016, le gouvernement de son Excellence Patrice Talon dévoilait dans son programme de société, quand il était encore candidat, le diagnostic qu’il a fait sur l’état des forces armées. Ce diagnostic se résumait en trois points : l’insécurité grandissante dans les villes et les campagnes, manque d’infrastructures et d’équipements de formation, politisation à outrance et mauvaise utilisation des ressources humaines. Je voudrais enchaîner pour dire qu’il y a un précepte de stratèges : une armée ne doit son salut qu’en la qualité des hommes qui l’animent et à son niveau d’équipement. Quel constat, avons-nous fait? Je veux d’entrée dire que ce constat corrobore le diagnostic du candidat devenu président. S’agissant des ressources humaines, on notait une démotivation quasi-totale parce que nos militaires en général depuis nos soldats jusqu’aux officiers supérieurs ont accumulé des frustrations. Je m’en vais donner quelques exemples. Les textes disent que l’avancement est basé sur le mérite et après le mérite le choix. Mais qu’est-ce que nous avons constaté pendant tout ce temps, c’est que le choix a pris le pas sur le mérite », a expliqué Alain Fortunet Nouatin. A le suivre, ce qui est recherché chez le militaire, c’est la cohésion. Un facteur déterminant dont son exemption est source de défaillance dans un contexte d’insuffisance des casernes et mal entretenues. Au troisième Bia à Ouidah, problème de dortoir, d’hôpital de garnison. Au Cinquième Bia, c’est la difficulté d’eau potable, d’électricité et du dortoir. La vie dans les casernes était difficile. « Au niveau des Forces navales Inexistence de patrouilleurs de haute mer même si pour apercevez des bateaux en pêche illicite, vous ne pouvez pas les interpeller. Vous voyez des pirates, ils démarrent vous ne pouvez pas les rattraper. Les quelques patrouilleurs que nous avons, du fait de manque d’entretien étaient pratiquement inopérants », a présenté le patron de la défense nationale. Selon le ministre, les Forces aériennes n’étaient qu’une force aérienne de nom. Ils sont en flagrante contradiction avec leur devise : s’élever pour faire face. Ils ne pouvaient pas se lever. Il n’y a « aucun vecteur aérien » a-t-il. Ces problèmes énumérés n’épargnent pas les pépinières de la défense nationale. Le lycée militaire des jeunes filles qui a vocation de prendre la crème féminine de demain n’était pas clôturé alors qu’elle abrite des adolescentes qui devront être surveillées. A cela s’ajoute un service de santé précaire, les toilettes dans un état piteux. Constat similaires au prytanée militaire de Bembèrèkè. « Le seul dortoir qu’ils avaient est celui R+2 et le premier étage n’était pas du tout fonctionnel. L’ensemble des élèves s’agglutinaient au Rez-de chaussée…. Nous avons hérité d’une armée à peine fonctionnelle parce que le diagnostic donnait un total de 17% de disponibilité opérationnelle tout corps confondu à l’armée béninoise. Or, les principes disent pour qu’une armée soit opérationnelle sans restriction, il faut que son taux de disponibilité opérationnel oscille entre 90 et 100%. Entre 70 à 90 % on dit que l’armée est pleinement opérationnelle. 40, 50, 60% on dit que l’armée est pratiquement opérationnelle. En dessous de 50%, l’armée n’est pas opérationnelle, voilà l’état des lieux que nous avons fait en octobre 2016 », a fait comprendre Alain Fortunet Nouatin. Avec ces constats qui dessinent une armée d’impuissance, le gouvernement a dû mettre le turbo pour faire aux criminalités ou infractions émergentes comme, le terrorisme, l’extrémisme violent et la piraterie maritime. Le résultat de cet effort considérablement fourni permet d’affirmer avec fierté que les trois infractions sus-citées peuvent être contenues.
Les nouvelles menaces qui pèsent sur le Bénin
A la question adressée au ministre, face aux nouvelles menaces qui pèsent sur notre territoire, est-ce que le Bénin dispose de moyens pour y faire face ? Fortunet Alain Nouatin a répondu : «Je répondrai oui parce qu’au lendemain des indépendances, la menace était classique, c’est-à-dire, une guerre conventionnelle entre Etats, qu’ils soient voisins ou qu’ils soient plus ou moins lointains. Actuellement, la menace est asymétrique. Et au Bénin, nous pouvons les catégoriser en trois groupes.
Le premier groupe est le terrorisme que nous rencontrons aux frontières nord de notre pays. Au sud, nous avons une façade maritime de 128 km, où il y a la piraterie maritime et les actes illicites perpétrés par les navires étrangers dans notre zone économique exclusive. Il faut comprendre par zone économique exclusive, une distance de 200 m nautiques soit 360 km environ à partir des berges de la côte. Entre ces deux pôles, nous avons la possibilité sur l’ensemble du territoire national d’actes de vandalisme et de sabotage des symboles de la nation. Ces symboles peuvent être stratégiques ou économiques. Nous avons également la possibilité d’actes insurrectionnels et de vandalisme qui peuvent perturber la quiétude des populations.
Face à ces menaces, est-ce que l’Armée est en mesure de répondre et de protéger efficacement la nation béninoise ? La réponse est oui sans ambages. Oui, parce qu’elle est suffisamment dotée de moyens adaptés pour y faire face. Ces moyens sont d’abord réglementaires ; ce sont des réformes. Ces moyens sont humains ; c’est la politique de recrutement, avec une formation plus adaptée et orientée à ces types de menaces. Ces moyens sont également matériels. La construction de nouvelles bases, la construction également de bases avancées, la construction de points avancés fortifiés. Ces moyens sont également des équipements. Nous avons une politique d’équipement qui permettra à l’armée d’être très opérationnelle, largement au-dessus de la réponse à donner à ces types de menaces», a-t-il laissé entendre.
Fortunet Nouatin au sujet du terrorisme
« Vous savez que, depuis une dizaine d’années, mai 2013, la bande sahélo-saharienne est le théâtre d’attaques répétées des groupes terroristes. Ce mouvement dangereux est très bien suivi par le chef suprême des armées, le Président de la République. C’est pour cela, qu’en 2018, le gouvernement a décidé de déployer des actions préventives. Donc, de 2018 à ce jour, le parc de la Pendjari et le parc W ont été occupés par l’armée pour prévenir l’avancée de ces terroristes sur le territoire national.
La résultante est qu’à ce jour, on ne peut dénombrer aucun gîte de terroristes sur le territoire béninois. Cependant, des incursions sur le territoire restent possibles. C’est ce qui explique l’attaque de l’une de nos positions, la nuit du 1er décembre 2021. Mais la situation est sous contrôle, car le chef de l’Etat a donné des moyens pour protéger les soldats de façon individuelle ou collective. Et nous avons également suffisamment d’équipements pour prendre le dessus sur le plan opérationnel », a -t-il dit.
La vision Talon qui donne la sérennité de lutter au sein des forces armées
Patrice Talon en 2016 a déployé sa vision pour faire renaître les Fab. Il a privilégié les missions de sécurité intérieure dans les villes et les campagnes. Ce qui suppose des formations et une bonne infrastructure pour un mieux-être des militaires. Un déploiement efficace et efficient sur toute l’étendue du territoire nationale. C’est le maillage du territoire en termes militaires.
Bienvenue Agbassagan
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