Le Matinal : Quelle lecture faites-vous de ce verdict qui condamne lourdement votre client ?
Me Barnabé Gbago : C’est un procès qui ne tient pas compte du tout de ce qui a été élucidé à la barre. La Cour a instruit uniquement à charge.
Dans son réquisitoire, le procureur spécial a balayé tout argumentaire tendant à disculper le Pr Joël Aïvo. Il a reconstitué les faits et établi la culpabilité de votre client. Cette posture du ministère public n’a-t-elle pas été déterminante dans la condamnation de votre client ?
La démonstration du procureur spécial a été scrupuleusement suivie par les membres de la Cour. Cela démontre plutôt l’absence d’indépendance des juges du siège. Nous remarquons qu’à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), les réquisitions du procureur spécial ont toujours été suivies à la lettre.
Comptez-vous faire appel du jugement ? Si non, pourquoi ?
Doit-on faire appel d’une telle décision ? Le collège des avocats décidera de ce qu’il faut faire. Mais d’ores et déjà, les plaidoiries des avocats tendent à être prises comme du beurre. Est-il encore utile d’aller perdre son temps en appel ?
D’aucuns estiment que la condamnation de votre client est un boulevard pour aboutir à la grâce présidentielle. Etes-vous du même avis ?
Des rumeurs tendent à l’accréditer. Mais pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple ?
Doit-on envisager un pareil scénario pour RéckyaMadougou ?
Joël Aïvo et RéckyaMadougou : sans commentaires.
Propos recueillis par Gabin Goubiyi