L’amélioration constante de la qualité au niveau de l’enseignement est une priorité pour le gouvernement du président Patrice Talon. A sa prise de fonction en 2016 à ce jour, des actions phares ont été menées pour un enseignement de qualité. Dans le sous-secteur des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle des pas importants ont été posés.
Avant 2016, le secteur éducatif béninois était caractérisé par une paralysie permanente du fait de grèves intempestives. Les années scolaires duraient 5 mois au lieu des 9 et il fallait faire des acrobaties pour valider l’année. Les enfants étaient souvent dans la rue, abandonnés à eux-mêmes et aux vices, l’école publique n’inspirait plus confiance. Depuis 2016, l’encadrement du droit de grève a permis de redorer le blason de l’école publique, les résultats s’en trouvent améliorés. Si cette réforme majeure n’avait pas été comprise au départ, elle est aujourd’hui saluée de tous, y compris les enseignants eux-mêmes, à telle enseigne qu’aujourd’hui, aucun parent d’élève n’accepterait que la pagaille reprenne. La confiance en l’école publique est de retour et ce sont les promoteurs d’écoles privées qui se plaignent parce que l’Etat joue bien son rôle désormais. Avant 2016, la production des informations et des documents était faite de façon manuelle avec des risques d’erreurs et de fraudes sur les effectifs, les bulletins des apprenants et la gestion des transferts, l’expression des besoins en enseignants, etc. Depuis 2016, la création de la plateforme Educ-master a contribué à l’assainissement de la gouvernance avec une meilleure gestion de l’inscription des candidats aux divers examens, le déploiement automatisé des Aspirants au métier d’enseignant (Ame), le suivi des présences au poste du personnel enseignant, la possibilité pour les parents de suivre les performances de leurs enfants. En outre, une importance particulière a été accordée au sous-secteur en améliorant son budget qui est passé de 61 603 804 000 FCfa en 2016 à 199 120 328 000 FCfa en 2024, soit un taux d’accroissement de 223,23%. En somme, l’ensemble de ces mesures a permis d’améliorer les résultats aux différents examens nationaux qui sont en constante amélioration depuis 2016.
Besoins en infrastructures scolaires et gratuité des frais de scolarité des filles au secondaire
En 2016, il y avait en tout moins de 16.000 infrastructures dédiées à l’enseignement secondaire général réparties dans tout le pays. Depuis 2016, près de 1000 nouvelles infrastructures comprenant salles de classe, blocs administratifs, laboratoires et blocs de latrines ont été réalisés. Il est à constater que si ce rythme de construction avait été observé depuis l’indépendance, on aurait atteint des performances remarquables, avec des effectifs enviables par classe, qui favorisent une plus grande aisance aux enseignants dans l’administration de leurs cours, et une meilleure attention des apprenants. Il est planifié la construction de près de 1000 nouvelles classes d’ici à 2026.
Il faut préciser qu’avant 2016, la gratuité des frais de scolarité des filles n’avait impacté que 1.117.816 filles du 1er cycle de l’Esg et 102 filles de la filière Sti de l’Eftp. A ce jour, près de 2 millions de filles inscrites au premier cycle de l’enseignement secondaire général dans toutes les 77 communes bénéficient de la gratuité des frais de scolarité. Mieux, depuis l’année dernière, la mesure de gratuité est étendue aux filles du second cycle. A cet effet, il a été lancé la phase pilote dans 20 communes réparties dans les 12 départements. Cette mesure représente plus de 3,5 milliards de FCfa par an. Par ailleurs, à partir de 2016, chaque année, des subventions sont versées à 42 établissements d’Eftp et 7 lycées de jeunes filles à internat pour améliorer les conditions d’apprentissage des apprenants. Des kits scolaires sont aussi distribués aux apprenantes. Par exemple, au titre de l’année scolaire 2022-2023, exactement 42.775 filles ont reçu des fournitures scolaires. Dans les toutes prochaines années, aucune fille ne paiera de contribution scolaire, ni au 1er cycle, ni au 2nd cycle. Cela sera effectif dans les 77 communes de du pays.
Disponibilité d’enseignants et amélioration de la qualité
Avant 2016, le système éducatif béninois, notamment l’enseignement secondaire, était caractérisé par un manque criant d’enseignants et l’Etat, pour y remédier, avait recours aux vacataires. La gestion de ces derniers était empreinte de clientélisme, souvent même ils étaient victimes de chantage et devaient reverser une partie de leurs maigres revenus aux responsables d’écoles qui les favorisaient. Certains privilégiés avaient des masses horaires abondantes quand d’autres étaient réduits à la portion congrue. De même, il y avait une disparité dans leur répartition de sorte que dans de nombreuses communes, beaucoup de salles de classes n’avaient pas d’enseignants dans plusieurs matières. Pour régler ce problème, depuis 2016, le gouvernement a mis en place un système d’aspiranat qui a permis de recruter et de déployer près de 18.000 enseignants dans toutes les communes. Les conditions de vie et de travail de ces aspirants sont constamment améliorées et les mesures prises qui vont dans le sens (12 mois sur 12 de rémunération, assurance-maladie, congés de maternité, prime mensuelle de 20.000 FCfa par aspirant, scolarité gratuite pour leurs enfants). Il convient de faire remarquer qu’en attendant mieux encore, le gouvernement a, par ce mécanisme, substantiellement amélioré le sort des anciens vacataires en offrant une véritable perspective de carrière aux concernés.
