(Lire les explications du Président de l’Ars)
Invité sur le plateau de Bénin Tv, le président de l’Autorité de régulation du secteur de la santé (Ars), Dr Lucien Dossou Gbété, a éclairé l’opinion sur le décret n°2025-481 du 23 juillet 2025 relatif à la sécurité des patients au Bénin. Il a précisé les obligations désormais imposées aux établissements de santé, publics comme privés, et annoncé la dématérialisation complète des procédures à compter du 1er janvier 2026.
La sécurité des patients et le respect de leurs droits, sont des préoccupations majeures pour le gouvernement qui y met un point d’honneur. La question a d’ailleurs fait l’objet du décret nº2025-481 du 23 juillet 2025 portant réglementation du dispositif pour la sécurité des patients en République du Bénin notamment dans les structures privées de santé. A en croire Dr Lucien Dossou Gbété, président de l’Autorité de régulation du secteur la santé (Ars), ce décret visé à ce qu’un patient rencontre des services de santé de qualité partout où il se rend pour des soins. Il concerne aussi bien les établissements hospitaliers que ceux de premier contact comme un cabinet de soin infirmier, une maternité isolée etc. « L’objectif est de sécuriser les soins donnés aux patients » a-t-il insisté. Par ailleurs, poursuit-il, le principal but de ce décret est la recherche de la qualité. « L’un des dogmes de la qualité est d’écrire tout ce qu’on fait de manière simple et claire. On ne doit faire que ce qui est écrit » a laissé entendre le l’invité de Alain Sotchoumè et Yasmine da Matha sur le plateau de Bénin Tv. Il ne s’agit nullement contrairement à certaines allégations, de confiner le professionnel de santé dans une certaine bureaucratie. Pour l’Ars, dira Lucien Dossou Gbété, ces griefs contre le décret ne sont rien d’autre que l’expression d’une résistance au changement. Il a expliqué qu’en travaillant sur la réforme du secteur de la santé, la résistance a été identifiée comme un élément incontournable avec lequel il faudra compter. Dès lors, l’Ars dit n’avoir pas été surprise par ces critiques contre les nouvelles exigences. Il s’agit pour Lucien Dossou Gbété, d’une peur qu’il faudra dépasser parce qu’en intégrant les réformes, les préjudices subis par les patients seront sensiblement réduits, de même que la mortalité maternelle. Par ailleurs les reformes auront le mérite de rendre les patients plus confiants dans les services de santé.
Des constats préalables au décret
Dans ses explications Lucien Dossou Gbété fera savoir que dans la démarche des réformes en cours dans notre pays, notamment dans le secteur de la santé, il y a eu une commission technique chargée des réformes et ensuite le comité de mise en œuvre desdites réformes. « Ces deux entités ont travaillé à identifier les faiblesses qu’il y avait » a confié le président de l’Ars qui a fait observer qu’au nombre des constats relevés, figure la qualité des soins qui était très faible et inégalement répartis que ce soit dans le secteur public que dans le secteur privé. « Il y avait que les patients durant la recherche de soins de santé étaient exposés à des préjudices, exposés à des complications qui n’ont aucun lien avec le problème qui les a amenés dans le secteur de la santé ». Par ailleurs pour Lucien Dossou Gbété, il a été observé que beaucoup de femmes perdaient la vie en voulant la donner. L’une des réponses pour corriger le tir a été la mise en place de l’Autorité de régulation du secteur de la santé qui avait pour mission de veiller à ce que le citoyen en quête de soin, bénéficie de soins de santé de qualité et que la sécurité sanitaire soit progressivement améliorée dans le pays. A en croire le président de l’Ars, la sécurité des patients a été l’un des trois principaux dispositifs identifiés par l’institution pour asseoir une meilleure gestion du secteur de la santé au Bénin.
Vers un secteur sanitaire totalement dématérialisé
Sous l’impulsion de l’Autorité de régulation du secteur de la santé (Ars), le Bénin franchit une nouvelle étape dans la modernisation de son système sanitaire. Le président de l’Ars, Dr Lucien Dossou Gbété, annonce une transformation profonde axée sur la dématérialisation des procédures. « Nous faisons un travail de rattrapage de plusieurs décennies, mais il est essentiel », explique-t-il. Une plateforme numérique, en cours de finalisation, permettra bientôt aux formations sanitaires de déposer leurs documents, de recevoir les notifications de l’Ars et d’échanger en toute sécurité, sans recours au papier. Cette innovation, conçue en partenariat avec l’Autorité de protection des données personnelles (Apdp), garantira la confidentialité des informations médicales et administratives.
Une réforme effective dès le 1er janvier 2026
À compter du 1er janvier 2026, tous les établissements de santé, publics comme privés, devront avoir intégré la culture de la sécurité des patients et adopté le fonctionnement digital. L’Ars procèdera alors à des évaluations sur la base d’outils harmonisés et d’un processus d’auto-évaluation déjà engagé depuis mars 2024. « Nous avons déjà reçu près de 1900 auto-évaluations », précise le Dr Gbété. L’objectif n’est pas de sanctionner mais d’accompagner : les structures conformes seront classées “niveau 1”, tandis que celles présentant encore des écarts bénéficieront d’un plan d’amélioration continue. Pour le président de l’Ars, cette phase marque une véritable révolution dans la gestion de la qualité et de la sécurité au sein des formations sanitaires béninoises.
Qualité des soins et accessibilité pour tous
Revenant sur la question de la qualité des soins, souvent jugée coûteuse, le Dr Dossou Gbété rétablit une vérité : « Ce n’est pas la qualité qui coûte chère, c’est la non-qualité. » Selon lui, les erreurs de diagnostic ou les traitements inadaptés entraînent des dépenses bien plus lourdes, surtout pour les populations modestes. Dans cette logique, la mise en œuvre prochaine de l’assurance maladie obligatoire constitue un pas décisif pour l’accessibilité des soins. Le président de l’ARS invite les promoteurs de cliniques à se préparer sereinement et à s’approprier les outils de régulation disponibles, afin d’offrir à chaque patient des services sûrs et conformes aux standards modernes.
Les professionnels de santé apprécient le décret
Dans le rang des professionnels de la santé, le décret n°2025-481 du 23 juillet 2025 relatif à la sécurité des patients au Bénin est plutôt bien perçu. A en croire Annick Nonohou Agani, juriste chercheur en droit humain, l’article 11 précité établit le caractère obligatoire de la mise en œuvre de ce décret. Dès lors, toute clinique qu’elle soit publique ou privée doit travailler à améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients au risque d’être exposée à la rigueur de la loi. Pour le Dr Philippe Lawson, promoteur de la clinique « Les Grâces », ce décret permet aux structures privées de santé de mieux exprimer leur art. « Ce décret protège désormais les patients et protège également les professionnels de santé que nous sommes » dira pour sa part, Dr Hafid Osseni Assani promoteur du Centre médical « Le tandem ». Déjà, l’Association des cliniques privées du Bénin s’active pour qu’au 31 décembre 2025, l’ensemble de ces cliniques mutualisent leurs efforts afin de répondre aux exigences de ce décret.
Gabin Goubiyi




















