Les conseillers communaux du parti majoritaire du Conseil communal de Bohicon, ont animé, hier mardi 20 septembre 2022, une conférence publique de presse sur la gestion des réserves administratives. Une rencontre qui consacre le lancement de l’implantation des panneaux sur les réserves identifiées et immatriculées.
«Nous avons trouvé nos réserves dans un état piteux, dans un flou total », a lancé Arnaud Kinssi Avoundogba, le chef de l’arrondissement de Lissèzoun pour caricaturer le tableau sombre que présente le foncier dans la Commune de Bohicon. Héritier d’une telle situation en 2020, le Conseil communal ayant à sa tête le maire Rufino d’Almeida a mis en place la commission d’identification et immatriculation des réserves administratives présidée par le premier adjoint au maire, Bertin Agbo Toglossou. Cette commission a déposé son rapport après avoir travaillé d’arrache-pied pendant deux ans. Les conclusions de ce rapport ont révélé de nombreuses irrégularités liées à la gestion foncière. «Nos réserves ont été bradées », confirme Marcellin Zohoun, président de la commission des affaires domaniales et membres de ladite commission. Pour arriver à ce constat, il a fallu assez de temps et de la méthode. Ce que la population n’avait pas compris. «Avant d’aboutir à ce résultat, plusieurs étapes ont été franchies de la mise en place de la commission aux opérations de terrain en passant par la confrontation avec les dix-neuf géomètres ayant en charge le lotissement de Bohicon puis les enquêtes sur le terrain, la réalisation des panneaux d’identification, l’installation des associations d’intérêts fonciers, le redéploiement du personnel », a décrit le maire. Pour Rufino d’Almeida, le foncier est une question sensible qu’on ne saurait traiter avec légèreté. Raison pour laquelle il a pris toutes les dispositions requises pour ne pas avoir à gérer indéfiniment des contentieux. Une fois le rapport déposé et reversé à la Secrétaire exécutive, le maire et ses adjoints ont estimé qu’il faut maintenant se prononcer sur les réserves administratives qui défraient la chronique. «L’heure a sonné de vous mettre au parfum des informations foncières à Bohicon », a clamé Marcellin Zohoun .
Une opération dirigée contre personne
«Cette opération n’est dirigée contre personne. Nous ne sommes pas là pour des individus. Nous sommes là pour Bohicon », a renchéri Arnaud Kinssi Avoundogba en ajoutant que si un conseiller de l’actuelle mandature s’y est mêlé, doit être livré au grand jour. Le maire a abondé dans le même sens en appelant les citoyens au sens du civisme. « Les réserves seront restituées dans le patrimoine de la Commune et viabilisées. Si quelqu’un sait qu’il est concerné, il peut se rapprocher des services de la Mairie. En cas d’entêtement, l’affaire sera gérée sur le champ du tribunal », a martelé Rufino d’Almeida. Norbert Guédézounmè, Elisabeth Agbossaga, Delphin Fonhan, Sylvestre Adongnibo et Germain Yaou Bokossa sont aussi intervenus pour éclairer l’opinion publique. Après ces différentes explications, la population, ayant suivi la conférence, a exprimé ses inquiétudes liées à l’impartialité de l’opération, aux éventuelles interférences politiques qui pourraient émousser les ardeurs puis au sort qui est réservé à ceux-là qui se sont installés sur des réserves administratives. A ces différentes préoccupations, le maire et ses conseillers ont été clairs. «Notre détermination est sans faille. Pour rien au monde, nous n’allons reculer », ont-ils rassuré. A l’issue de cette séance très attendue de la population, les membres du Conseil communal sont descendus sur le terrain pour poser quelques plaques sur les réserves administratives à Sodohomè.
Zéphirin Toasségnitché
(Br Zou-Collines)