Dans un communiqué publié jeudi 13 mars 2025, le Mouvement national des cadres patriotes (Moncap) a exprimé sa désapprobation notoire à la loi d’amnistie n° 2024-09, votée le 13 mars 2024. Cette loi, qui vise à amnistier des crimes commis entre 2021 et 2024, est dénoncée par l’organisation comme une entrave à la justice et à la vérité pour les victimes des violences politiques de cette période.
Le mouvement ne marchande pas son soutien à la proposition d’interprétation de cette loi, également initiée par le groupe parlementaire Pastef, qui vise à exclure les crimes graves de son champ d’application. « Le Mouvement national des cadres patriotes (Moncap) apporte son soutien total à la proposition de la loi portant interprétation de la loi n° 2024-09 du 13 mars 2024 du groupe parlementaire Pastef, qui précise que la portée de cette loi ne saurait inclure les graves crimes commis entre 2021 et 2024, afin d’exclure l’impunité sur les crimes d’une loi d’amnistie ambiguë, dangereuse pour la justice », a indiqué le communiqué.
L’organisation insiste sur le caractère « inacceptable » de cette amnistie, qui, selon elle, protège les responsables de crimes graves. « Les images de ces jeunes tués, violentés, torturés sont encore présentes dans la mémoire collective, et il est inacceptable qu’aujourd’hui on veuille que ceux qui ont participé à ces atrocités puissent être protégés par une loi d’amnistie ambiguë, votée dans la précipitation et sans consultation des familles des victimes », déplore le mouvement.
Le communiqué met en lumière les chiffres dramatiques des violences survenues entre 2021 et 2024. « Les crimes de sang commis entre 2021 et 2024 ont fait 113 morts et des milliers de blessés graves, combattants de la liberté ont subi des détentions illégales, telles que qualifiées par les institutions internationales, et ont subi des tortures graves », rappelle l’organisation. Elle appelle à une « justice impartiale » et à la fin de « l’impunité » pour les responsables de ces actes.