La mise ensemble de l’Udbn avec le Bloc républicain, les Législatives de 2023 avec en toile de fond, la participation des femmes sont entre autres, les sujets abordés par Claudine Afiavi Prudencio lors d’une émission télévisée dont elle était l’invitée, dimanche 13 mars 2022. La présidente de l’Institut national de la femme n’a pas occulté le rôle que cette institution entend jouer dans la promotion des femmes dans le cadre des prochaines élections législatives. Lire ci-dessous, quelques extraits de ses propos.
Est-ce que c’est important que l’Inf soit constitutionnalisé ?
Evidemment parce que les femmes sont aujourd’hui 54%. Cela veut dire que les hommes ne représentent que 46%. Un institut qui gère 54% de personnes, c’est normal que cet Institut soit constitutionnalisé. Par exemple au cours du dialogue de la dernière fois (ndlr 10, 11, 12 octobre 2019), j’ai œuvré pour que la discrimination positive se retrouve dans notre Constitution. C’est la même chose que je ferai pour l’Institut.
Vous appelez à une nouvelle modification de la Constitution ?
On l’a fait pour la discrimination positive. Donc on le fera pour la femme. On peut le faire pour la femme parce que aujourd’hui, à l’Assemblée nationale en 2023, on aura 24 femmes députés. Les 24 femmes sont là. Après les 24 femmes, il faut forcément qu’on ait le nombre que nous représentons dans le pays. Les 54% de femmes doivent se retrouver à l’Assemblée nationale en 2023.
C’est le rôle de la présidente de l’Inf ?
Oui parce que l’Inf fait la promotion de la femme au plan politique aussi.
Madame Claudine Prudencio, vous savez, avec la réforme du système partisan, vous étiez la seule femme chef de parti politique au Bénin. Alors que personne ne s’y attendait, vous avez décidé de vous allier au Bloc républicain. Qui vous a contrainte à prendre une pareille décision ?
Les Béninoises et les Béninois savent que je ne suis pas de nature à prendre des décisions sous contrainte. La liberté est une valeur à laquelle je donne du sens depuis que je suis entrée en politique. La décision de fusionner l’Udbn avec le Bloc républicain est un choix libre, c’est-à-dire un choix librement consenti par la vaillante base militante de l’Union démocratique pour un Bénin nouveau et je peux vous dire que les militantes et les militants qui ont pris cette décision ne la regrettent pas.
Vous-même, vous ne la regrettez pas ?
Non! Aucun regret, ni aujourd’hui, ni demain car lorsqu’on fait comme moi, plus de deux décennies dans l’arène politique, on ne prend de décisions hasardeuses. En plus, les leaders à divers niveaux de l’Udbn, ont bien analysé cette option avant de la faire.
Pourquoi c’est dans le Br que vous êtes partie ?
Il faut dire qu’on a pris langue avec l’Up aussi. Finalement les membres de l’Udbn ont souhaité faire cette mise ensemble avec le Br.
On avait annoncé une fusion de l’Udbn avec Moele Bénin. Nos sources nous renseignent même que des contacts avaient même été pris sous l’égide du chef de l’Etat qui voulait que les deux partis fusionnent. C’est-à-dire l’Udbn et Moele-Bénin. Qu’est ce qui n’a pas marché entre temps ?
Pas du tout. Comme Moele-Bénin n’a pas été aux élections communales, on les a approchés pour qu’ils viennent dans l’Udbn. Mais eux, comme ils se croient tellement « mastodontes », ils ont préféré faire chemin seul. Donc, on les a laissés continuer. L’avenir nous donnera certainement raison. On verra.
L’avenir aujourd’hui, c’est que Moele-Bénin existe toujours pendant que l’Udbn a disparu dans le Bloc républicain. C’est ça la réalité, Mme Claudine Prudencio
L’Udbn n’a pas disparu dans le Br, parce que les membres de l’Udbn sont là et le courant Udbn doit toujours exister dans le Br.
