La hausse des prix des produits de grande consommation surtout du maïs hante les esprits. Mais l’augmentation de la production est une des mesures urgentes que préconise le gouvernement aux producteurs pour faire face à la crise.
Alors que l’opinion publique s’attend à ce que des mesures soient prises pour solutionner la situation tant décriée, le gouvernement ne semble pas dormir sur ses lauriers et propose des mesures aux agriculteurs. A en croire Gaston Dossouhoui, ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, cette conjoncture que le Bénin traverse est soutenable si les agriculteurs ont un peu de volonté. « Au lieu de contingenter le marché, de faire de la régulation forcée, il nous faut produire le maïs trois fois plus que nous le faisons », estime l’autorité. Pour lui, il suffit juste qu’il y ait assez d’intrants de qualité pour parvenir à ce résultat et sauver la population. « Là où les gens ont une tonne et une tonne et demi à l’hectare, si vous mettez les engrais qu’il faut, vous aurez au moins quatre tonnes voire cinq tonnes. Nous pouvons avec les mêmes superficies doubler notre production si nous sommes conscients que le marché est demandeur et que le produit ne restera pas sous le bras des producteurs », a-t-il conseillé aux producteurs.
Les causes de la spéculation ambiante
Les raisons justifiant la hausse du prix du maïs au Bénin restent une préoccupation. L’ex-députée à l’Assemblée nationale, Sèdami Médégan Fagla, estime que la cherté de certains produits de grande consommation au Bénin est la conséquence de l’absence de soutien apporté aux mesures protectionnistes engagées par le gouvernement. « Avec la situation catastrophique des pays de l’Aes (Niger, Mali, Burkina Faso) qui ne produisent plus suffisamment pour leurs populations à cause des zones en conflit chez eux, à cause de la baisse de la production de céréales au Nigéria, des acteurs de ces pays alentours viennent puiser dans nos stocks et sont prêts à payer beaucoup plus chers que nous-mêmes nationaux ; d’où l’augmentation des prix », a indiqué l’ex-parlementaire. Pour elle, le gouvernement du Bénin a été incompris lorsqu’il a prôné l’interdiction de sortie de nos produits et bloquait les camions aux frontières. Des explications du ministre Gaston Dossouhoui, il ressort que la quantité de maïs stocké au profit de l’alimentation des volailles fait partie des causes endogènes de la flambée du prix de cette céréale. « Nous avons une demande un peu plus forte que d’habitude et contrairement aux années précédentes, nous avons des enjeux de développement et de sécurité alimentaire », a-t-il exposé.
E. V. (Coll)