L’étau s’est resserré depuis quelques jours autour des cybercriminels communément appelés « gayman ». L’Office central de répression de la cybercriminalité (Ocrc) semble décidé à enrayer le phénomène qui s’est développé à un rythme inquiétant ces dernières années. Face à cette détermination, certains esprits retors en panne d’arguments, ont choisi de verser dans la délation.
La croisade contre les cybercriminels, intensifiée depuis quelques jours par l’Office central de répression de la cybercriminalité (Ocrc) avec à la clef, l’arrestation massive des adeptes de cette pratique répréhensible, semble agacer une frange de compatriotes. Incapables de contenir leur état d’âme, ces derniers donnent de la voix via divers canaux digitaux pour non seulement dénoncer les arrestations opérées, mais aussi et surtout appeler à la clémence vis-à-vis des artificiers de cette pratique mis aux arrêts. Pour justifier leur indignation contre la traque, les dénonciateurs se fendent d’arguments aussi saugrenus les uns que les autres. D’aucuns prétendent que cette campagne n’est pas opportune parce que les cybercriminels, de leur point de vue, ne constituent pas une menace pour le pays. Ceux qui soutiennent cette appréhension des choses, avancent que la cible des activités des cybercriminels est étrangère et que les nationaux ne se retrouvent pas dans leur viseur. Pour d’autres, l’activité constitue une réponse au chômage ambiant, une parade à la délinquance et à la déperdition d’une frange de la jeunesse. D’autres encore estiment que l’Etat à mieux à faire que de livrer la guerre à cette filière qui nourrirait une grande partie de la population. Ces derniers appellent l’Etat à exhiber la même détermination et le même engouement à l’endroit des autorités qui se rendent coupables de détournement et de prévarication de ressources publiques. Ces arguments de bas étage et totalement impertinents sont symptomatiques d’une misère intellectuelle criarde qui mérite réflexion. Au demeurant, ils traduisent la justesse de l’opération. En effet, à les lire, l’on a comme impression que certains compatriotes ont légitimé la cybercriminalité qui se définit pourtant comme l’ensemble des activités illégales effectuées par l’intermédiaire d’internet. La cybercriminalité est et demeure une infraction pénale prévue et punie par la loi. Nul n’étant censé ignorer la loi, les auteurs qui s’adonnent à la pratique, ne sauraient ignorer le caractère répréhensible de leur acte. Le bénéfice tiré de l’infraction ou la pseudo-parade au chômage qu’on tente de lui conférer, n’enlève rien à son caractère criminel. La pratique est combattue et réprimée sous d’autres cieux, avec relativement plus d’énergie et de virulence que ce qui fait piailler des moineaux par ici. À moins de verser dans la diversion ou la mauvaise foi, un citoyen empreint d’un brin de lucidité et d’objectivité, devrait reconnaître et saluer la traque qui est menée contre une pratique à laquelle l’omerta collective a dressé le lit.
Gabin Goubiyi