Le gouvernement a trouvé la recette pour la sauvegarde de la culture dans les aires socioculturelles. En séance du mercredi 31 janvier 2024, le Conseil des ministres a acté la création d’agences de sauvegarde de la culture dans les aires socioculturelles en République du Bénin.
Quatre agences sont créées pour la sauvegarde de la culture dans des aires socio-culturelles. Il s’agit de l’Agence de sauvegarde de la culture Adja-Tado ; l’Agence de sauvegarde de la culture Yoruba ; l’Agence de sauvegarde de la culture du Grand Borgou et l’Agence de sauvegarde de la culture des Montagnes. L’acte a été pris par le Conseil des ministres en sa séance du mercredi 31 janvier 2024. Constituées sous la forme d’établissement public à caractère social et scientifique, elles auront pour mission principale d’élaborer, sur la base des orientations du gouvernement, des plans de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, en liaison avec les communautés, groupes et/ou individus le cas échéant. Elles se chargeront également d’assurer leur mise en œuvre dans la perspective d’améliorer leur contribution au développement socioéconomique du pays. Elles ne disposent pas de territoires physiques de compétence mais couvrent plutôt des espaces socioculturels. En effet, le Bénin dispose d’un riche patrimoine culturel matériel et immatériel important qui peut être le socle d’une politique socio-économique et culturelle appréciable. Constitué des traditions et expressions orales y compris les langues, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers, le savoir-faire lié à l’artisanat traditionnel, le patrimoine culturel immatériel, sa sauvegarde et sa perpétuation est plus ou moins structurées dans certaines aires géographiques du Bénin. Pour corriger le tir, le gouvernement Talon a donné un coup d’accélérateur à la politique de valorisation du patrimoine culturel en 2016. Pour donner un sens et un encadrement législatif, l’Exécutif a fait adopter par l’Assemblée nationale, le 14 octobre 2021, la loi N° 2021-09 du 22 octobre 2021 portant protection du patrimoine culturel en République du Bénin. Il s’agit en effet, d’un dispositif législatif de 164 articles organisés en 20 chapitres qui sont inclus dans 08 titres qui, outre la protection du patrimoine, intègre des préoccupations nouvelles comme la circulation des biens culturels, leur transfert illicite, la protection des données informatiques liées au patrimoine culturel, la promotion du mécénat culturel et l’auto-assurance de l’État pour les biens culturels etc. C’est dans cette dynamique que s’inscrit la reconnaissance de la chefferie traditionnelle validé lors de la révision de la Constitution en 2019. En créant les agences de sauvegarde de la culture dans les aires socioculturelles en République du Bénin, le Bénin vient de faire un pas supplémentaire dans la protection et la valorisation de son patrimoine culturel.
De vrais outils
Ces agences sont constituées sous la forme d’établissement public à caractère social et scientifique. Leur mission principale est d’élaborer, sur la base des orientations du gouvernement, des plans de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, en liaison avec les communautés, groupes et/ou individus le cas échéant. Elles se chargeront également d’assurer leur mise en œuvre dans la perspective d’améliorer leur contribution au développement socioéconomique du pays. La création de ces agences vise à promouvoir la mise en valeur des éléments constitutifs du patrimoine des aires concernées, notamment les traditions et expressions orales, les arts de spectacle, les pratiques sociales, les rituels, les événements festifs, les connaissances se rapportant à la nature et à l’univers ainsi que les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel pour autant qu’ils ne contreviennent pas aux lois et règlements en vigueur. Ce sont de vrais outils ou structures de sauvegarde du patrimoine culturel et du patrimoine culturel immatériel que le gouvernement s’emploie ainsi à mettre en place. Il faut saluer cette décision qui traduit la mise en œuvre des dispositions de l’article 10 de la Constitution du Bénin qui confère à l’Etat le devoir de sauvegarder et de promouvoir les valeurs nationales de civilisation tant matérielles que spirituelles, ainsi que les traditions culturelles. Cette décision a son ancrage dans l’action politique entamée depuis 2016 par le président Patrice Talon. L’initiative s’inscrit dans la cohérence globale des projets et réformes structurelles du Pag dans ses volets arts et culture. C’est un autre chaînon de la vision « Bénin révélé » qui est mis en œuvre car ces agences contribueront à faire des potentialités artistiques et culturelles du Bénin, un levier de développement touristique et de création de richesse et d’emplois. L’initiative traduit l’optimisation du travail en cours pour la maîtrise du narratif, la réappropriation du patrimoine culturel et la révélation du Bénin aux Béninois et au monde entier. A travers les fruits de leur opérationnalisation, ces quatre agences favoriseront l’élargissement de l’offre touristique à travers la valorisation du patrimoine culturel immatériel. Il s’agira à travers cette initiative, la mise à contribution des traditions, us et coutumes dans la promotion du dialogue interreligieux et de la cohésion sociale.
Abdourhamane Touré