Le Cadre de concertation communal des Droits à la santé sexuelle et reproductive (Ccc/Dssr) des jeunes et adolescents de Covè était, le mercredi 21 septembre 2022, à sa deuxième session de l’année. A cette séance, les membres de ce creuset ont décerné un satisfecit à l’Ong Weworld dont les actions dans les arrondissements de Naogon et Lanta-Cogbé, notamment, impactent la sociologie du milieu dans les domaines de la Planification familiale (Pf) et la lutte contre les Ist/Mst.
L’intervention de l’Ong internationale Weworld dans la Commune de Covè a suscité un regain d’intérêt dans les arrondissements de Naogon et de Lanta-Cogbé. C’est du moins le constat satisfaisant fait par les membres du Cadre de concertation communal de droit à la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents. « Avec les initiatives de Weworld à Covè, les thématiques développées, les différentes actions menées surtout dans les arrondissements de Naogon et de Lanta-Cogbé ont porté leurs fruits », constate Brice Minakpon, médecin chef de la Commune de Covè qui dresse un état des lieux très sombre. D’après ses explications, la santé sexuelle reproductive des jeunes et adolescents de Covè est un secteur qui souffrait depuis fort longtemps. Mais avec l’avènement de certains projets et programmes, on note une nette amélioration. «L’Ong Weworld a joué un rôle prépondérant dans ce changement qualitatif, notamment dans le domaine des Dssr». Il avance quelques chiffres pour soutenir sa thèse. «De 2019 à 2020, on était à 11% en ce qui concerne l’utilisation des méthodes modernes de contraception. En 2021, on est passé à 13% et en 2022 à 23% », indique-t-il. Aujourd’hui, ajoute-t-il, les femmes ont compris qu’elles ont un droit d’adopter l’une des méthodes modernes de contraception sans même prendre l’avis de leurs conjoints afin de permettre aux enfants de bien grandir et avoir la joie familiale et le temps de contribuer au développement. Par rapport aux avortements clandestins et ses corolaires, les indicateurs sont prometteurs. Même notation du côté des Infections et Maladies sexuellement transmissibles (Ist/Mst). « Le taux d’avortement et les décès liés aux avortements clandestins ont considérablement chuté. En 2022, je n’ai pas encore enregistré un seul décès lié à un avortement. Je peux justifier cela par les activités de Weworld sur le terrain », certifie-t-il. A en croire ses propos, cette Ong internationale, sous financement de l’Union européenne, à travers son projet, «La société béninoise s’active en faveur des droits sexuels et reproductifs des jeunes et des femmes», intensifie la sensibilisation et la conscientisation des élèves et apprentis dans les ateliers de formation sur leurs droits à la santé sexuelle et reproductive en mettant l’accent sur l’utilisation des méthodes modernes de contraception et les bonnes pratiques d’hygiène. « Les activités de Weworld ont porté leurs fruits dans ce domaine », martèle Brice Minakpon, médecin chef de Covè.
Le Ccc/Dssr pour poursuivre la route après Weworld
Consolider les acquis et être le relai de l’Ong Weworld sur le terrain après son retrait est le motif qui justifie la création, par arrêté communal, du Cadre de concertation communal des Droits à la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents de Covè. Constitué de certains cadres de la Mairie, du commissaire, des directeurs des collèges, du médecin chef, du responsable de centre de promotion sociale, du représentant des jeunes, des sages et têtes couronnées, ce creuset présidé par le maire de la Commune fonctionne sur le budget communal. Suivant un Plan de travail annuel (Pta), les membres s’organisent en synergie pour l’atteinte des résultats. Ils se réunissent périodiquement pour évaluer le chemin parcouru. C’est à cet exercice qu’ils sont conviés la dernière fois à la salle de délibération de la Mairie. A cette deuxième session, les participants ont passé en revue la feuille de route élaborée, énoncé les difficultés rencontrées puis procédé à l’actualisation du plan pour les prochaines étapes. A l’évaluation, Florence Alognon, médiatrice Weworld sur le projet Dssr dans la Commune de Covè, a estimé que les objectifs sont atteints. «A cette deuxième session de l’année en cours, le constat est satisfaisant. 70% des activités contenues dans le plan de travail ont été exécutées même si ce n’est pas de façon concertée », relève-t-elle. En termes de difficulté majeure, les membres du Cadre ont été unanimes. Selon eux, ils ont volé de leurs propres ailes. La mairie qui devrait financer les activités du Cadre n’a pas pu mettre à leur disposition un seul copeck. Mais cela n’a guère émoussé leur détermination. Avec leur moyen de bord, les centres de santé de Naogon et Lanta-Cogbé se sont illustrés positivement. Ce qui a obligé Weworld à décerner à chacun d’eux une attestation de reconnaissance pour les encourager à mieux faire. En dehors de ce prix, l’Ong a gratifié le centre de santé de Naogon de deux lits pour les malades.
Pas de développement sans la santé
Présent à la rencontre, le maire de Covè, Auguste Aïhounhin, a reconnu la pertinence des thématiques développées par Weworld. A l’en croire, pas de développement sans la santé. Il l’a démontré à travers quelques exemples. « C’est ce qui explique d’ailleurs l’engagement institutionnel de la Mairie et du conseil communal», a-t-il laissé entendre. Ainsi, il s’est engagé à agir pour qu’il y ait une amélioration au niveau du fonctionnement du Cadre. Cet engagement n’a pas empêché les membres de faire les recommandations qui s’imposent. Il est recommandé à la Mairie de veiller à la tenue des activités inscrites dans le plan à travers la mise à disposition des moyens conséquents liés à la santé sexuelle et reproductive. Car, précise Florence Alognon, les questions des Dssr sont des défis. «Tant qu’elles ne sont pas relevées, l’avenir de la jeunesse est hypothéquée », prévient-elle. Au sujet de la mobilisation des ressources, ils ont suggéré à la Mairie qu’elle fasse de plaidoyer auprès des autres partenaires qui interviennent sur les questions de santé dans la Commune afin de disposer des moyens pour pouvoir travailler sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents qui fait partie intégrante des questions de santé que traitent les autres acteurs sur le terrain. Brice Minakpon, médecin chef de la Commune de Covè, a par ailleurs demandé à Weworld d’aider le Cadre à décoller. Après l’élaboration de la nouvelle feuille de route, une plateforme a été mise en place pour assurer la communication entre tous les acteurs du cadre.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)