Le Bénin prévoit déployer 2000 hommes pour la future force multinationale de soutien à la sécurité en Haïti (Mmss). L’objectif de ce soutien est de renforcer la relation bilatérale entre Haïti et le Bénin.
Le Bénin veut réaffirmer ses liens avec Haïti en participant à la future force multinationale. Il a proposé l’envoi de 2000 hommes pour aider Haïti à freiner la spirale de violence. Ils sont à cet effet, plusieurs milliers de policiers kényans et béninois attendus en Haïti dans les prochaines semaines pour tenter de mettre fin à la toute-puissance des bandes armées qui terrorisent la population. Ce déploiement à en croire José Pliya, chargé de mission du président Patrice Talon aux arts et à la culture est un geste d’entraide et de solidarité qui vient resserrer le lien qui existe entre les deux pays frères en matière de culture. « Le vaudou, c’est le lien mystique, spirituel, puissant entre le Bénin et Haïti », va-t-il rappeler. Pour lui, ce lien permet aux Haïtiens quand ils sont au Bénin, d’avoir une connexion immédiate, presque ineffable entre les Haïtiens et les Béninois. Brice Ahounou, anthropologue franco-béninois, trouve quant à lui, assez exceptionnelle cette démarche mais met un bémol. Pour lui, cette offre du Bénin à Haïti plonge dans une incertitude qui ne dit pas son nom. « Pourquoi ne pas penser renforcer, par exemple, les hommes en armes qui sont en Haïti et qui peuvent faire face aux gangs ? Donc voilà, c’est cette chose-là qui est un peu curieuse, on ne comprend pas très bien. En fait, le scénario est extérieur, c’est ce que disent les Haïtiens. Le grand metteur en scène de cette affaire, c’est Washington, quelque part, et ses alliés », déclare-t-il. Le Bénin, faut-il le rappeler n’est pas à son premier geste d’aide solitaire envers le Haïti. Il est déjà venu en aide aux Haïtiens auparavant. Ce fut le cas lors du tremblement de terre de 2010. Le Bénin a accueilli et pris en charge les études d’une centaine d’étudiants haïtiens.
Estelle Vodounnou