Les députés du parti « Les démocrates » ont animé dans la soirée du mercredi 22 février 2023, une conférence de presse pour exposer à leurs militants, ce qui a motivé leur départ de la plénière du 16 février lors de la mise en place des commissions permanentes du Parlement. Dans la déclaration lue par le député Habibou Woroucoubou, force est de constater que le parti a malicieusement fait économie de vérité.
Les députés du parti «Les démocrates» ont boudé la plénière consacrant la mise en place des commissions permanentes de la neuvième Législature. Cette attitude est motivée selon eux, par la pseudo-caporalisation par les députés de la majorité parlementaire, de toutes les commissions permanentes du Parlement. «L’Assemblée nationale du Bénin est composée de cinq commissions techniques dirigées par des bureaux. Après le vote et l’installation des membres du bureau de l’Assemblée nationale, les députés devraient également procéder à la mise sur pied des bureaux des commissions techniques. Conformément au principe à valeur constitutionnelle exigée dans la mise sur pied du bureau de l’Assemblée nationale, l’élection des membres des bureaux des commissions techniques doit également tenir compte de la configuration majorité/minorité.» a laissé entendre le porte-parole des élus du parti. A l’en croire «la prise en compte de ce principe devrait permettre aux députés du groupe parlementaire «Les démocrates», non seulement de présider le bureau d’une commission technique, mais aussi d’avoir certains de ses députés élus parmi les membres des bureaux des autres commissions techniques». A voir de près, cette déclaration n’est pas totalement exacte dans le fond quand on sait qu’aucune disposition du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, ne fait de la prise en compte de la minorité parlementaire au sein des bureaux de commissions techniques, une obligation majeure. En effet, l’article 31.1 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale indique : « Chaque groupe parlementaire présente au Bureau la liste de ses candidats aux différentes commissions en veillant à ce qu’elle soit proportionnelle à la représentativité du groupe au sein de l’Assemblée nationale. Chaque député non-inscrit présente au bureau, sa candidature à la commission de son choix. Le bureau établit la liste définitive après consultation des présidents de groupe parlementaire en tenant compte autant que possible du profil et des capacités de chaque député concerné». A la lecture de cette disposition, il est aisé de relever que contrairement à ce que laissent croire les députés du parti Les démocrates, l’attribution de la présidence d’une commission permanente à la minorité parlementaire, est loin d’être une obligation. En somme, cette posture affichée par le parti de l’opposition traduit une méconnaissance ou une mauvaise lecture de la loi. Au demeurant, ce qui s’est produit, le jeudi 17 février 2023 n’est pas une violation du règlement intérieur. Pareil cas de figure s’était produit en 2011 contre les députés de la minorité parlementaire, l’«Union fait la nation» (Un).
Abdourhamane Touré