Accompagner tous les secteurs d’activités dans la modernisation par la digitalisation, tel est le chantier du gouvernement du président Patrice Talon. Depuis 2016, le gouvernement a opéré plusieurs réformes et a engagé des investissements colossaux visant à améliorer la connectivité des populations et la digitalisation des services publics.
Dans le programme d’actions du gouvernement 2021-2026, 07 projets et 04 réformes sont prévus pour le compte du secteur du numérique et de la digitalisation. 12 011 milliards de fcfa, coût du portefeuille de projets, soit une hausse de 33% par rapport à l’enveloppe initiale du Pag 2016-2021 estimée à 9 039 milliards de fcfa, mais dont le cumul des projets engagés a atteint les 10 126 milliards de fcfa ; 342 projets au total dont 189 projets déjà en cours et 153 nouveaux projets ; 1 300 000 emplois directs et indirects. Dans le secteur du numérique et de la digitalisation, 07 projets et 04 réformes seront menés au cours du quinquennat 2021-2026, contre 06 projets et 06 réformes pour la période 2016-2021. Les sept (07) projets qui marqueront le quinquennat 2021-2026 sont le déploiement de l’Internet haut et très haut débit sur l’ensemble du territoire national, la mise en œuvre de l’administration Intelligente ou Smart Gouv, le développement des usages et de la confiance numériques, la transformation numérique des collectivités locales, la modernisation des médias de service public, l’accès des citoyens aux médias et à l’information de qualité et le développement du numérique dans l’enseignement supérieur.
Réformes
Au titre des réformes du Pag 2021-2026, il y a entre autres, la règlementation du déploiement des réseaux locaux numériques pour toute construction à usages professionnel ou collectif, la création d’un observatoire du numérique, la modernisation des cadres règlementaire et institutionnel de l’audiovisuel et de la communication (y compris le code de l’information) et la réforme sur les compétences numériques exigibles (lors des recrutements de personnel de l’Etat et dans le système éducatif). Le coût total des investissements dans le secteur du numérique et de la digitalisation pour les cinq prochaines années, s’élève à 346 milliards de fCfa.
Modernisation de l’administration fiscale

Depuis 2016, le Bénin a engagé une série de réformes dont la plupart sont liées à la digitalisation des procédures. Ces réformes favorisent un accroissement des mobilisations des recettes, notamment fiscales. Pour la Direction générale des impôts(Dgi), cette digitalisation a permis d’accroître les recettes de 2017 à 2021 de 13,1% contre 5,7% sur la période 2012 à 2016. Cet impact sur la mobilisation des recettes, salué par tous, est le résultat de nombreuses réformes dont les télé-procédures fiscales. Dans ce cadre, l’administration fiscale du Bénin s’est dotée, depuis 2017, d’un outil moderne de déclaration et de paiement des impôts et taxes en ligne. Avec cet outil, les grandes et moyennes entreprises (les contribuables qui réalisent un chiffre d’affaires annuel dépassant 50 millions de francs Cfa) accèdent, depuis leurs lieux de commerce ou leur maison, à une interface sécurisée pour accomplir leurs obligations. Ainsi, elles gagnent en temps et en énergie, toutes choses dont elles ont besoin pour développer leurs affaires. Assurant une meilleure sécurisation des recettes fiscales, la plateforme digitale dont une version rénovée est lancée, vise surtout à faciliter les procédures à tous les contribuables, aussi bien aux entreprises qu’aux particuliers. La digitalisation des services des impôts s’impose ainsi comme un outil performant qui favorise la modernisation de la relation avec le contribuable, la transparence dans les opérations de traitement de l’impôt, et l’utilisation de l’intelligence artificielle. Inspiré des meilleures pratiques et doté de multiples fonctionnalités, le nouveau portail “e-services.impots.bj” est l’un des meilleurs systèmes intégrés de gestion des impôts. Il permet aux particuliers d’obtenir, de façon instantanée, leur attestation d’immatriculation à l’identifiant fiscal unique (Ifu). En outre, le portail offre aux contribuables utilisateurs la possibilité d’authentifier tout document délivré via le système.
Extension

La Dgi Bénin a opté pour une extension progressive de l’utilisation du portail “e-services.impots.bj” à toutes les autres catégories de contribuables. La digitalisation des procédures va souffler non seulement pour toutes les micros et petites entreprises, mais aussi pour les particuliers. Les impôts fonciers seront intégrés au système afin de permettre aux propriétaires d’immeubles de les payer en ligne ou par téléphonie mobile. Une fonctionnalité de gestion automatisée des attestations fiscales y sera également ajoutée. La direction générale des impôts béninoise ne compte pas s’arrêter là. Elle envisage de mettre en place un système de Business intelligence en vue de faciliter l’analyse de données de plusieurs sources et renforcer le contrôle fiscal. À cet effet, l’interconnexion de tous les centres des impôts des petites entreprises (Cipe) et des Recettes auxiliaires des impôts (Rai), la généralisation des paiements par téléphonie mobile aux impôts fonciers et à la Taxe professionnelle synthétique et la mise en place des timbres fiscaux électroniques sont envisagés. Il faut dire que le processus de dématérialisation des procédures fiscales s’inscrit par ailleurs dans le cadre des efforts qui sont faits en vue d’améliorer le climat des affaires au Bénin.
Sergino Lokossou