Taxés de vendus, d’opposition fabriquée ou encore d’autres noms d’oiseaux, l’ancien ministre de la Culture, Paul Hounkpè, et la Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) peuvent se réjouir d’avoir montré le bon chemin non seulement au peuple béninois mais surtout à toute la classe politique. La rencontre d’hier, mercredi 2 septembre 2021 entre le président Patrice Talon et son prédécesseur Yayi Boni prouve à suffisance que les leaders, militants et sympathisants Cauris sont de vrais visionnaires.
Yayi Boni et Patrice Talon ont enfin fumé le calumet de la paix. Mercredi 22 septembre 2021, les deux présidents se sont rencontrés à la Présidence de la République. Les belles images du Palais de la Marina témoignent de ce que seules les montagnes ne se croisent jamais. Les hommes, quel que soit la divergence, ils finissent toujours par se rencontrer un jour pour faire la paix. C’est ce qu’avait compris le parti Force cauris pour Bénin émergent (Fcbe), son président, Paul Hounkpè, et les divers autres leaders dont Rufin Nansounon, Alassane Soumanou, Idrissou Bako et Garba Yaya en saisissant la main tendue du président Talon. Il est heureux de constater que l’ex-chef de l’Etat revienne enfin en de meilleurs sentiments et sur la piste qu’avait privilégiée la Fcbe : le dialogue comme clé pour éviter les conflits. De l’obtention du récépissé d’existence légale du parti à leur participation aux élections municipales et présidentielle en passant par la participation au dialogue politique, les responsables de la Force cauris pour un Bénin émergent ont toujours clamé partout que pour l’avenir de la nation, il faut privilégier le dialogue. A l’époque, Yayi Boni les avait blâmés pour cette option qui aurait permis au pays d’éviter les conflits pré et post électoraux avec leurs corolaires. Il était foncièrement contre le fait qu’ils remplissent les formalités d’existence légale du parti au Ministère de l’intérieur. Il a également pesé de tout son poids pour les empêcher de participer au dialogue politique qui a quand-même permis l’avènement de la loi d’amnistie qui a fait libérer des prisonniers politiques et favoriser son retour au pays après les évènements malheureux de 2019. Pour enfoncer le clou, Yayi Boni est allé jusqu’à démissionner de la présidence d’honneur du parti Fcbe pour créer un autre parti d’opposition, « Les démocrates ». La suite, nous la connaissons: des soulèvements à la veille de la dernière élection présidentielle qui se sont soldés par des pertes en vies humaines tant du côté de la population que des forces de l’ordre, la destruction de biens publics comme privés et des incarcérations.
Aujourd’hui, Boni Yayi qui est resté à s’opposer à toute discussion avec Patrice Talon (on se rappelle de son attitude à l’époque où il était rentré au pays avec une délégation de la Cedeao) créé la surprise. Il s’est rendu au Palais de La Marina pour rencontrer son successeur afin d’échanger sur la décrispation de la tension politique. Au sein de la population, il faut l’avouer, Yayi Boni n’a pas été ovationné pour avoir accepté rencontrer Talon. On note par endroits des sentiments d’indifférence et ailleurs une sorte de déception. Non pas que les gens sont contre le dialogue entre les deux personnalités mais ils se demandent pourquoi tout ça pour ça ? A cette question, on conclut que Yayi a fini par donner raison à ses anciens collaborateurs aujourd’hui leaders du parti Fcbe qui a un moment donné ont refusé de mettre le pays à feu et à sang en optant pour le dialogue et en tentant l’avènement de l’alternance par les urnes. On n’a plus besoin d’aller du dos de la cuillère. C’est Paul Hounkpè et ses pairs qui ont toujours eu raison. C’est aussi le président Patrice Talon qui a raison de persister que les réformes sont nécessaires pour laisser un héritage durable à la postérité. Maintenant que les dés sont jetés, il faut jouer la carte de la franchise et de l’inclusion pour éviter de replonger dans les travers d’un passé récent.
Serge Adanlao