Jamais au sein de l’appareil d’Etat et des instances de prise de décision, la gent féminine n’a été aussi bien représentée que sous la gouvernance Talon. La dynamique de promotion de la femme va bien au-delà des mots et des promesses politiques. En témoignent les dernières désignations des membres de la Cour constitutionnelle et au gouvernement.
Dandi Gnamou et Aleyya Gouda Baco vont revêtir dans quelques jours, la prestigieuse toge de sage de la Cour constitutionnelle. Ces deux femmes vont constituer aux côtés des cinq personnalités et juristes de sexe masculin, la 7ème mandature de la Haute juridiction. Si d’aucuns saluent à juste titre la qualité du casting opéré en raison du profil des membres désignés, c’est le nombre de femmes appelées à siéger au sein de l’institution qui polarise l’attention de certains compatriotes. Une fois encore, le chef de l’Etat a confirmé son attachement à l’approche genre dans les choix qu’il opère. A l’instar des deux premières, Patrice Talon a également sollicité l’expertise et la compétence d’une autre femme. Il s’agit de Paulette Adjovi, un nom auquel devront s’habituer désormais les Béninois puisqu’elle hérite du portefeuille très prisé du ministre des Affaires étrangères après l’annonce du débarquement du titulaire du fauteuil, Aurélien Agbénonci. C’est dire que le départ du désormais ancien patron de la diplomatie béninoise a fait le bonheur d’une femme. Sur le coup, et comme à son habitude, Patrice Talon a pris à contre-pied une partie de l’opinion. Plusieurs années après le passage d’une femme (Mariama Boni Diallo sous Yayi), la diplomatie béninoise échoit à nouveau à une dame. Remplacer un certain Aurélien Agbénonci n’est pas chose aisée pour Paulette Adjovi qui est créditée d’un bon profil et que d’aucuns trouvent en mesure de faire le job.
Au-delà des propos politiques
Depuis quelques années en effet, l’engagement du régime du Nouveau départ vis-à-vis de la femme n’est plus à démontrer. Même si des efforts restent à faire pour rehausser à un niveau plus appréciable, le taux de représentativité de la gent féminine, il convient de reconnaître, qu’au-delà des mots, le régime actuel a le mérite de briser certains tabous, de détruire des clichés et de restituer à la femme, la place qui lui sied dans la République. De petits pas sont posés chaque jour pour sortir la femme de la spirale et du cercle vicieux des pesanteurs sociologiques pour la mettre sous les projecteurs au même titre que les hommes. Pour en arriver là, il aura fallu un savant degré de volonté politique. Une volonté qui s’est matérialisée par l’initiative de certaines lois visant à offrir non seulement une meilleure protection à la femme mais aussi et surtout à lui faire une meilleure place au niveau des instances de prise de décision. L’exemple le plus illustratif est la constitutionnalisation de la représentativité du nombre de femmes au Parlement. Une option courageuse et historique qui continue d’être saluée au-delà des frontières béninoise. Avant l’opérationnalisation de cette loi, Patrice Talon a, contre toute attente, fait d’une femme la vice-présidente de la République. Une décision qui pouvait paraître surréaliste il y a encore quelques années. La désignation de dames Dandi Gnamou et Aleyya Gouda Baco à la Cour constitutionnelle ne fait que confirmer la maturité politique de Patrice Talon et son engagement à donner l’écho qui sied à la voix féminine dans le débat public.
Gabin Goubiyi