Les perturbations climatiques observées ces dernières décennies ne sont pas sans conséquences sur les terres agricoles de même que les ressources en eaux. C’est le cas par exemple dans la commune de Zagnanado où plusieurs experts y ont consacré des études.
Au Bénin, les différentes crises climatiques (sécheresse, inondations, etc.) poussent les populations à occuper les berges des cours d’eau pour des activités agricoles. Pour plusieurs sachants du domaine, l’analyse de la dynamique de l’occupation des terres entre 2005 et 2018 a montré que cette dynamique est marquée par la régression de toutes les formations végétales naturelles (savane boisée et arbustives et forêt galerie) au profit des unités d’occupation anthropiques (mosaïque de cultures et jachères (24,04 %), plantation (0,30 %), agglomération (1,65 %)). En 2019 sur un versant, il est enregistré 15,26 cm de terre érodée contre 12 cm en 2018.Cette dégradation qui ne demeure pas sans conséquences sur les terres agricoles.
En effet, la variabilité du climat à travers ses principaux paramètres, notamment les précipitations et les températures, constitue aujourd’hui une menace potentiellement majeure pour l’environnement. Les incidences d’événements climatiques extrêmes mettent en évidence la grande vulnérabilité et le degré élevé d’exposition de certains écosystèmes et de nombreux systèmes humains à la variabilité actuelle du climat.
Communautés pauvres plus vulnérables
Les communautés pauvres seront les plus vulnérables du fait de leurs capacités d’adaptation limitées et leur grande dépendance aux ressources à forte sensibilité climatique telles que l’eau et les systèmes de production agricole. Ces changements sont une réalité à l’échelle des terres émergées et des océans où la température moyenne est à la hausse et le réchauffement de 0,85 [0,65 à 1,06] °C (GIEC, 2013).
Qui du plateau de Zagnanado?
Selon plusieurs études, sur le plateau de Zagnanado, les décennies 1970 et 1980 ont été marquées par une baisse considérable des précipitations (Idani et al., 2013) et une sécheresse sévère. Ces différentes crises climatiques poussent les populations à prendre d’assaut les berges des cours d’eau pour des activités agricoles. Ces pratiques ne demeurent pas sans conséquence sur la vie de ces écosystèmes fragiles. Il devient alors urgent que les gouvernants actuels prennent à bras le corps le phénomène de la dégradation des terres pour atteindre la neutralité d’ici quelques années.
Sergino Lokossou