Donc dans le Bloc républicain, il y a le courant Udbn ?
Les membres de l’Udbn sont là. Ils vont travailler et les membres du Br vont constater également. Ils sont avec un parti qui s’appelait Udbn. C’est vrai aujourd’hui, nous faisons un. Donc, c’est le Bloc républicain d’abord, mais les membres de l’Udbn qui sont rentrés dans le Br doivent briller pour faire avancer les choses au niveau du Br.
Vous dites qu’ils doivent briller, mais ce qui est curieux, c’est que depuis votre adhésion au Br, on ne vous voit plus très active sur le terrain. Les Béninois ne se souviennent pas vous avoir vu sur une activité du Br. Est-ce que là aussi, vous faites la politique de la chaise vide?
Je ne fais de politique de la chaise vide, mais il faut savoir désormais que j’ai un mandat républicain à remplir à l’Institut national de la femme. Les ambitions politiques ne priment pas sur les missions républicaines. Pour l’instant, je m’attèle à réussir la mission que le chef de l’Etat a bien voulu me confier. Pour moi, réussir cette mission est un défi qui passe avant tout.
Vous traitez mieux les femmes du Br que les femmes d’autres partis politiques ?
C’est un travail républicain, je vous l’ai dit. Je m’occupe de toutes les femmes du Bénin sans parti pris.
Au sein du Br, vous allez faire un plaidoyer pour qu’il y ait beaucoup plus de femmes positionnées pour les prochaines élections législatives ?
Je vais faire un plaidoyer au sein de tous les partis du Bénin pour que les partis positionnent à de bons endroits, les femmes béninoises parce que les femmes sont 54%. Les femmes dignes doivent être bien positionnées pour aller défendre les femmes à l’Assemblée nationale.
Même les partis de l’opposition ?
Tous les partis.
Et si les partis ne vous écoutaient pas ?
Nous avons une mission pour cela. Notre mission est de faire ce plaidoyer pour que les femmes soient bien positionnées.
Les Législatives dernières, vous n’étiez pas candidate. Votre parti n’a pas reçu l’autorisation de présenter une liste. Est-ce que pour les prochaines Législatives qui s’annoncent, vous avez des ambitions politiques ?
Dans mon parcours professionnel et politique, il y a une constance. C’est mon engagement au service de la communauté, mon engagement public. J’aime servir dans l’expérience que je fais depuis quelques mois en tant que présidente de l’Inf. Cette constance est là. Mes nouvelles fonctions sont une continuité de mon engagement public et donc, je me retrouve parfaitement dans ce que je fais actuellement et une fois encore je vous le répète, c’est l’obsession de réussir ma mission qui m’habite aujourd’hui. Etre candidate aux élections législatives prochaines, est un combat qui n’est pas celui que je mène actuellement. Je voudrais remplir pleinement ma mission à la tête de l’Inf.
Et si le chef de l’Etat, vous demande d’être candidate ?
J’aviserai.
Comme vous avez avisé pour la fusion avec le Br ?
J’aviserai.
Si vous n’êtes pas candidate, si le chef de l’Etat vous demande d’être candidate et que vous refusez, ce que nous attendons de voir, est-ce que vous soutiendrez des femmes candidates ?
Le positionnement des femmes se fera dans les partis politiques et au niveau de l’Inf, nous serons le soutien de toutes les femmes positionnées au sein des partis politiques pour aller aux élections législatives.
Est-ce que vous serez officiellement en campagne ?
L’Inf donnera certainement des conseils à toutes les femmes sans parti pris.
Comment arrivez-vous à démarquez vos fonctions actuelles des fonctions politiques ?
Je viens de vous en donner la preuve avec ma réponse à la précédente question. J’ai appris à ne pas faire de mélanges de genre. J’essaie de prendre du recul et de détachement. J’essaie de faire parler le sens de l’Etat que j’ai en moi sans oublier d’où je viens et mon parcours.
Source : Eden Tv