La plaie sociale dénommée infodémie conduit certains compatriotes en prison. Des hommes et femmes dociles à la moelle épinière et aux facéties des réseaux sociaux broient actuellement du noir dans les couloirs des maisons d’arrêts de Cotonou et ailleurs. Ils ont défié l’Etat en trafiquant le dispositif vaccinal pour échapper à l’administration de la dose anti Covid. La société se délite, la vie se marchande !
Le fond est touché. Les fabricants de fausses informations ont réussi à noyer la mentalité de certains compatriotes qui étaient prêts à tout même à l’impossible pour échapper au dispositif mis en place dans le cadre de la vaccination. Pire qu’un opium, ce mal a eu un effet d’emballement et même de fanatisme à nul autre pareil. Des personnes insoupçonnées ont bu à cette coupe au point même d’en perdre la vie. Inutile de rappeler ces valeureux hommes qui sont morts parce qu’ayant de leur vivant manifesté une résistance à la vaccination. Ils étaient prêts à mourir plutôt qu’à se faire vacciner. C’était une question de conviction profonde devant lesquelles aucun argument humain ne saurait résister. Cela n’a pas raté pour certains dont la mémoire est à saluer. Leur deuil n’est pas achevé, quand une autre catégorie de martyres de l’infodémie surgit. Des martyrs non seulement opposés à la vaccination au point d’en mourir sans bruit, mais décidés à ébranler le dispositif mis en place par le gouvernement. Ils sont si convaincus qu’ils ont fabriqué un mécanisme pour se faire octroyer le carnet de vaccination sans recevoir la dose. Très convaincus que ce manège ne leur réserve rien d’autre que la prison, ils n’ont pas eu froid dans le dos. Ils ont persévéré dans leur attitude si vile de contourner le dispositif vaccinal et troquer le carnet mis à la disposition des paisibles populations. Aux premières heures de l’apparition de ce feuilleton de trafic, beaucoup de compatriotes s’en sont pratiquement moqués. Ils se sont demandé comment est-ce qu’il serait possible de payer de fortes sommes pour avoir un carnet alors que dans le fond, la vaccination en elle-même est gratuite. Beaucoup ne s’en revenaient pas, pourtant c’était un formidable pouvoir de corrosion de toute la machine vaccinale qui était mise en mise en branle. Tout était même si bien orchestré pour que jamais cette manœuvre ne soit découverte. Mais l’Etat comme toujours veillait au grain. Ils sont déjà près d’une dizaine à regagner les maisons d’arrêt et un bon nombre encore attendent d’être reçus par le Procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), Mario Mètonou. Selon les informations reçues, la Brigade économique et financière (Bef) a mis en branle un dispositif qui attrape comme des mouches, les auteurs et complices de cette cabale contre l’Etat. Tout se fait en silence pour traquer les acteurs de ce deal au cœur duquel se trouvent des agents de santé. C’est tout l’intérêt de cette déchéance qui se dessine. Dans tous les cas, le gouvernement est décidé à démanteler ce réseau qui a réussi à tisser sa toile. Les dégâts de ce trafic sont si graves qu’on se demande si les auteurs en perçoivent tout le sens. En décidant de remettre à une personne non vaccinée, un carnet de vaccination, ils compromettent toutes les données en matière de vaccination. Pis, ils perturbent le suivi des effets secondaires car tous les décès seront désormais liés à la vaccination puisque l’intéressé de son vivant se serait délivré dans le circuit informel un carnet de vaccination. C’est un drame qui se joue et l’Etat a bien fait d’arrêter au plus tôt la saignée. Force à l’Etat.
Abdourhamane Touré