Sylvie de Chacus n’est plus présidente du parti Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (Udbn). Au terme d’une réunion tenue le samedi 24 juillet 2021 à Cotonou, celle qui a succédé Claudine Prudencio il y a quelques semaines, a été déchargée de ses fonctions et remplacée provisoirement par une équipe ad’hoc. Motif méconnaissance des textes.
Le pari de Claudine Prudencio n’a pas pu tenir longtemps. Son choix de porter une femme à la tête du parti, a fait long feu. Il fallait s’en douter. Les partis politiques au Bénin, auront du mal à s’adapter aux exigences du temps. Sinon comment comprendre que ce pari fait par la présidente sortante, qui semblait tirer l’Udbn vers le haut, soit si rapidement remis en cause ? Quatre semaines après avoir créé la surprise en mettant une femme à la tête de l’Udbn, à la place de Claudine Prudencio, les cadres du parti ont reculé ce weekend. Ils ont remis en cause ce choix historique. Du coup, Sylvie de Chacus, la professeure d’université, n’aura pas pu imprimer sa marque au parti. Prétendant, qu’elle a agi au mépris des textes du parti, les cadres ont donc décidé de la mettre à l’écart. Sa gouvernance à la tête de l’Udbn n’aura donc été qu’une parenthèse. Selon un communiqué signé par le porte-parole du parti, les « Délégués à cette séance se sont penchés sur un certain nombre de situations préjudiciables à la vie du parti dont se sont plaints, en premier lieu, beaucoup de Coordonnateurs et des membres de plusieurs instances dirigeantes du parti. Après avoir écouté les différents acteurs impliqués dans les actes jugés complètement contraires aux textes du parti, et après de riches débats, les membres du Haut Conseil ont tenu une concertation avec les Conseillers politiques présents. Tout ce processus a fini par le huis clos et la décision du Haut Conseil, de prendre une importante mesure conservatoire ; celle de décharger Sylvie de Chacus ses fonctions de Présidente de l’Udbn ». Par la même occasion, un comité de gestion transitoire a été mis sur pieds(en lieu et place de la présidence de l’Udbn) et est composé de cinq ( 05) membres choisis parmi les responsables du parti : Anastasie Oba Chabi Maforikan Christine Ahouandjinou Zinsou, Monsieur Barthélémy Godonou, Damienne Kingnidé ; Prudencio Epse Bouraïma , Mme Reine Dokponou. Est-ce le fait qu’elle soit une femme qui pose problème ? Ou peut-être sa présence à la tête du parti qui dérange les intérêts des caciques ? Difficile à dire. Toujours est-il que l’Udbn qui est sorti grandi après le départ de Claudine Prudencio, semble désormais au creux des vagues, agité par des courants intestines contraires. Jusqu’où ira la tempête ?
Wilfrid Noubadan