Le samedi 6 août 2022, une annonce majeure a été faite depuis le quartier Adjina à Porto-Novo. Il s’agit du dévoilement d’un projet de mariage entre le Parti du renouveau démocratique (Prd) et l’Union progressiste (Up) en vue de concrétiser le vœu pieu de la Remontada du parti arc-en-ciel. Cette volonté affichée par les ténors des deux formations politiques de la mouvance présidentielle ne sera pas sans conséquences sur les élections législatives de janvier 2023.
La mise en œuvre de l’un des axes stratégiques retenus dans le document de politique adopté lors du 5ème congrès ordinaire du Parti du renouveau démocratique (Prd) agite l’opinion nationale et internationale depuis la semaine écoulée. En vue de la concrétisation de l’axe n°3 dudit document de politique relatif au renforcement du partenariat avec les acteurs politiques et à l’amélioration des relations de coopération au sein de la mouvance, le Prd s’apprête à sauter dans les bras de la plus grande formation politique du Bénin. Cet acte qui fait grand bruit, ne sera pas sans impacts sur les Législatives de janvier 2023. Si ce projet de mise ensemble aboutissait, certaines figures de proue du Prd dont Charlemagne Honfo, pourraient retrouver le chemin de l’Hémicycle pour siéger en qualité de la 9ème Législature. Même si le président Adrien Houngbédji et les siens exigent un accord pour sceller le mariage en temps opportun, il n’est pas superfétatoire de rappeler qu’en politique, il n’y a pas d’acquis. Le protocole d’accord peut être remis en cause à tout moment au regard des enjeux du moment au sein de l’Up et au grand dam des militants « tchoco-tchoco » qui verront ainsi leur rêve de retourner au Parlement compromis à jamais. Au cas où par extraordinaire le contenu de l’accord était respecté, et que les anciens fiefs du Prd lui étaient concédés à travers les positionnements des militants comme têtes de listes, le dernier mot reviendra à la base pour trancher. Dans ce cas, les communiqués de presse ventilés et les négociations conclues peuvent ne pas avoir d’impact sur le ressenti des militants à la base qui, comme en 2016, pourraient voter contre le choix du leader charismatique Adrien Houngbédji, du bureau politique et de la Direction exécutive nationale du parti. Dans ce cas de figure, c’est le Bloc républicain (Br) qui pourrait s’enorgueillir. Les cadors du parti au cheval blanc cabré dans l’Ouémé et le Plateau, anciens fiefs du Prd pourraient se frotter les mains car ils bénéficieraient du vote sanction contre l’inconstance de Maître Adrien Houngbédji qui a vendu du vent pendant des années à ses compagnons à travers une possible remontada. Les jeunes du Br comme Herman Dimitri Adankpo et autres pourraient ainsi obtenir le précieux sésame qui fera d’eux, des membres du prochain Parlement. L’un comme dans l’autre des cas, le Prd est contraint de procéder à un mariage avec un grand parti de la mouvance pour espérer voir quelques militants retourner à l’Assemblée nationale. Ne pas emprunter ce boulevard sera faire preuve d’irréalisme politique qui pourrait être définitivement fatal pour le parti arc-en-ciel.
Serge Adanlao