Par ailleurs, dès 2016, il a procédé au recrutement de 2 733 enseignants contractuels de l’Etat, au profit de l’enseignement secondaire. Il faut dire que pour une amélioration constante de la qualité, il est prévu le reversement de tous les Ame en contractuels de l’Etat. Les modalités de ce reversement sont en cours de définition et il commencera effectivement en cette année 2024.
En dehors des enseignants recrutés et déployés, la qualité de l’enseignement se mesure aussi à l’aune du suivi qui est fait des prestations. Pour ce faire, le pays disposait en 2016 de 500 conseillers pédagogiques en tout et pour tout. Ces derniers étaient coptés et faisaient le travail sans qualification professionnelle. Pour combler le vide, le gouvernement a créé le corps des conseillers pédagogiques (Cp) et 260 Cp sont formés et déployés.
De même, il n’existait que 6 structures déconcentrées d’encadrement pédagogique opérationnelles. 6 additionnelles et 77 nouvelles structures décentralisées ont été créés. S’agissant du nombre d’inspecteurs, il y en avait 56 en 2016. Il est recruté et formé 75 nouveaux, soit une fois et demi le nombre qui existait. Ce qui a eu un impact significatif sur la qualité de la formation et les résultats aux divers examens.
Pour amplifier l’impact de ces corps sur la qualité de l’enseignement, il est déjà planifié de recruter, dans les prochaines années, 300 conseillers pédagogiques supplémentaires, 280 inspecteurs puis d’opérationnaliser les 89 nouvelles structures déconcentrées et décentralisées d’encadrement pédagogique créées ; et ce dans toutes nos communes.
Promotion de l’enseignement technique et la formation professionnelle
Pour éviter de continuer de former les enfants sans perspectives sérieuses d’emplois, le gouvernement a décidé de mettre le curseur sur l’enseignement technique et la formation professionnelle. L’ambition clairement affichée est d’inverser la tendance actuelle et d’aboutir à 70% d’apprenants dans l’enseignement technique et la formation professionnelle contre 30% dans l’enseignement secondaire général, d’ici 2030. Dans cette perspective, un vaste plan de construction/réhabilitation de 30 lycées techniques agricoles, 16 lycées techniques professionnels et 8 écoles de métiers est en cours de mise en œuvre, et les procédures en vue de la construction de ces infrastructures ont déjà commencé. En attendant, il y a 662 aspirants au métier d’enseignant qui sont en formation à l’université nationale d’agriculture de Kétou avec une bourse mensuelle de 100.000 FCfa plus un équipement en matériel didactique individualisé. En plus, 24 élèves professeurs certifiés (Epc) ont été mis en formation en France depuis novembre 2020 pour 4 années d’études. L’objectif est de les préparer au mieux à prendre en charge la formation des futurs apprenants dès l’ouverture de ces établissements. En perspective, 31 élèves professeurs certifiés (Epc) seront mis en formation à l’Enset de Lokossa. Il se prépare également le recrutement de plus de 500 formateurs des lycées techniques professionnels et des écoles des métiers.
École des métiers du numérique
Le secteur du numérique est en pleine expansion au Bénin grâce à la politique volontariste en la matière. Pour soutenir cette dynamique, il est créé une école dédiée aux métiers du numérique qui forme déjà des spécialistes de la fibre optique. Ils sont ainsi 112 à bénéficier déjà de la formation dans cette école et nous comptons en former beaucoup plus au cours des prochaines années. Si, en raison de l’intérêt de l’Etat pour la renaissance de ce secteur les inscriptions s’accroissent d’année en année, en ce qui concerne particulièrement les filles, seulement 353 filles bénéficiaient de bourses pour les formations techniques et professionnelles avant 2016. Depuis 2016, plus de 4.200 filles en bénéficient dans tous les départements, soit plus de 12 fois le nombre anciennement impacté. En dehors des bourses, d’autres filles bénéficient de la gratuité de l’inscription à l’Etfp. Elles étaient 102 en 2016 et, depuis lors, elles sont environ 6.000 à être prises en compte, soit pratiquement 60 fois le nombre anciennement impacté. Des mesures sont prises pour accroître le nombre de bénéficiaires partout dans nos communes, afin de donner aux filles les mêmes chances que les garçons et favoriser leur autonomisation.
Promotion de l’alphabétisation fonctionnelle
Pour offrir aux populations non scolarisées des formations adaptées à leurs besoins et à leur contexte, le gouvernement a promu une alphabétisation fonctionnelle, axée sur les activités génératrices de revenus et les métiers. Sur la période 2016 à 2023, 32.364 personnes ont été impactées à travers 474 centres d’alphabétisation ouverts dans tous les départements du Bénin. Des projets innovants ont été également financés pour l’ouverture des centres d’alphabétisation fonctionnelle au profit des praticiens de la médecine traditionnelle et des artisans. Tout ceci a contribué à relever la qualité de l’enseignement dans tous ses compartiments.
Sergino Lokossou