- 104 affaires transmises à la Criet
Créée en 2006 au Bénin pour recueillir, analyser, enrichir et diffuser du renseignement financier dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux, la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) a fait du chemin. Le président, Abdou Rafiou Bello, dans une interview exclusive accordée au journal Le Matinal, a dressé le bilan. A en croire de la Cellule, de 2019 à 2024, 1631 dossiers ont été traités dont 104 ont été transmis au Procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).
Outre les dossiers transmis à la juridiction spéciale, il est à retenir que 850 dossiers ont fait l’objet de partage avec la Direction générale des impôts (Dgi), la Brigade économique et financière (Bef), la Brigade criminelle et le Centre national des investigations numériques (Cnin) (Ex-Ocrc).
« En 2024 par exemple, les rapports partagés avec la Direction générale des impôts lui ont permis de procéder à des redressements fiscaux et de récupérer près 4,9 milliards de FCfa auprès des contribuables indéliquats », a révélé le président Abdou Rafiou Bello.
Toujours en termes de bilan, le patron de la Centif a précisé que la Cellule est restée à l’avant-garde de toutes les initiatives prise dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux au Bénin. « Le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux qui était embryonnaire au début des années 2010 a gagné en maturité grâce à l’engagement politique fort du gouvernement qui depuis 2016 a renforcé la Centif, principal maillon dudit dispositif, non seulement en lui donnant les ressources nécessaires mais aussi et surtout en mettant en place un cadre légal et institutionnel largement conforme aux normes internationales », a-t-il confié. De façon précise, les actions de la Centif au cours des 19 dernières années ont été décomposées en trois phases. Les premières mandatures ont formé, sensibilisé et éduqué afin de faire prendre conscience du phénomène de blanchiment d’argent. La deuxième phase a permis de mettre en place les outils et surtout d’assurer la conformité de la place financière béninoise aux normes internationales. La troisième phase qui se poursuit est celle du renforcement de l’efficacité et de la modernisation de la Centif.