Du 21 au 27 août, les activités prévues pour l’édition 2023 du festival Dalah’sh se sont déroulées sur les différents sites retenus. A cette occasion, une causerie-débat a réuni le jeudi 24 août 2023 à l’espace culturel « Le Centre », trois figures du hip-hop béninois à savoir Ishaq, Sergent Markus et Fo Logozo face à la jeune génération. Plusieurs sujets étaient au menu des échanges.
« 50 ans du Hip-hop au Bénin : les pionniers nous parlent de la genèse ». C’est autour de cette thématique que Sergent Markus, Ishaq et Fo Logozo, trois grandes figures du hip-hop béninois, ont entretenu la génération montante sur l’historique de ce courant d’expression au Bénin. Dans les locaux de l’espace culturel « Le Centre » qui a abrité cet évènement entrant dans le cadre du festival Dalah’sh 2023, il s’est agi pour ces trois grands noms, de revenir sur leur contribution dans la progression du mouvement au Bénin. Aux dires de Sergent Markus, le hip-hop est né en anglais avant de descendre près d’une décennie plus tard, en français. Même s’il est vrai que le 1er album du rap, un dérivé du hip-hop est sorti en 1979, la genèse du mouvement remonte à quelques années avec un capitaine qui vivait aux Usa. « En 1973, Dj Kool Herc sort sa platine et son instrumental ; ce qui a déclenché la relève. En 1995 à l’avènement du 6ème sommet de la francophonie, on prenait déjà l’habitude de nous initier au hip-hop à travers des ouvrages, des magazines ou des émissions radiophoniques », a-t-il indiqué tout en ajoutant qu’en 1994, les membres du groupe Sakpata Boys sont partis à Abidjan et sont revenus en 1996 avec leur premier album. Dans son intervention, Fo Logozo a souligné que sur dix jeunes, juste un ou deux peuvent rapper correctement sur un beat dans le contexte actuel. Cela montre la baisse du niveau du hip-hop au Bénin malgré toutes les luttes qui ont été menées par les précurseurs pour donner une notoriété à cette tendance. Pour Ishaq, l’un des pionniers du hip-hop béninois, si on arrive à cartographier le début du rap, on se rendrait compte qu’elle est la même que ce qui est observé aujourd’hui avec les mêmes questions et thématiques. Toutefois, il invite les rappeurs de la jeune classe à faire preuve d’union dans leur rang. « Le début du hip-hop au Bénin s’est accompagné de la passion, ce qui n’existe plus à ce jour. Il faut une union entre les artistes du même courant pour faire la promotion du rap », a insisté Ishaq. Pour finir, les trois pionniers ont exhorté les jeunes à faire parler leur rap à travers son contenu. Il faut noter qu’un géant concert a marqué la fin des activités avec sur scène plus d’une vingtaine d’artistes rappeurs dont Jay Killah, Nasty Nesta, Sergent Markus, Amir El Presidente, Fat B et Omo Bé.
Mohamed Yasser Amoussa (Coll