Face à une aggravation rapide de l’insécurité alimentaire, les Nations unies alertent sur une situation critique dans plusieurs régions du globe. Dans leur dernier rapport publié le lundi 16 juin 2025, la Fao et le Pam identifient cinq pays — le Soudan, la Palestine, le Soudan du Sud, Haïti et le Mali — où la famine pourrait frapper dans les prochains mois si aucune action urgente n’est entreprise. Conflits armés, effondrement économique, violences ou catastrophes naturelles plongent des millions de personnes dans une détresse alimentaire extrême.
Le rapport Hunger Hotspots, appuyé par l’Union européenne à travers le Réseau mondial contre les crises alimentaires (Gnafc), identifie le Soudan, la Palestine, le Soudan du Sud, Haïti et le Mali comme zones de préoccupation extrême, où certaines populations sont déjà confrontées à des niveaux catastrophiques de faim. Soudan : 24 millions de personnes en crise alimentaire, dont 637 000 en famine (IPC phase 5). Guerre civile, inflation et déplacements massifs aggravent la situation ; Gaza : l’ensemble des 2,1 millions d’habitants est en crise ou pire, et près de 500 000 au bord de la famine à cause du conflit et du blocus ; Soudan du Sud : 7,7 millions de personnes menacées. Les inondations, conflits et crise économique accentuent le risque ; Haïti : violences des gangs et accès humanitaire bloqué. Plus de 8 400 déplacés à Port-au-Prince vivent dans des conditions catastrophiques et Mali : flambée des prix et intensification du conflit armé. D’ici août, 2 600 personnes pourraient sombrer dans la famine sans aide urgente.
Autres zones sous surveillance
Le rapport cite aussi des zones de préoccupation élevée : Yémen, Rdc, Myanmar, Nigeria. D’autres pays comme la Somalie, le Tchad, la Syrie ou le Burkina Faso restent à risque, bien que des améliorations soient notées en Éthiopie, au Kenya et au Liban. « Ce rapport est une alerte rouge », prévient Cindy McCain, directrice exécutive du Pam. Le manque de financement et l’insécurité empêchent la livraison de l’aide. Qu Dongyu, directeur de la Fao, insiste sur la nécessité de soutenir l’agriculture locale, même en situation de crise. L’Onu appelle à un engagement immédiat et coordonné de la communauté internationale. Des actions préventives financées à temps peuvent sauver des vies et réduire les coûts humanitaires futurs.v