La question relative à la nomination de cadres extérieurs dans l’administration béninoise est revenue à la surface des échanges lors de la conférence de presse conjointement animée par Patrice Talon et Paul Kagamé sur la question, le chef de l’Etat béninois dit pleinement assumer cette option qui selon ses explications s’inscrit non seulement dans une vision de recherche de compétences mais aussi dans une dynamique de donner un réel contenu à la coopération Sud-Sud. « Dans le domaine de la coopération sur les ressources humaines, nous avons effectivement montré que les expertises existent sur le continent », a expliqué le chef d’Etat béninois. Poursuivant, Patrice Talon va laisser entendre qu’il considère les cadres Rwandais qu’il a nommés à la tête des institutions béninoises comme des Béninois. « Pour moi, la coopération qui se traduit ainsi par des échanges de ressources humaines montre bien qu’il n’y a pas que dans les pays développés qu’il y a des compétences et que aussi bien à côté au Togo, au Sénégal au Rwanda, en Afrique du Sud et dans le Maghreb, nous pouvons échanger en termes de ressources humaines ». Suivant les explications du président de la République, cette dynamique ne va pas s’arrêter. « Le Bénin dans ce domaine n’a plus de complexe. Nous allons chercher les compétences là où elles se trouvent », a tranché Patrice Talon qui s’est insurgé contre le fait que les populations s’offusquent de la promotion des cadres d’autres pays africains alors même que les critiques ne sont pas aussi virulentes pour les compétences sollicitées des pays de l’Europe, de l’Asie ou d’Amérique. Une approche que partage entièrement le président du Rwanda Paul Kagamé. « On n’a pas besoin de chercher des compétences en dehors de notre continent. Il faut travailler à promouvoir l’acquisition de compétences qui viennent d’Afrique », a-t-il soutenu.
Gabin Goubiyi