Rentrée solennelle du barreau du Bénin : Sous le signe de l’indépendance de l’avocat

L’Ordre des avocats du Bénin réunis au sein du Barreau a effectué sa rentrée solennelle au titre de l’année judiciaire 2024-2025 le vendredi 29 novembre 2024. L’événement qui a eu pour cadre la Maison de l’avocat à Cotonou, a connu, outre la présence des membres du barreau, celle de diverses personnalités dont l’actuel Garde des sceaux, Yvon Détchénou, ancien bâtonnier de l’Ordre.

L’année judiciaire 2024-2025, prend officiellement ses marques au niveau du Barreau du Bénin après celle de la Cour suprême le vendredi 18 octobre 2024. L’instance faîtière de ces professionnels de droit qui sont commis au conseil, à l’assistance et à la représentation des clients en justice, a effectué sa rentrée dans une ambiance empreinte de solennité et de gaité. Une série d’allocutions ont ponctué la cérémonie. D’abord celle du président du comité d’organisation, Me Brice Houssou qui a souhaité la bienvenue à l’assistance et remercié les autorités pour avoir rehaussé de leur présence, l’éclat de l’événement. A sa suite, Me Claude Folly Adama, Bâtonnier de l’ordre des avocats du Togo,  représentant le président de la conférence des bâtonniers de l’Union économique et monétaire Ouest-Africaine (Uemoa), s’est dit ravi de faire acte de présence à la manifestation. « Au nom du président de la conférence, je tiens à féliciter votre barreau et à demander à tous les confrères du Bénin, de se comporter comme membres d’un seul barreau, le barreau de l’Uemoa. » a-t-il invité avant de marteler que l’indépendance de l’avocat, est l’essence même de l’existence du métier. Représentant le président de la Cour suprême, Etienne Fifatin, va livrer les réflexions de la plus haute juridiction du Bénin en matière judicaire sur la problématique de la rentrée solennelle du Barreau : « L’indépendance de l’avocat et la consolidation de l’Etat de droit ». Il se félicitera de la collaboration institutionnelle exemplaire entre la Cour suprême et le Barreau du Bénin. Dans son adresse, Yvon Détchénou, Garde des sceaux, ministre de la justice et de la législation s’est dit honoré de l’invitation qui lui est faite d’assister à cette cérémonie. « Cette cérémonie est l’occasion parfaite pour que vous exprimiez les idées novatrices et toutes les observations qui sortent de vos activités et que vous puissiez à ce moment participer à la  réflexion générale sur le processus judiciaire et le système judiciaire ». Bien qu’étant ancien bâtonnier de l’Ordre, Yvon Détchénou dit ne pas vouloir « s’immiscer dans  les discussions ordinales entre confrères. » Toutefois, il a partagé, quelques idées au sujet des réformes initiées par l’Etat au niveau du secteur judiciaire et exposé les enjeux de ces réformes. « C’est à travers votre critique, votre regard indépendant, votre regard libre d’esprit et constructif que nous allons mesurer la véritable efficacité des réformes et du développement de la justice », a martelé le Garde des sceaux qui n’a pas manqué d’inviter le barreau à jouer pleinement sa partition. Une partition qui aurait été mieux jouée si le Barreau était associé aux réformes, a regretté, Me Angelo Hounkpatin, Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Bénin. Dans son discours de lancement de la rentrée qui a pris l’allure d’un réquisitoire, le professionnel de droit, a démontré comment les avocats jouent leur partition en dépit des multiples pressions et des nombreuses violations auxquels ils sont sujets. Il a insisté sur l’indépendance de l’avocat à laquelle l’Etat doit œuvrer car dira-t-il, sans cette indépendance, il n’y a pas de justice, ni d’Etat de droit. « L’indépendance de l’avocat doit être affirmée envers et contre tous. » a-t-il indiqué. Signalons que cette cérémonie a également consacré la remise de prix aux trois lauréats de l’édition 2024 du concours de plaidoirie.

Gabin Goubiyi