Le Professeur Paulin Azokpota, Directeur du Laboratoire de sciences et technologies des aliments de l’Université d’Abomey-Calavi, a procédé le jeudi 26 juin 2025, à l’ouverture de l’atelier de mi-parcours du projet Wash, au Centre Anouarite à Abomey-Calavi. L’événement marque une étape cruciale dans les efforts visant à améliorer l’hygiène et la sécurité sanitaire des aliments de rue au Bénin.
Le projet Wash (Approches fondées sur des preuves pour l’amélioration de l’hygiène et de la sécurité sanitaire des aliments de rue au Bénin) est financé par le Reckitt Global Hygiene Institute. Il rassemble des chercheurs, universitaires et vendeurs d’aliments de rue, dans une démarche collaborative visant à renforcer la sécurité alimentaire dans l’espace public. Dans son allocution d’ouverture, le Professeur Azokpota a présenté les trois volets scientifiques du projet. Le premier concerne le développement d’un modèle probabiliste d’évaluation des risques sanitaires liés à la consommation d’aliments de rue contaminés par des micro-organismes pathogènes. Le deuxième volet repose sur des expériences en laboratoire destinées à montrer aux vendeurs l’impact de leurs pratiques d’hygiène sur la contamination des aliments. Enfin, le troisième axe prévoit une formation ciblée, fondée sur des preuves scientifiques, pour améliorer durablement les pratiques des vendeurs et vendeuses. Le professeur a également mis en avant les principales avancées du projet : une revue scientifique publiée dans des revues internationales, des études de terrain rigoureuses sur les pratiques des vendeurs, ainsi que le lancement d’analyses microbiologiques toujours en cours dans les laboratoires de l’Université d’Abomey-Calavi. Il a souligné que cet atelier représente une « étape charnière » dans la co-construction des prochaines étapes du projet avec les parties prenantes, pour garantir un impact réel sur la santé publique.
Pour une hygiène accessible à tous
Prenant la parole, Dr Sylvain Dabadé, coordonnateur du projet, a insisté sur l’importance de démocratiser l’hygiène alimentaire : « Ce n’est pas parce qu’on n’a pas les moyens d’aller dans un restaurant bien équipé qu’on doit tomber malade à cause de la nourriture de rue. L’hygiène ne doit pas être considérée comme un luxe ». Plusieurs communications scientifiques ont nourri les échanges, en mettant en lumière les risques liés au manque d’hygiène dans la préparation et la vente des aliments de rue, tout en proposant des solutions adaptées aux réalités locales. Les participants ont salué la pertinence de l’initiative. Pour Edith Mireille Deguénon, c’est une étude haut de gamme. Il faut des normes propres à notre pays, adaptées à nos réalités. Euloge Kpoclou a également exprimé sa satisfaction : « En un an et demi, les résultats présentés sont très appréciables. Les démonstrations pratiques avec les géloses sont très convaincantes pour sensibiliser les vendeurs ». Deux ateliers thématiques ont marqué la journée. Elles ont abouti à des recommandations concrètes pour encourager un changement durable de comportement dans le secteur informel de l’alimentation.
Léonce Adjévi