Les logements sociaux au Bénin sous le Nouveau départ viennent libérer la République du serpent de mer. Quand on scrute la politique des logements sociaux au Bénin depuis 1960, on se rend compte que la transition de la désolation à la satisfaction est nettement remarquable. Malgré la volonté de gagner le pari de la réalisation, les gouvernements successifs ont malheureusement investi des milliards dans le vide. Sous le président Boni Yayi, l’espoir est né. Mais, il n’a duré que le temps d’un feu de paille. Sur les 10.000 logements prévus, à peine le dixième est réalisé. Déjà, les bâtiments sont disponibles et les conditions évoquées. Le ministre José Tonato s’est prononcé lors du bilan de l’An 1 du gouvernement Talon 2, « Le gouvernement en action ».
Journaliste : Relativement aux logements sociaux, sont-ils accessibles à tous les Béninois qui ont un train de vie moyen ?
Ministre José Tonato : C ’est d’abord d’office accessible au Béninois moyen ; ensuite accessible au revenu faible parce que dans les 20.000 logements qui sont en cours de construction, nous avons à peu près 20 % qui sont des logements sociaux. Logements sociaux, cela veut dire quoi ? ils coûtent la même chose que les logements économiques, mais l’Etat choisit de subventionner une partie du coût de ce logement pour permettre aux plus pauvres d’accéder à ces logements.
C’est seulement aux fonctionnaires ou à tout Béninois ?
A tout Béninois !!! Nous sommes passés en Conseil des ministres pour les critères d’attribution, pour la mise en place du dispositif qui va attribuer ces logements-là. Et donc les logements sociaux nous serons très regardants pour que ces logements aillent effectivement aux fonctionnaires mais également à tout salarié.
Dans un pays où vous avez le besoin qui fait environ 350.000 voire 400.000 nouveaux logements chaque année, et que l’Etat apporte un lot pour amorcer la pompe, c’est un signal pour le secteur privé. Le secteur privé peut faire des opérations. Il y en a eu dans ce pays et il y en aura encore, mais nous voulons montrer le standard qu’il faut, et c’est un programme qui a été monté également avec une innovation.
C’est la première fois en Afrique et peut-être dans les pays en développement qu’on rentrera dans un programme de logement sans apport initial. Avant, on vous demande 25 ou 30 % d’apport initial. Ce qui se passe avec les logements du programme 20.000 logements, je donne un exemple, c’est que si le loyer est à 150.000 FCfa, vous commencez à rentrer dans la location-accession puisque nous avons également modifié la loi sur le bail, pour pouvoir permettre qu’on puisse rentrer en acquisition directe avec seulement un loyer. Vous rentrez dedans, vous commencez à payer un loyer. Il n’y a pas de caution. Il y a une assurance de 0, 5 % que vous prenez et qui ne coûte pas grand-chose. Vous payez régulièrement votre loyer, pour les logements économiques, au bout de 17 ans, vous devenez propriétaire sans jamais débourser un apport initial.
Pour un fonctionnaire qui est à trois ans de sa retraite, est-il possible qu’il puisse bénéficier de ces logements sociaux ? Si oui, comment ?
Oui, il le peut, puisqu’il n’y a pas que ce seul moyen d’acquisition.
Dans les critères d’accession, nous avons dit qu’il faut être à 15 ans de sa retraite pour rentrer dans un programme de logement. Vous savez, quand vous allez dans n’importe quelle banque pour qu’on vous prête de l’argent, on voit votre âge, votre salaire, pendant combien d’années vous serez encore en activité et c’est par rapport à tout ça qu’on dimensionne le prêt qu’on peut vous accorder. Pour les logements, c’est être à quinze ans de sa retraite. Pour le social, c’est 25 ans. Vous payez pendant 25 ans. Pour l’économique, c’est 17 ans. Vous payez avec des taux différents. Le social c’est 3,5 %. Si vous trouvez un programme identique en Afrique appelez-moi, avec un taux identique on peut en discuter. Le logement économique est à 6,5 % d ’intérêt. Aujourd’hui, pour l’instant, vous n’avez pas encore ce taux ailleurs. Si vous êtes à trois ans de votre retraite, et que vous démontrez qu’en payant pendant trois ans, vous avez l’apport qu’il faut pour payer, vous pouvez l’acheter, vous pouvez payer cash également.
Le programme que nous sommes en train de mettre en œuvre, l’innovation sans apport initial, les taux qui sont faits, les facilités d’acquisition, toute la flexibilité de ce programme permet aux différents Béninois, selon leurs moyens, d’y accéder.
20.000 logements sociaux, quel point peut-on faire avec vous aujourd’hui, puisque, quand on parle de logements socio-économiques, tout le monde a le regard tourné vers Ouèdo ? Est-ce Ouèdo seul en ce moment qui est en train de bénéficier de ce programme ?
Actuellement, Ouèdo est la plus grosse partie puisqu’on y a 11000 logements sur les 20000, dans la première phase, mais nous avons déjà lancé 250 logements à Parakou et près de 200 logements à Porto-Novo. Si vous regardez le programme de logements, vous verrez que Porto-Novo, c’est 3000 logements et il faut les faire quelque part. On n’a pas encore trouvé le terrain mais on ne désespère pas. Les recherches continuent. Nous avons reçu des propositions qui n’ont pas été validées.
Vous savez, aujourd’hui, nous sommes dans une dynamique « zéro éléphant blanc », et donc, quand on donne le top, c’est que c’est vraiment sûr et on va jusqu’au bout. Nous avons Ouèdo pour Cotonou et l’agglomération d’Abomey-Calavi. Nous avons Porto-Novo qui a démarré, la remise de site a été faite. Nous avons Parakou qui a démarré avec 250 logements. Mais il y a toutes les villes secondaires, chefs-lieux du département, qui vont recevoir en phase 2 des logements. Ce que nous sommes en train de faire c’est qu’il faut tester, vérifier, s’assurer que tout va bien, que les coûts sont maitrisés et que le programme marche avant d’aller à l’intérieur.
Simplement pourquoi ? Parce que l’attractivité va se démontrer ici avant d’aller à l’intérieur où nous avons moins d’attractivité, où le besoin est plus faible. Qu’on le veuille ou non, on a beau faire des logements, ça a beau être des logements économiques et sociaux, il faut pouvoir les vendre parce que l’Etat aussi est allé chercher de l’argent à la Boad, Bid … et ces partenaires vérifient si nous sommes capables de rembourser. Le social, ce n’est pas du gratuit mais vous verrez que pratiquement tout ce qui est voirie, réseau, foncier, a été pris en charge par l’Etat pour permettre que des logements de cette nature, de cette facture, arrivent à moins de 20 millions.
Source: www.gouv.bj