Le gouvernement du Bénin passe à la vitesse supérieure s’agissant de la construction des 30 lycées techniques agricoles. Le Conseil des ministres du 15 février 2023 a marqué son accord pour la contractualisation en vue de la réalisation des études d’avant-projet sommaire et d’avant-projet détaillé ainsi que l’élaboration des dossiers d’appel d’offres pour la mise en place des Unités économiques à vocation pédagogique desdits lycées. Il s’agit de véritables incubateurs en perspective pour révolutionner l’entrepreneuriat agricole au Bénin.
La viabilité et la durabilité des 30 Lycées techniques agricoles qui seront construits au Bénin. C’est le souci majeur de l’Exécutif qui cherche les voies et moyens pour y arriver. Après l’autorisation du Conseil des ministres du 30 juin 2021 de la contractualisation pour la réalisation des études de faisabilité technique, économique et financière de mise en place des unités économiques à vocation pédagogique dans 30 lycées techniques agricoles, la séance hebdomadaire du 15 février 2023 a approuvé la contractualisation pour la réalisation des études d’avant-projet sommaire et d’avant-projet détaillé ainsi que l’élaboration des dossiers d’appel d’offres pour l’installation des Unités économiques à vocation pédagogique desdits lycées. L’idée qui sous-tend une telle option du gouvernement est de faire de ces établissements, des centres d’exploitation économique à vocation pédagogique afin de donner aux apprenants une formation de qualité aux fins d’un emploi durable dans le secteur de l’agriculture. Il s’agit aussi à travers les Unités économiques à vocation pédagogique de permettre aux lycées d’assurer, à court terme, leurs charges de fonctionnement et de financer entre autres, des mesures d’accompagnement telles que la réduction des frais d’inscription, et l’attribution de bourses mais également d’accélérer la transformation structurelle de l’économie rurale et d’offrir aux apprenants des opportunités de se former en milieu réel, avec un accent sur la pratique qui devra occuper 70% de l’emploi de temps. Au regard de la pertinence de cette option, l’on peut affirmer que cette initiative porte les gages de l’employabilité et de l’esprit d’entrepreneuriat. La décision de contractualisation prise est la preuve que le projet se déroule normalement. Les études techniques y afférentes annoncées le 30 juin 2021 étant achevées pour structurer les filières et chaînes de valeur ajoutée, les modèles d’affaires et les besoins en équipements, il est de bon ton que le gouvernement passe à une autre étape : celle autorisée en Conseil des ministres hier, et qui consiste à affiner davantage le modèle économique et le modèle de gouvernance.
Quid du modèle économique et de la gouvernance
Les 30 lycées techniques agricoles modernes seront structurés et organisés de manière à permettre la formation de véritables exploitants agricoles, dotés de compétences et aptitudes appropriées leur permettant de mettre en place et de gérer convenablement leurs propres installations. A cet effet, les lycées disposeront, en dehors des espaces d’apprentissage pratique, de grands domaines d’exploitations agricoles. De par leur potentiel, ils favoriseront une autonomie financière s’agissant du fonctionnement, à travers les Unités économiques à vocation pédagogique. S’agissant du modèle économique et de la gouvernance, l’ensemble des composantes de chaque Unité économique à vocation pédagogique sera modélisé en fonction des conditions climatiques, socioéconomiques et agricoles de chaque site pour un maximum d’efficacité et de durabilité. Mieux, les études techniques (topographiques, architecturales, géotechniques et agro-pédologiques) détaillées des diverses installations seront réalisées par site ; et un plan de progressivité de l’utilisation de l’espace, de son aménagement et des investissements à réaliser au niveau de chaque site tout en tenant compte des réalités socioéconomiques de leur lieu d’implantation sera proposé. Dans le même ordre d’idées, les espèces, souches et variétés appropriées de grande valeur et respectueuses de l’environnement seront confirmées et proposées pour maximiser la productivité, le revenu et les systèmes de cultures appropriés. Par ailleurs, un accent particulier sera mis sur les équipements modernes et les infrastructures à réaliser, ainsi qu’un modèle de gouvernance inclusif (notamment avec les Communes et les communautés) en lien avec les spécificités. L’analyse de chacun des points des études d’avant-projet sommaire et d’avant-projet détaillé ainsi que l’élaboration des dossiers d’appel d’offres laisse transparaitre qu’ils permettront d’aboutir à une modélisation optimale des Unités économiques à vocation pédagogique. Au regard de tout ce qui précède, on peut donc dire sans se tromper que tout est mis en branle pour que les échéances de lancement de ces lycées agricoles soient tenues. A travers toutes ces décisions et options, le gouvernement est non seulement engagé à réorganiser le système éducatif béninois mais aussi et surtout lancer la renaissance du sous-secteur de l’Enseignement et la formation professionnelle (Eftp) porteur d’emplois, ce qui va davantage amplifier la transformation structurelle de l’économie béninoise adossée à de ressources humaines de type nouveau.
Abdourhamane Touré