Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a accordé un entretien exclusif à la chaîne New World Tv. Au cours de cette émission, le responsable de la communication gouvernementale s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité majeurs touchant à la sphère sociopolitique nationale. Cet échange s’est tenu le mercredi 5 mars 2025. Le bilan du gouvernement du président Talon, l’élection présidentielle de 2026 ainsi que la politique extérieure du Bénin ont constitué les trois axes principaux abordés lors de cet entretien diffusé par la chaîne télévisée basée au Togo.
Évoquant le procès Boko-Homéky, le porte-parole du gouvernement a réfuté avec vigueur les allégations selon lesquelles l’Exécutif aurait nui à son image en obtenant leur condamnation. « Pour nous, ce n’est pas un sujet qui fâche », a-t-il déclaré d’emblée. Il a rappelé que ces deux personnalités, mises en cause dans une affaire de complot contre la sûreté de l’État, étaient jusqu’à la révélation de cette affaire, des proches du président de la république. Qui plus est, il rejette fermement l’idée selon laquelle Patrice Talon aurait cherché, par cette condamnation, à écarter des concurrents politiques. Sur ce point, Wilfried Léandre Houngbédji a tenu à être catégorique : « Il n’y a pas de concurrence à l’égard de Patrice Talon, dont le mandat arrivera à son terme dans quinze mois et qui, formellement, a déjà acté son départ », a-t-il précisé, tout en soulignant qu’aucune personnalité politique au Bénin n’a été condamnée sans raison valable. Il poursuit en expliquant que si ces deux figures ont été reconnues coupables, c’est parce que la justice béninoise a établi leur responsabilité dans les faits qui leur sont reprochés. « En démocratie, la liberté va de pair avec la responsabilité », a-t-il souligné, rappelant que, bien que chacun soit libre de ses paroles et de ses actes, il doit également assumer les conséquences de ses décisions si la situation l’exige.
Des perspectives pour l’opposition en vue de l’élection présidentielle de 2026
Concernant les possibilités pour l’opposition de prendre part à l’élection présidentielle de 2026, Wilfried Léandre Houngbédji a exposé que, conformément aux dispositions légales actuellement en vigueur encadrant les élections au Bénin, le principal parti d’opposition, Les Démocrates, dispose des moyens de désigner un candidat à travers le mécanisme des parrainages, puisque le parti possède le nombre requis de députés pour y prétendre. Il a par ailleurs insisté sur le fait que la sécurisation des parrains, c’est-à-dire des élus apportant leur soutien dans le cadre de l’élection présidentielle, constitue un gage de transparence et de fiabilité, assurant ainsi que le parti d’opposition n’a, objectivement, aucune raison de s’inquiéter sur ce point. Réagissant aux accusations selon lesquelles l’opposition béninoise ferait l’objet de persécutions, le porte-parole du gouvernement a rejeté cette interprétation des faits, estimant qu’il s’agit davantage d’une stratégie de victimisation délibérée visant à en tirer un bénéfice politique. Concernant la non-autorisation de certaines activités politiques du parti par certains maires, il a expliqué que les motifs invoqués relèvent principalement du non-respect des formalités administratives requises.
L’audit du fichier électoral
Evoquant l’audit du fichier électoral, Wilfried Léandre Houngbédji a souligné qu’il s’agit d’une initiative salutaire, dans la mesure où elle permet de rassurer l’ensemble des sensibilités politiques impliquées dans le processus électoral. En y apportant son soutien, le gouvernement témoigne de sa bonne foi et de sa volonté d’organiser des élections libres et transparentes en 2026. Il précise à cet effet que le financement du comité de pilotage de l’audit n’est en aucun cas un privilège accordé, mais bien une démarche institutionnelle normale.
Un bilan globalement satisfaisant
Les réalisations du gouvernement sont significatives, et la majorité des citoyens vivant au Bénin, ainsi que ceux qui y séjournent, en attestent. « Globalement, les Béninois sont satisfaits. Ils constatent que le pays évolue. Ils observent sa transformation », a déclaré M. Wilfried Léandre Houngbédji, ajoutant que ce qui est particulièrement marquant, c’est que bon nombre de ceux qui expriment aujourd’hui leur satisfaction étaient initialement sceptiques quant aux actions du gouvernement. Il souligne, en outre, que le gouvernement est, d’une certaine manière, victime de ses propres succès, dans la mesure où chaque localité aspire désormais à bénéficier de projets d’infrastructures routières, commerciales, sportives, entre autres. Interrogé sur les récriminations formulées malgré les réalisations du gouvernement, l’invité de New World Tv a précisé que le Bénin est en pleine phase de développement et que les transformations ne peuvent s’opérer du jour au lendemain. Il faudra donc du temps pour répondre à l’ensemble des attentes.
La question de la succession présidentielle
À la question de savoir qui pourrait être le successeur du président Patrice Talon, le porte-parole du gouvernement a répondu avec une touche d’humour que tous les citoyens béninois remplissant les conditions requises pour accéder à la magistrature suprême, peuvent être considérés comme des successeurs potentiels du chef de l’État. Il précise que parmi ces candidats éventuels, le président de la République désignera, parmi les figures de la majorité présidentielle, celui qui sera le plus apte à assurer la continuité et à poursuivre la dynamique engagée. « Pour l’instant, le chef de l’État ne m’a pas fait la confidence de ses intentions quant à son choix », a-t-il confié.
Gabin Goubiyi