Engagé dans une politique très ambitieuse de développement touristique, le Bénin s’est fixé une ambition et une vision soutenues par des investissements massifs de plus de 600 milliards de francs Cfa dans le secteur pour le compte du quinquennat 2021-2026. Reçu dans l’émission « Pag 2021-2026 : Reddition de comptes », le jeudi 17 avril 2025, Jean-Michel Abimbola a fait le point des grandes réalisations du régime de la Rupture dans le secteur du Tourisme, de la culture et des arts.
Depuis son avènement au pouvoir, le gouvernement Talon s’attèle à faire du Bénin une destination de rêve. En effet, cette ambition de faire du tourisme un levier de développement économique et le principal outil de rayonnement du Bénin à l’international se concrétise de plus en plus avec la mise en œuvre de plusieurs projets. En effet, avant 2016, le potentiel touristique du Bénin était sous appréhendé et mal mis en valeur. Pourtant, l’industrie touristique est aujourd’hui une véritable source de richesses pour les Etats. « Plus le flux de touristes est important, les infrastructures et les prestations sont de qualité, plus le secteur crée des emplois et génère des recettes pour l’Etat », a fait savoir le ministre du Tourisme, de la culture et des arts. C’est pourquoi, rappelle-t-il, depuis 2016, le gouvernement a fait du Tourisme un pilier essentiel de développement de l’économie. Cette volonté se traduit par des actions fortes engagées. Concernant la valorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel, Jean-Michel Abimbola a relevé avant 2016, un état de dégradation et de disparition très avancée des grandes œuvres de l’histoire. « Le plus frappant est que les grandes royautés de notre pays, les monuments relatant la grandeur de nos cultures et nos musées s’effritaient et disparaissaient progressivement avec parfois une indifférence totale. Or, dans d’autres pays, cela attire beaucoup de touristes et génère des gains au plan économique », a-t-il déclaré sur les plateau de la Srtb. Mais à partir de 2016, se vante-t-il, le gouvernement a adopté un plan d’investissements pour construire, réhabiliter, aménager, valoriser le patrimoine culturel matériel et immatériel. Ainsi, les interventions du gouvernement dans le secteur ont permis d’engager la construction du Musée international du Vodun dont les travaux avancent bien à Porto-Novo. Ont été également construits, les couvents Sakpata de Zoungbodji (Ouidah) et Xêviosso de Sokê (Adjarra) dans le cadre de l’aménagement de la « route des couvents Vodun » ; le palais du roi de Nikki et l’arène de la Gaani ainsi que le Musée des rois et des amazones du Danxomè sont déjà en cours de construction. De même, le gouvernement a réhabilité : le musée Adandé et le Palais Honmé (Porto-Novo) ; le site environnant le palais royal à Abomey. Quant à la Place Toussaint Louverture à Allada, la Maison des arts et de la culture et le musée Akaba Idenan à Kétou, ils sont aussi en cours de réalisation. Aujourd’hui, les interventions du gouvernement ont permis de révéler le potentiel patrimonial et culturel du Bénin comme une véritable source d’attractivité de la destination Bénin.
Des sites touristiques plus confortables
A l’image du constat relevé dans le domaine du patrimoine culturel en 2016, les sites touristiques étaient situés dans des zones non aménagées. Les interventions du gouvernement, à partir de 2016, ont permis de rendre les sites touristiques plus confortables et de construire d’autres. A cet effet, la Place aux enchères de la Cité musée de Ouidah a été aménagée pour faire de Ouidah la destination phare du tourisme mémoriel en Afrique ; le mémorial de Zoungbodji et la Porte du Non-Retour ont été restaurés ; la Maison de la mémoire de l’esclavage a été construite sur le site du Fort portugais ; les travaux de la station balnéaire d’exception à Avlékété ; le complexe touristique « Marina » près de la Porte du non-retour, sont déjà en cours. En ce qui concerne la mise en tourisme des côtes, les investissements réalisés ont porté sur leur aménagement et leur protection ainsi que l’aménagement de la corniche de Cotonou, l’aménagement et le bitumage de la Route des pêches. Grâce à ces investissements, ces côtes sont devenues des lieux de grandes fréquentations et nourrissent des filières économiques en même temps qu’elles augmentent l’attractivité du Grand Nokoué en général et de la ville de Cotonou en particulier. Plus au nord, des actions de rénovation et revitalisation du parc national de la Pendjari ont été engagées. Les premières retombées observées font déjà du parc Pendjari, celui de référence de l’Afrique de l’Ouest ; sans oublier l’intérêt que génère la « Route des tatas ». Aux normes de la Rupture, la réalisation en cours du projet « Réinventer la cité lacustre de Ganvié » permettra aux populations de Ganvié de disposer d’un cadre de vie plus agréable et mieux assaini (électrification, toilettes de bonne qualité, des marchés et habitats améliorés), ce qui aura un impact positif sur la qualité du séjour des touristes.
