A l’état civil Goudou Prisca Estelle, Sadky Zozo Pia Pia est une jeune artiste rappeuse. Elle vient de lancer un nouveau single intitulé «Nandawé». Dans cet entretien accordé à notre rédaction, elle évoque les raisons de ses années d’absence et ses projets notamment son deuxième album qui s’annonce.
Le Matinal: Comment et quand vous est venue cette envie de faire carrière dans la musique?
Sadky: J’ai commencé ma carrière professionnelle en 2006, mais déjà depuis le collège je faisais des interprétations. Plus jeune, j’avais choisi la musique et le droit. En grandissant, le choix s’est imposé de lui-même et la musique a pris la priorité.
On a constaté votre absence sur la scène musicale depuis quelques années. Qu’est-ce qui s’est réellement passé?
Vous savez dans la vie, il faut se donner ds priorités. J’ai été absente parce que j’avais besoin de temps pour m’occuper de mon centre de formation et aussi mon Ong (Kerya) qui s’occupe de la formation des jeunes filles desscolarisées dans le domaine du stylisme et de la couture.
Vous venez de lancer un nouveau single intitulé «Nandawé». Parlez-nous de ce morceau
«Nandawé», c’est une déclaration d’amour que je fais à mon complice qui est devenu mon mari et mon privilégié. C’est aussi une chanson que je dédie à tous mes fans qui après avoir tant cherché une stabilité sentimentale, ont fini par trouver l’amour. C’est une œuvre enregistrée sur un rythme de réjouissance d’Abomey (Zinli) mélangé avec de la musique moderne.
Un nouveau single annonce sûrement un nouvel album, le deuxième de votre carrière. Après ce lancement, quelle sera la suite en matière de votre carrière musicale?
Évidemment, c’est un album presque fini et comme vous l’avez constaté, nous commençons et faisons ainsi la promotion. Il s’en suivra la deuxième phase du projet «la patrouille» de Sadky qui est une tournée de spectacle qui a commencé depuis une année.
Quels sont les thèmes que vous abordez et les rythmes que vous pratiquez dans vos diverses productions?
Je suis dans l’afrobeat, un mélange du rap et des rythmes africains. Sadky aborde tous les sujets notamment l’amour et la société sans tabou. Le seul domaine que je n’aborde pas est la politique.
Que pensez-vous de l’état de la musique féminine au Bénin à nos jours?
Les femmes travaillent et la musique évolue aussi beaucoup, mais nous avons peu de soutiens et avons besoin d’être plus promues. Surtout nous les femmes rappeuses ne sommes pas du tout insérées dans les programmes ( une politique qui nous classe).
Quelles sont les difficultés rencontrées dans votre carrière et pensez-vous qu’il est facile pour une femme de réussir dans sa carrière musicale au Bénin?
Ce n’est pas du tout facile de réussir déjà dans la vie et encore moins dans la musique. Pire en tant que femme c’est difficile si tu n’as pas toi-même les moyens de te promouvoir. Il y a beaucoup de harcèlement sur tous les plans et surtout quand tu es mariée et que ton homme est connu, on te met hors de tout car on aimerait bien t’avoir célibataire afin d’espérer avoir un rendez-vous avec toi. Moi personnellement depuis que je suis mariée, tous ceux qui se disaient vouloir m’aider ont pris la tengeante et ne veulent plus m’aider à promouvoir ma musique.
En dehors de la musique, vous avez sûrement d’autres projets sur lesquels vous intervenez. Parlez-nous un peu de ces initiatives.
J’ai la chance d’avoir un autre métier qui est la mode, mais en ce moment précis tous mes projets tournent autour de ma musique et de mon prochain album.
Sadky est mariée et mère d’enfants. Comment arrivez-vous à concilier la vie professionnelle, la musique et la vie familiale?
Je suis mariée selon les règles de la tradition béninoise et mère de plusieurs enfants. Non, c’est très difficile de concilier ménage et boulot mais on essaie de s’organiser et de faire des sacrifices s’il le faut et on se confie à Dieu.
Quel est cet artiste qui représente pour vous un modèle?
Mon artiste préféré est le fondateur du rythme Soyoyo, Robinson Sipa. Je l’aime bien et j’aime sa musique.
S’il vous était donné un bâton magique pour changer quelque chose sur le plan musical au Bénin, que feriez-vous?
Il y a assez de chantiers sur lesquels nous devons travailler, beaucoup de choses à améliorer dans l’industrie musicale béninoise généralement et chez les femmes en particulier. De l’étape de la production, à la promotion en passant par le volet rentabilité ou business, la tâche s’annonce énorme.
Votre mot de fin à l’endroit de vos fans.
Merci à vous pour votre travail. Merci à mes fans et à tout ceux qui aiment ma personnalité. Je vous reviens très bientôt avec beaucoup de surprises.
Propos recueillis par Mohamed Yasser Amoussa (Coll)