Les partis politiques, toutes tendances confondues, ont répondu lundi 28 février 2022, à Cotonou, à l’appel de l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip) et du Conseil électoral. Au menu des échanges, le chronogramme de l’Anip ainsi que les dispositions pratiques, pour avoir une Liste électorale informatisée (Lei) consensuelle et fiable pour les Législatives du 08 janvier 2023.
L’Agence nationale d’identification des personnes (Anip) entend réaliser la Liste électorale informatisée (Lei) en toute transparence. Dans ce souci, le gestionnaire-mandataire de l’Agence, Cyrille Gougbédji a invité les 15 partis politiques régulièrement enregistrés, à une séance d’échanges sur sa feuille de route, les travaux déjà effectués et ceux qui vont suivre. La séance tenue lundi 28 février 2022, a permis aux partis politiques d’être au parfum de la méthode utilisée par l’Anip pour dégager la première masse d’électeurs. Selon Cyrille Gougbédji, l’Anip a croisé les données du Registre national des personnes physiques (Rnpp) avec celles du fichier électoral de la Lépi qui a expiré juridiquement. L’Anip a choisi de croiser ces deux données pour retrouver les parties communes à ces sources comme les données nominatives. L’Agence est partie des critères très stricts en prenant en compte par exemple le numéro de carte d’électeur qui est commun aux deux sources de données, pour tirer la masse commune. Ensuite, elle a pris les informations nominatives. Ainsi, ce croisement a permis de sortir un certain nombre de personnes. Et ce n’est pas tout. L’Anip est allée ensuite vers une investigation décisionnelle en faisant passer cette masse de données à l’écran pour regarder la similitude entre les portraits. Sur la base de ces croisements, elle a une masse de personnes communes à ces deux sources de données. Il y a une deuxième masse de personnes qui n’ont pas pu respecter ces critères et qui laissent dans le doute. Avant de recevoir, vendredi 25 février 2022, la décision de la Cour Constitutionnelle qui fixe la date des élections législatives au 8 janvier 2023, l’Anip avait basé ses simulations sur le 26 mars 2023 pour dégager les effectifs. Les résultats de cette simulation révèlent qu’une masse de 2 889 214 personnes étaient communes aux deux sources de données. Ensuite, il y a une deuxième masse de personnes qui est de 3 565 867 si on prend pour référence le 26 mars 2023. Ces personnes sont celles pour lesquelles, il faudra avoir un complément d’informations et qui devront préciser leur centre de vote. L’Agence a décidé de les renvoyer pour confirmation et complément de dossiers. Il faut signaler à ce niveau que, comme le Ravip est une opération qui s’est déroulée de façon postérieure au fichier national électoral et continue de se dérouler, il y a certainement des personnes qui vont échapper à ce croisement.
Une campagne pour complément d’informations prévue
A l’issue du croisement entre le fichier électoral existant et le Rnpp, il résulte un résidu dans le registre. Ce registre doit préciser l’identité électorale pour qu’elle puisse figurer sur la Léi. Pour cela, il y aura d’ici deux à trois semaines, l’affichage de la liste de cet effectif résiduel dans les communes, arrondissements, villages et postes de vote pour amener les gens à aller compléter les informations. Cette campagne va durer 30 jours.
Vers un Ravip supplémentaire en 60 jours
Parallèlement à ces dispositions, il y aura un redéploiement du mécanisme du Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip) dans les arrondissements et villages pour permettre à ceux qui ne s’étaient pas enregistrés de le faire. Cette opération va durer 60 jours. Après, l’Anip va traiter toutes ces données afin de rendre disponible la Lei provisoire à 120 jours des Législatives de 2023. Les citoyens seront ensuite appelés à vérifier leurs données avant que la Léi définitive ne soit éditée. Pour ce faire, l’Anip a sollicité la contribution des partis politiques pour que les populations soient informées et fassent le déplacement à chaque fois qu’elles vont être sollicitées. Après l’exposé de l’Anip, les représentants des différents partis ont fait des observations, des recommandations et exprimé des inquiétudes. Cyrille Gougbédji a, en présence du président du Conseil électoral Sacca Lafia, répondu aux diverses préoccupations.
Wilfrid Noubadan