Quid des réceptifs hôteliers ?
Pour ce qui concerne les réceptifs hôteliers, le ministre Jean-Michel Abimbola a fait savoir dans l’émission « Pag 2021-2026 : Reddition de comptes », que les réceptifs hôteliers attiraient peu de flux au Bénin en 2016. Alors, pour soutenir les investissements touristiques en cours, le gouvernement a déjà entrepris la construction de nombreux hôtels dignes du nom qui offriront de très bons cadres de séjour aux touristes qui viennent au Bénin. Pour exemple, il a cité l’hôtel Sofitel que nous avons construit à Cotonou est l’un des meilleurs de cette marque dans le monde. A Natitingou, l’hôtel Tata Somba a été réfectionné. De nombreux autres hôtels sont déjà programmés et en cours de réalisation (sur le site du Plm Alédjo/El Dorado, à Avlékété, etc.). Pour renforcer cette offre, le ministre du Tourisme, de la culture et des arts a annoncé la construction des hôtels modernes dans tous les départements, ce qui incitera les touristes à y aller. Mais surtout, cela créera des emplois et participera à la dynamique de modernisation. « Ainsi, à l’horizon 2030, il est prévu que ce secteur crée 700.000 emplois et que plus de 2 millions de touristes visitent notre pays chaque année », a-t-il souligné.
Valorisation du patrimoine
culturel
Pour permettre à chaque Béninois d’ici et de la diaspora de bien connaître et de valoriser le riche patrimoine culturel du pays, Jean-Michel Abimbola a rappelé que plusieurs actions sont menées. Il s’agit de la réalisation d’un inventaire du patrimoine culturel sur toute l’étendue du territoire national et de la création des Agences de sauvegarde de la culture. Pour mieux valoriser les us et coutumes, un nouveau cadre institutionnel et un nouveau cadre juridique d’organisation et de fonctionnement de la Chefferie traditionnelle ont été adoptés. « Tout ceci permettra une restauration de notre patrimoine, de nous rendre beaucoup plus fiers de nos valeurs », a-t-il estimé. C’est aussi pour cela, ajoute-til, que sont créées des places de portée symbolique comme l’esplanade de l’Amazone et les monuments en l’honneur des héros béninois comme le Monument aux Dévoués, la statue de Bio Guera et celle du roi Toffa 1er. En ce qui concerne le patrimoine immatériel, l’inscription du Koutammakou béninois sur le site de l’Unesco est devenue effective depuis 2023 et contribue à la valorisation de cette richesse patrimoniale béninoise. Tous ces efforts pour valoriser le patrimoine culturel béninois ont été couronnés par le retour en 2021 au Bénin de vingt-six (26) biens culturels spoliés pendant la colonisation. Cet événement a donné lieu à une véritable liesse populaire et à une exposition dont les échos ont eu et continuent d’avoir un retentissement mondial. Cela a donné aussi de la visibilité à nos artistes contemporains qui sont de plus en plus sollicités et, ainsi, gagnent en notoriété. Il est envisagé la poursuite de la politique intensive de valorisation/promotion du patrimoine culturel pour faire du Bénin, une place majeure en la matière dans le monde.
Des réformes structurelles pour la compétitivité des services
Plusieurs mesures sont engagées en vue d’améliorer le séjour des visiteurs dans le pays, notamment le programme d’exemption de visa pour les Africains de toutes nationalités souhaitant se rendre au Bénin pour moins de 90 jours ; la dématérialisation des services dans le secteur et l’introduction d’un processus simplifié de visa électronique pour tous les non-africains : le e-visa. Avec ces mesures, le nombre de visiteurs qui arrivent au Bénin ne cesse d’augmenter, les hôtels privés et les maisons d’hôtes ne cessent de pousser à Cotonou et environs, et ne manquent pas de clientèle. Le Bénin fait désormais partie des dix (10) meilleures ‘’Destinations en Afrique’’. Afin de soutenir les investissements importants et d’amener ces hôtels à offrir les meilleures prestations, le gouvernement a entrepris des réformes structurelles visant à améliorer la qualité des services touristiques et entrepris la mise à niveau du secteur hôtelier, la modernisation et la règlementation des services concernent notamment le métier des guides de tourisme, les agences de voyage, les établissements d’hébergement touristiques et les établissements de restauration et assimilés.
