L’Académie nationale des sciences arts et lettres du Bénin (Ansalb) organise depuis le jeudi 25 janvier 2024, à Cotonou, un colloque sur l’éthique dans l’Enseignement supérieur et la recherche scientifique.
Des chercheurs et enseignants-chercheurs participent depuis hier jeudi 25 janvier 2024, à Cotonou, à un colloque initié par la Commission permanente éducation et éthique dans l’Enseignement supérieur de l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb). Porté sur le sur thème : « l’Éthique dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique », ce colloque vise à offrir un cadre d’échange sur les différents aspects de l’éthique dans les sciences telles qu’ils se posent aux chercheurs et enseignants-chercheurs. Il s’agira pour les universitaires au cours des deux jours de la rencontre, de mesurer, peser, analyser et évaluer la portée des innovations afin de déchiffrer le langage et l’organisation interne pour leur meilleure utilisation au service d’une société humaine équilibrée et inclusive. « Ce colloque vient à point nommé au moment où la pensée se retrouve à un carrefour important de son évolution et les questions d’éthique posées par les produits de la science sont très importantes », a souligné Norbert Hounkonnou, président de la Commission éducation et éthique. Il estime qu’un regard croisé des scientifiques de différentes thématiques et formations permettra d’enrichir les réflexions sur les façons de fédérer et d’organiser le savoir dans sa forme qui préserve l’humanité au détriment de l’animalité afin de répondre au défi sociétal majeur que posent les innovations scientifiques. « On a l’impression que de plus en plus, la machine remplace l’homme. Et comment contrôler cette machine lorsqu’elle sera à un moment incontrôlable ? Est-ce que toute recherche qui conduit à un résultat mérite d’être vulgarisée ? », s’est-il interrogé. Les questions de responsabilités sont d’ordre philosophique. Est-ce que la science va continuer d’être faite sans la conscience de la science ou la science de la conscience sans la conscience ». Nazaire Padonou, président de l’Ansalb, a pour sa part, fait savoir que les chercheurs doivent se poser des questions de manière permanente sur la révolution triomphante qui impacte fortement la société. Il avance que la sérénité avec laquelle les transformations se succèdent dans les processus interpelle les acteurs. « Dans cette démarche, l’enseignant et le chercheur sont appelés à interpeller constamment leur conscience et leur sens de responsabilité. Comment concilier ces qualités morales avec la passion effrénée de produire et de partager des connaissances dans un contexte de complexité et de productivité accrue face aux besoins de plus en plus exigeant d’une société de consommation ? » s’est-il demandé. Il explique que la réponse à ce questionnement ne peut être réfléchie que collectivement dans une approche d’interaction disciplinaire.
Odi I. Aïtchédji