Réuni le mercredi 8 mai 2024, le Conseil des ministres a validé de nouvelles modalités d’exercice de la veille pastorale. C’était sous la présidence du chef de l’Etat, Patrice Talon.
Au Bénin, la période de la campagne de transhumance est faite d’angoisses pour les autorités administratives locales, les paysans et les éleveurs, car c’est une période qui cristallise les antagonismes entre les acteurs de ces deux sous-secteurs d’activité. Depuis 2016, le gouvernement Talon a pris à bras-le-corps ce problème et a mis en œuvre plusieurs initiatives pour gérer au mieux les campagnes de transhumances nationales et transfrontalières. Même si la transhumance au plan national, occasionne moins de dégâts que la transhumance transfrontalière, des conflits ne manquent cependant pas entre agriculteurs et éleveurs, malgré les mesures antérieurement prises pour en limiter les effets. En plus, des mesures appropriées prisent à chaque campagne, le gouvernement a décidé de réviser le décret qui organise la veille pastorale. En effet, la mise en œuvre des textes régissant cette activité a révélé des problèmes de compréhension entre acteurs impliqués dans la gestion de la mobilité du bétail au point d’entamer la confiance dans leurs rapports de collaboration, car ils n’ont pas toujours la même lecture des différentes dispositions. Le gouvernement en tenant compte de cette situation, et dans le but de promouvoir une cohabitation pacifique entre agriculteurs et éleveurs, a procédé à la relecture du décret en vigueur aux fins de préciser certaines dispositions et prendre en compte les préoccupations exprimées. Ainsi, le Conseil des ministres réuni le mercredi 08 mai 2024 a adopté de nouvelles modalités d’exercice de la veille pastorale.
Les nouvelles modalités qui encadrent la transhumance nationale
Dans sa nouvelle version, le texte encadre la transhumance nationale, organise les espaces pastoraux, crée des comités multi acteurs de concertation pour la cohésion sociale à divers échelons et définit les obligations qui incombent à chaque catégorie d’intervenants. En outre, il met en évidence l’implication des pouvoirs publics pour accompagner l’option faite de promouvoir la sédentarisation des troupeaux. A cet effet, les collectivités territoriales décentralisées prendront les mesures notamment pour : délimiter et sécuriser les espaces et couloirs pastoraux, dans le cadre des plans d’aménagement de leur territoire de compétence, garantir le libre accès aux plans d’eau naturels, procéder à un zonage pour l’accès aux ressources pastorales en fonction des usages courants, délimiter, de concert avec les différents usagers, les voies d’accès appropriées aux plans d’eau et les zones d’attente près des points d’eau où les animaux en attente seront parqués afin d’éviter la dégradation des alentours. De plus, il va permettre d’assurer ou promouvoir les cultures fourragères dans les espaces pastoraux, en vue de rendre disponible le fourrage pour les ruminants, intégrer les espaces pastoraux dans le schéma directeur d’aménagement communal, d’interdire toute activité non pastorale dans les espaces pastoraux, de promouvoir le dialogue communautaire inclusif, de favoriser la préservation des réserves naturelles, d’anticiper sur les conflits et instaurer un climat de paix et de quiétude entre éleveurs et agriculteurs et de faciliter la recherche du consensus sur les questions foncières et les moyens d’y répondre à travers des espaces de concertation foncière appropriés. Quant à l’éleveur-pasteur, il lui est fait obligation de garder de nuit le bétail sous contrôle, soit attaché, soit dans un enclos ou un parc sécurisé, quelle que soit la taille du cheptel. De même, il doit prendre les dispositions appropriées pour éviter la destruction des cultures sur pied et des produits de récolte. Pour sa part, l’agriculteur a le devoir de respecter les espaces pastoraux et les aménagements destinés aux animaux, il doit s’abstenir de provoquer leur abattage et/ou administrer des produits de nature mortifère dans des réceptacles d’eau destinés à leur abreuvage. Les manquements aux dispositions du texte font l’objet de sanctions visant à décourager tout comportement délictueux. En somme, ces mesures qui ont été prises le gouvernement du président Patrice Talon sont d’une portée sociale indéniable, car elles visent à préserver à la fois la paix et le développement des activités agro-pastorales.
Patrice Zoundé (Coll)