Le jeune artiste-protraitiste Gildas Guinessi a accordé une interview à notre rédaction. Dans cet entretien, il revient sur ses débuts et les difficultés auxquelles il est confronté dans l’exercice de sa profession. Selon lui, c’est un don qu’il a acquis de Dieu.
Le Matinal: Veuillez-vous présenter à nos lecteurs?
Gildas Guinnessi : On m’appelle Gildas Guinnessi. Je suis un artiste-portraitiste de nationalité béninoise. Je suis originaire du département du Plateau plus précisément de Pobè.
Dites-nous comment vous avez pu apprendre cet art qu’est le dessin?
Le dessin est un exercice auquel je m’adonne depuis ma tendre enfance avant même d’avoir été inscrit à la maternelle, Aux dires de ma maman, déjà à l’âge de 2 ans j’essayais de reproduire sur une ardoise les figures des dessins animés que je suivais à la télévision. Je ne l’ai appris nulle part, ni de personne, c’est un truc qui m’arrive juste comme ça, je dirai que c’est un don divin.
Quels sont les instruments que vous utilisez pour ce travail et quels sont leurs rôles ?
La plupart de mes œuvres sont réalisées au crayon, les crayons graphites B pour avoir beaucoup plus d’effet noir sur le dessin, les crayons graphites F un peu moins sombres que les B servant à réaliser le croquis et les crayons HB pour réaliser le quadrillage ( grille permettant de respecter les dimensions d’un dessin ). J’utilise parfois les stylos bleus et noirs, ça dépend en partie de l’aspect que présente l’image de référence. En dehors de tous ces outils précités, il y a aussi l’estompe. Comme l’indique d’ailleurs son nom, il sert à estomper, à rendre plus fines les traces de crayon appliquées sur le dessin.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans cette profession ?
Chaque métier avec ses difficultés. De mon côté, je dirai que mes œuvres ne sont pas souvent reconnues à leur juste valeur. En Occident, un tableau bien fait peut valoir 3 millions de dollars. Oui c’est vrai qu’ici c’est l’Afrique, mais je trouve que beaucoup regardent les œuvres artistiques d’un œil beaucoup trop minime, ce qui n’encourage pas trop.
En dehors des portraits, réalisez-vous d’autres tableaux ?
Pour le moment, je fais juste des portraits de personnes parce tout d’abord je me suis spécialisé dans le domaine du portrait et non dans celui de la peinture. Néanmoins, comme je suis du genre à essayer de nouvelles choses, à me lancer dans de nouvelles aventures, je pense bien démarrer très bientôt avec des tableaux peints à partir de ma propre imagination et des faits de la société. Je vais aborder plusieurs sujets avec mes crayons, mes pinceaux, les peintures et la toile.
Quels sont vos souhaits pour votre carrière professionnelle ?
Mon plus grand souhait est de figurer un jour sur la liste des plus grands portraitistes que le monde n’ait jamais connus et hisser de ce fait les couleurs du drapeau Béninois au-delà des frontières à l’image de mon mentor, le grand Aurel Yahouedehou.
Pensez-vous que l’environnement béninois est favorable à l’éclosion de votre profession ?
Le Bénin n’est malheureusement pas un pays assez artistique pour qu’on espère y évoluer en tant qu’artiste plasticien. Ça peut paraître bizarre pour un pays qui abrite le deuxième plus long mur artistique. Mais c’est quand même vrai. Je remercie cependant le gouvernement actuel pour les efforts louables faits dans ce domaine.
Votre mot de fin
Mon mot de fin va à l’endroit de tous les jeunes béninois. Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que des sots gens. Avec un peu de persévérance et de sacrifice, on s’en sort vainqueur. L’art vit dans tous les éléments de la nature puisque Dieu lui-même est artiste. Que les bénédictions soient.
Propos recueillis par Mohamed Yasser Amoussa (Coll)