Les capacités des professionnels de tourisme renforcées
Avant 2016, les agents qui travaillaient dans le secteur du tourisme étaient peu formés. Seulement 7% seulement d’entre eux disposaient d’une formation appropriée liée aux métiers de tourisme. Cela impactait négativement les différents domaines clés du tourisme, tels que l’accueil, la gestion des langues étrangères, la connaissance des produits touristiques et la maîtrise des outils numériques ; et créait des nuisances à l’expérience des touristes et à la compétitivité de la destination Bénin. A partir de 2016 le gouvernement a engagé des mesures pour la professionnalisation des services touristiques. En attendant l’ouverture prochaine des nouvelles écoles de formation dans le tourisme, des sessions de formation sont organisées et se poursuivent au profit des médiateurs culturels, des guides de tourisme et des conservateurs des musées pour garantir une meilleure prise en charge des produits touristiques, muséaux et patrimoniaux. Pour faire face aux besoins à court terme, sept cent trente-cinq (735) professionnels ont vu leurs capacités renforcées dans plusieurs domaines de tourisme à raison de cinquante-quatre (54) guides de tourisme et 681 professionnels Thr. De même, cinquante (50) formateurs professionnels qualifiés en tourisme, hôtellerie / restauration ont bénéficié d’une intervention de renforcement des capacités. Pour garantir de façon durable une main d’œuvre qualifiée à la prise en charge des réformes et des investissements actuels et futurs dans le secteur, les investissements suivants sont entrepris. Il s’agit de la construction d’une école des métiers de tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration et la réhabilitation et l’équipement du Lycée technique de tourisme, hôtellerie et restauration d’Akassato. Ces centres formeront des professionnels avérés qui sauront délivrer des prestations de grande qualité.
A l’instar du secteur du tourisme, le secteur de la culture et des arts affichait entre autres défaillances en 2016, un faible professionnalisme des acteurs doublée d’une insuffisance des ressources humaines ; une insuffisance en nombre et en qualité des infrastructures ; une insuffisance de structuration des filières ; une faiblesse des investissements dans les industries culturelles et de la prépondérance du secteur informel et une instabilité du cadre institutionnel.
Renforcement de l’écosystème d’éclosion des culturelles
Il existait seulement quelques lieux dédiés aux acteurs culturels pour exprimer leurs talents. Ces centres étaient insuffisants, inappropriés et ne répondaient pas aux standards. Il s’agissait essentiellement des Centres des Jeunes et des Loisirs qui étaient d’ailleurs dans un état de décrépitude avancé et non fonctionnel. Pour réussir à faire du secteur culturel un levier du développement touristique, nous avons pris diverses mesures. Il s’agit notamment de la mise en place de divers dispositifs de production et de diffusion des œuvres dans le domaine de la culture et des arts. L’aménagement du « Quartier culturel et créatif » (Qcc) de Cotonou s’inscrit dans cette dynamique et consiste à mettre un coup de projecteur sur la scène artistique contemporaine africaine en positionnant Cotonou comme une ville créative, centre névralgique d’une économie de la création incontournable sur la carte du circuit artistique international. Le projet d’aménagement du Quartier culturel et créatif (Qcc) de Cotonou comprend des équipements structurants d’envergure mondiale comme le Musée d’art contemporain de Cotonou (Macc), l’Arena de Cotonou et le District des galeries d’art contemporain. De même, d’autres espaces de production et de diffusion sont en cours de déploiement. Il s’agit notamment du studio de production dédié aux industries de l’écran à Ouidah et des salles de cinéma conformes aux standards déjà construites au sein du Sofitel hôtel de Cotonou et d’autres qui sont prévus sur le site du Qcc. Le gouvernement a aussi entrepris la construction d’arènes culturelles dans six (06) Communes, à savoir : Abomey, Porto-Novo, Ouidah, Lokossa, Parakou et Natitingou. Tout est déjà prêt pour le démarrage des travaux de construction et dès les prochaines semaines, les chantiers des arènes culturelles de Parakou, d’Abomey et de Natitingou vont effectivement commencer.
Opérationnalisation des classes culturelles
L’Etat a initié un vaste programme de soutien aux vocations et talents artistiques à de 2016. A travers la mise en place des classes culturelles devenues effectives dans les soixante-dix-sept (77) Communes du Bénin, plus de neuf cents (900) formateurs et encadreurs culturels sont recrutés. Des intrants pédagogiques sont confectionnés et des équipements acquis pour enclencher la mise en œuvre des classes culturelles dans les lycées et collèges du pays. Plus de trente mille (30.000) élèves sont impactés, huit cent quatre-vingt-dix (890) encadreurs culturels et quarante (48) superviseurs sont recrutés. Ce programme permet de détecter les talents artistiques et culturels des enfants et d’aider ceux-ci à s’améliorer, se perfectionner pour, plus tard, pouvoir vivre de leur art.
