La prise en charge des victimes de Violences basées sur le genre (Vbg) est cruciale au regard des conséquences du phénomène sur leur vie. Pélagie Houndodjadé, assistante sociale au centre intégré de prise en charge des victimes de Vbg à Cotonou, explique la manière dont ce dispositif est assuré.
De l’accueil au suivi, en passant par l’écoute, l’aide psychosociale, l’orientation et le référencement, la mission dévolue à l’assistant social est déterminante pour la santé et l’épanouissement des femmes, victimes de violences. Maillon essentiel dans la prise en charge des cas, l’assistant social se positionne à plusieurs étapes en vue d’accompagner le bien-être des victimes. On les (assistant social) retrouve à l’accueil, à l’orientation, au référencement et au suivi des cas portés à leur connaissance. Ces acteurs offrent également une écoute et de l’aide psychosociale aux victimes.
Ils sont donc incontournables dans le dispositif de prise en charge des survivantes de Vbg. « Nous, en tant qu’assistante sociale, nous sommes là pour accompagner les victimes jusqu’à leur réintégration familiale s’il le faut ou leur trouver un hébergement, le temps de mieux nous pencher sur leur cas », explique Pélagie Houndodjadé, assistante sociale au centre intégré de prise en charge des victimes de Violences basées sur le genre à Cotonou.
Elle synthétise la prise en charge des victimes de Vbg en quatre points : « la prise en charge sociale offert par les assistantes sociales », « la prise en charge sanitaire avec les médecins gynécologues, les sages-femmes, les infirmiers et les chirurgiens », « la prise en charge psychologique avec un psychologue Keynésienne et « la prise en charge juridique ».
Selon elle, à l’heure actuelle, le Bénin ne dispose que de trois centres de prise en charge. Un est implanté au Centre hospitalier et universitaire de la mère et de l’enfant (Chu-Mel), les deux autres à Calavi et Abomey. Elle explique que les victimes de Vbg peuvent « prendre une réquisition » avant de se rendre dans un hôpital.
Parallèlement, il y a des cas avérés où la porte d’entrée est multiple. « La victime peut venir directement à l’hôpital et c’est après que nous les orientons au niveau du commissariat pour prendre une réquisition », développe Pélagie Houndodjadé.
Estelle Vodounnou (Stag)
Les Vbg et leurs conséquences désastreuses sur les femmes
C’est un secret de polichinelle. Les Vbg ont de multiples répercussions sur les victimes. On évoquera entre autres, les grossesses non désirées, les fausses couches, les avortements, les blessures, le handicap, les Ist/Vih, la mortalité maternelle et infantile, la stérilité….
À cette liste non limitative, s’ajoutent les conséquences psychologiques, telles que l’isolement, l’abandon de toute activité, la perte d’estime de soi, les troubles du sommeil, les pensées suicidaires, les tentatives de suicide, la toxicomanie, l’alcoolisme, les émotions incontrôlées, l’anxiété et l’agressivité dans le rang des victimes.
Quant aux conséquences sociales, elles se révèlent encore plus destructrices. Il s’agit de la stigmatisation, de la marginalisation, de la détérioration des relations au sein du couple, de la famille, de la société, de l’abandon, du rejet, de la discrimination, les mauvais traitements, surtout à l’égard des enfants issus de viols…
E. V. (Stag)