De même, après avoir observé une faible couverture en infrastructures destinées au livre et à la lecture, d’importants efforts sont faits pour mettre en place des infrastructures modernes, adaptées et équipées sur l’ensemble du territoire national. Ainsi, dix (10) bibliothèques et centres de lecture publique ont été réhabilités dans les Communes de Natitingou, Parakou, Cotonou et Porto-Novo (pour les bibliothèques) et Bopa, Houéyogbé, Tanguiéta, Ouaké, Kouandé et Athiémé (pour les centres de lecture publique). De même, le fonds documentaire a été renforcé par l’acquisition et la mise à disposition de plus de seize mille (16.000) ouvrages dans les bibliothèques et centres de lecture publique de neuf (09) Communes que sont : Bopa, Aplahoué,Tanguiéta, Ouaké, Natitingou, Boukombé, Bassila, Cotonou et Porto-Novo. Cela représente un effort remarquable pour favoriser l’acquisition de connaissances par les apprenants dans les Communes. Il est prévu une intensification des actions au cours des prochaines années, pour prendre en compte progressivement toutes les 77 Communes afin que les enfants retrouvent un environnement bien meilleur à l’éclosion de leur talent et au développement de leurs capacités.
Réformes structurelles en faveur de l’économie culturelle
En 2016, le diagnostic du secteur de la culture et des arts révèle des défaillances. En effet, il est noté, entre autres : une fragilité du cadre législatif du fait de l’absence d’un cadre règlementaire et institutionnel adéquat et une désuétude du cadre législatif sur certaines problématiques. Cette situation n’est pas sans impacts négatifs sur le rayonnement du secteur. Pour l’émergence du secteur et pour son rayonnement à l’international, le gouvernement a entrepris de nombreuses réformes législatives, règlementaires et institutionnelles (création et opérationnalisation d’agences et d’organes consultatifs). De même, des actions fortes ont été engagées pour garantir un environnement sécurisé de gestion des redevances. Il s’agit notamment de la modernisation et du renforcement du système de gestion du droit d’auteur et des droits voisins. Elle se caractérise désormais par la dématérialisation du processus de collecte et la sécurisation des redevances de droits d’auteur. En outre, un avant-projet de loi sur la protection des œuvres littéraires et artistiques est élaboré et sera bientôt soumis à la Représentation nationale. Elle prend en compte de nouvelles dispositions en matière de rémunération, le droit de suite sur les œuvres graphiques et plastiques, la réglementation de la répartition des redevances du droit d’auteur et des droits voisins. Tout cela, pour permettre aux artistes de bénéficier des fruits de leurs talents et d’en vivre décemment. Dans cette même dynamique, une réforme du code de la cinématographie est effectuée et l’avant-projet du texte sera bientôt soumis à la Représentation nationale. Il prend en compte l’ensemble des conditions d’exercice de la profession cinématographique, de la promotion de de l’industrie cinématographique, la protection et la conservation des œuvres cinématographiques nationales ainsi que du droit d’auteur en matière d’industrie cinématographique. Nous créons, explique le ministre du Tourisme, de la culture et des arts, les conditions pour faire revivre le cinéma béninois. « Dans quelques années, on parlera aussi des productions béninoises comme on le fait aujourd’hui pour le Nigeria », a annoncé Jean-Michel Abimbola. Il avance que le gouvernement a fait voter une loi qui règle divers problèmes et renforce la compétitivité de l’économie muséale, les possibilités de circulation des biens, la coopération entre Etats et autres entités dans le domaine patrimonial, le soutien des initiatives culturelles et artistiques par les mécènes, la sécurisation du patrimoine culturel par la création d’une unité spéciale de Police pour la protection des biens culturels, etc. Mieux, le gouvernement a introduit des mesures incitatives relatives à la fiscalité sur les œuvres artistiques et les prestations culturelles ; et d’autres mesures sont envisagées pour une défiscalisation beaucoup plus large dans le domaine des arts et de la culture. « Au total, par ces actions, nous créons un véritable secteur des arts et de la culture, robuste et dynamique, qui fait éclore les talents et génère de la richesse aux acteurs », a conclu Jean-Michel Abimbola.
Odi I. Aïtchédji